mercredi 14 mai 2014

L’aveu


Cette déclaration m’est tombée dessus comme un assommoir. Je ne m’y attendais pas, mais avec plus de discernement, peut-être que j’aurais pu m’en douter depuis longtemps. Je croyais que tout était de ma faute, lié aux troubles autour de ma propre naissance. Mais je n’y étais peut-être pour rien dans la question centrale qui me préoccupe. C’est pour cela qu’il ne faut jamais juger une personne, à commencer par soi-même. Après vingt ans de mariage, mon époux me déclare qu’enfant, il a vu à plusieurs reprises, son père battre sa femme, ma belle-mère, notamment sous l’emprise de l’alcool, le prétexte facile à tous les excès de violence rustre ou barbare. Il m’avait seulement évoqué des disputes récurrentes et très animées et de sérieuse menaces meurtrières dans son couple parental. Je n’avais pas spécialement cherché à en savoir plus. Finalement, je suis comme beaucoup d’autres, je manque de discernement et de perspicacité. Et surtout c’est un sujet délicat que l’on voudrait éviter. Petite lâcheté ordinaire !

Je me sens écrasée par ses révélations. Comment a t’il pu garder la mémoire de scènes de terreur pour lui tout seul ? Pourquoi la parole libératrice se bloquait elle en lui. Comment a t’il pu surmonter le désir de reproduire lui-même cette abomination.
Il me semble comprendre maintenant son extrême nervosité quand je suis amenée à quitter le foyer familial quelques jours pour des raisons professionnelles. Par nature, je suis une indignée contre toute violence exercée sur des innocents. Je me perçois aujourd’hui comme quelqu’un d’intransigeant en faveur de la paix. Mais pas une paix molle faite de compromis indifférents ou aveuglants. Je désire une paix primordiale irrécusable et non négociable. Et si mon rôle est d’être ce pilier de paix qui permet à ma famille de traverser les épreuves tout en se consolidant. Plusieurs indices concordants me montrent que mes enfants et mon époux le ressentent bien. Et si je représentais cette garantie fondatrice de la paix familiale ? J’espère de tout cœur que je porte bien en moi cette paix évangélique qui me transcende.

Je pense à cette étrange phrase du Christ dans Matthieu 10.34-35. « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.  Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; ». Je crois que cette phrase veut dire que l’intolérable qui est contraire à l’esprit des Évangiles n’est ni acceptable ni négociable et qu’il faut trouver le courage de le combattre fermement. Bien-sûr je ne vais pas prétendre que je puisse le faire seule, mais surtout avec l’appui du Christ et de l’Esprit Saint.
Pour moi, le paradigme de mon histoire change complètement. Et je mesure mon immense responsabilité chrétienne à demeurer ce pilier de la paix familiale, et donc limiter mes voyages professionnels et surtout de renoncer à des engagements professionnels et à limiter mes prétentions en ce domaine.

Quand à ma belle-mère, je n’aurais jamais du la juger sévèrement. Elle cherche avant tout à préserver les apparences, à protéger l’illusion que son couple tient malgré les turbulences, malgré le dévouement dont elle fait preuve et qu’elle a toujours manifesté pour son mari, son fils et sa belle-mère. Mais à quel prix ? Et pour cacher quelle illusion ? Il est vrai que nous avons souvent des difficultés à nous comprendre. Elle m’exaspère lorsqu’elle fuit les discussions sérieuses en détournant les conversations importantes sur des sujets futiles. Je ne sais pas comment lui faire comprendre qu’il ne faut pas avoir peur de se confronter à sa propre vérité de victime, à la reconnaître pour mieux s’en libérer. Je lui prête ou offre beaucoup de mes livres. Mais je n’arrive pas à percer la présentation de façade. Mais j’ai tout de même eu tort pour mon incompréhension.

Et pour moi, je reçois une nouvelle leçon d’humilité : combien de fois devrais-je réaliser que je ne détiens jamais une vérité absolue car cette dernière est toujours relative, partielle et temporaire. L’expérience montre que la vérité est avant tout un chemin. C’est bien ce que le Christ nous avait enseigné : « Je suis le chemin, la vérité, la vie. »

Emylia

23 commentaires:

  1. Chere Emylia,
    J'ai pris connaissance, tot ce matin, de votre billet intitule "l'aveu", je l'ai lu plusieurs fois, puis je suis retournee sur votre billet "l'esperance et l'enfant", ce billet que je n'ai pu commente tant il fait remonter en moi une douleur profonde, et pour finir vos commentaires d'hier dans lesquels vous parlez de votre pere.
    Puis je me permettre de vous dire, Emylia, que je commence a decouvrir reellement la personne que vous etes.
    je vous adresse cette citation d'Henri Callet (rassurez vous, je ne connais pas cet auteur) j'ai simplement retenu cette phrase ecrite a la fin d'un livre "ne me secouez pas, je suis plein de larmes".
    J'aimerais beaucoup commenter vos deux billets cites plus haut, pour avoir vecu des situations similaires. Vous vous demandez comment votre epoux a contenu en lui a ne pas reproduire ce qu'il avait vu. Cela fait surgir en moi ce que j'ai vecu avec mon fils. Un jour, un seul jour alors que j'etais en proie d'une violente colere, j'ai vu le regard de mon petit garcon, mais en fait c'etait un effet miroir, c'etait mon propre regard d'enfant qui se refletait dans les yeux de mon fils. Je me suis immediatement calmee, parle a mon epoux, lui ai demande "de prendre le relai" de m'aider. Ce qu'il a fait. J'y vois aujourd'hui l'aide du Seigneur qui est accouru a mon secours. Ce n'est que des annees plus tard, alors que mon fils etait adolescent, que j'ai decide enfin d'aller consulter un psychiatre et cela faisant suite a un livre que mon fils m'avait mis dans les mains "les mots pour le dire de Marie Cardinal". Il m'a dit, il y a de toi dans cette histoire. Plus tard aussi, nous avons longuement parle de "mon histoire", a la demande de mon medecin pour eclaircir mes comportements au sein de notre petite famille. Il m'a dit ne pas se souvenir de mes acces de coleres, vrai? faux?, cela est du passe, l'essentiel est d'avoir pu lui parler. Je l'ai deja evoque dans l'un de mes commentaires precedents on ne guerit pas de son enfance, on peut juste apres un travail sur soi, meticuleux, rigoureux, mieux vivre. Pour ce qui me concerne, cela s'est fait apres une explosion familiale, j'ai rompu tous contacts avec ceux qui m'ont blessee, humiliee, harcelee, mon propre pere qui a frappe mon epoux .... mon propre frere qui m'a trainee en justice pour une distension dans le reglement d'un paiement d'obligation alimentaire pour nos parents. Tout cela a cause de vices, de jalousies un veritable desastre familial.
    Ma Mere est partie sans que l'on se soit jamais parle toutes les deux.
    Le reste ... que dire Emylia. Je vis au jour le jour, j'ai essaye de "me sauver" de preserver mon couple, de donner autant d'amour a mes enfants et´petits enfants que j'en recois de leur part.
    J'essaye de vivre ma Chretiente du mieux que je le peux en remerciant de Seigneur, chaque jour, de m'avoir aider a ne pas me noyer alors que je tentais de sauver du naufrage, ceux la memes qui voulaient me noyer.
    Pardonnez moi de m'etre quelque peu livree, je n'ai pas les mots aussi justes que les votres pour vous dire que je compatis a votre souffrance. Ne pleurons pas sur ce que nous n'avons pas, mais rejouissons nous de ce que nous avons!!!
    Que Dieu vous vienne en aide et vous benisse ainsi que votre foyer
    Nainai

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  2. Chère Nainai,

    Pardonnez moi pour avoir remué en vous de terribles souvenirs. Je vous remercie pour vos témoignages qui m’aident à comprendre mon époux et ma belle-famille.
    C’est vrai que depuis toujours, je cherche sans relâche à comprendre les angoisses de mes enfants que j’entoure de tout l’amour maternel non dévorant que je peux leur offrir.
    Mais je ne comprends pas toujours, malgré des années de consultation psy de mon fils ainé. Cependant j’ai toujours eu un doute qu’il y avait quelque-chose d’anormal que mes deux garçons ont ressenti différemment.
    Peu à peu je découvre que l’existence de faits de violences dont je n’ai pas été victime ni témoin mais qui ont existé dans ma belle famille. Je ne peux que penser que quelque chose comme « une mémoire de cette violence latente » est passé d’une génération à une autre par l’inconscient.
    Plus que jamais, je me sens d’une responsabilité immense à devoir être présente pour rassurer et veiller à l’absence de conflit.
    Je crois que c’est ce que mon époux essaye de me faire comprendre sans qu’il puisse le dire avec des mots. Il n’ira jamais chez un psy pour lui. Moi, j’ai eu largement le temps de consulter au moment de ma maladie. J’ai pris conscience de ma fragilité mais pas lui.
    La fragilité est aussi une porte d’accès au Christ-Berger.
    Votre message d’hier m’a convaincue qu’il fallait que je dise quelque chose à ma belle-mère avant qu’il ne soit trop tard. Je crois que je le ferai par une lettre.
    Il faut que je lui dise tout le bien que je pense d’elle et dont je me sens incapable comme par exemple son propre dévouement d’aidant à domicile pour la fin de vie de sa propre belle-mère, pour l’aide à sa propre mère alors que cette dernière en démence sénile à 90 ans, la battait aussi.
    Le dire en direct ce serait trop dur pour elle ou moi.
    Ma priorité de vie est celle de mes proches, époux et enfants. Mon père, j’essayerai de faire ce que je peux, mais un peu comme un devoir de fille, et aussi un devoir chrétien d’honorer aussi son père.
    Mon beau-père, si je pouvais rester indifférente,… La guerre d’Algérie dans les commandos n’a pas arrangé les choses.
    Que Dieu vous prenne avec votre famille rapprochée et vos petits enfants, dans sa divine douceur.
    Mes amitiés en Dieu.

    Emylia

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  3. Bonjour Emylia, bonjour Nainai,

    Je viens de lire vos interventions de ce soir et de ce matin. Que de souffrance!
    Cette phrase m'a frappée en fin de lecture, Emylia ":La guerre d'Algérie dans les commandos n'a pas arrangé les choses." Et si tout venait de là? Je ne sais comment était votre beau-père avant ces circonstances. Je sais que la guerre d'Algérie a laissé des traces psychologiques ineffaçables (du moins s'il n'y a pas eu de soins et ils ont été rares je crois) chez beaucoup de ceux qui y ont participé.
    Au Cambodge, on constate actuellement un taux important de violences familiales imputées aux années noires où les Khmers rouges faisaient régner la terreur et la mort sur le pays.

    Je vais porter tout ça dans mon cœur dans les heures qui vont suivre et présenter vos deux familles à Marie notre mère pour qu'elle bénisse vos familles respectives et panse leurs paies. Vous êtes bien courageuses toutes les deux.

    Thérèse

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  4. Merci Thérèse,

    Je précise ce que j'ai écrit : pour mon beau-père, il s'agirait surtout d'enlèvements pour le renseignement. Et qui dit renseignement dit torture (je n'ai pas de doute à ce sujet). Mon beau père était dans les QG.
    Il n'a jamais parlé de ce qu'il a fait en Algérie. Il était avec les généraux putschistes, contre le général de Gaulle.
    Je répète souvent que l'histoire avec un grand H a des répercussions inimaginables sur nos vies personnelles.

    Vous avez raison, pensons solliciter l'aide de Marie qui connait bien l'engrenage du mal et de la souffrance.

    Mes amitiés en Dieu.

    Emylia

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  5. Ce que vous pensez à propos de faits de tortures dans lesquels se serait trouvé impliqué votre beau-père, Emylia est bien lourd à porter pour votre belle-famille. Votre mari craignait sans doute votre jugement ou bien il craignait de vous imposer un fardeau...Ou les deux raisons ont fait qu'il s'est tu jusqu'à maintenant. Cela le libérera sans doute d'un grand poids de pouvoir vous en parler. Il ne le pouvait pas tant que vous étiez malade. Peut-être vous sent-il plus forte psychologiquement maintenant et se permet-il de vous demander de l'aide ainsi?

    Quant à votre belle-mère, sa position est bien difficile, presque intenable. Sa fuite dans les sujets futiles est sans doute la seule solution qu'elle ait trouvée pour éviter LE sujet qui ne peut que lui peser. Elle se débrouille comme elle peut sans doute, en pensant bien faire. Du moins je l'imagine ainsi car je n'ai aucune compétence spéciale pour parler de ces problèmes très complexes.

    C'est ,je crois, une très bonne chose que votre mari ait commencé à se confier. Il va peut-être ainsi être moins nerveux et, par le fait même, libérer peu à peu vos fils de l'angoisse qui pèse sur eux et dont ils ont du mal à se débarrasser ignorant son origine. Quelque chose va bouger dans la famille et se dénouer. Peut-être des paroles libératrices vont s'échanger , je ne sais pas...?

    Ce que vous direz à votre belle-mère ou écrirez de gentil ne peut être que positif . Faut-il aller au delà ? J'avoue que je ne saurais le dire et il faut être plus éclairé que je ne le suis pour se prononcer. Ce sera peut-être le début d'un dialogue plus profond avec elle...ou pas. Vous lui ferez du bien en tout cas car son estime d'elle-même a dû être malmenée du fait de cette lourde réalité et le fait d'avoir subi les coups de sa propre mère aussi. Un sentiment de culpabilité l'écrase peut-être et lui a fait accepter de mauvais traitements?

    Comme hier, je vous demande de me pardonner pour toutes ces hypothèses que vous n'attendiez peut-être pas J'ai osé risquer ces quelques mots pour essayer de vous apporter un peu de réconfort mais je me sens bien petite pour bien traiter de ces problèmes complexes.

    Je vous souhaite ainsi qu'à vos proches de trouver peu à peu une paix profonde.
    Toutes mes amitiés.
    Thérèse.

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  6. Bonsoir Thérèse, Nainai, bonsoir à tous,
    Vous avez raison de faire des hypothèses, car sans hypothèses, on ne se pose jamais de question et on devient indifférent. Une hypothèse peut toujours être révisée si nécessaire.
    Mon époux ne m’a jamais caché que jeune adolescent, il a pris la décision de s’en sortir, c’est à dire de se sortir des querelles familiales incessantes.
    Pour s’en sortir, il fallait qu’il soit très bon dans ses études. Et de ce côté là il s’en est très bien sorti. Il a pu quitter son milieu familial juste après le bac, et poursuivre ses études loin d’eux.
    Il considère que pour lui, son enfance pas très heureuse, est du passé.
    Mais je voudrais insister sur le fait qu’il est impossible de faire table rase du passé qui resurgit toujours, les angoisses inconscientes et refoulées reviennent tôt ou tard.
    Pour mon beau-père, il est impossible de prouver scientifiquement que des faits objectifs ont des répercussions sur l’attitude des personnes. Pourtant on peut envisager raisonnablement que ces faits dont il a été témoin ou auteur ont pu avoir des conséquences sur sa personnalité.
    Depuis 19 ans, mon époux et moi même essayons d’aider notre fils aîné à se sortir de ses multiples blocages psychologiques. Et je dois dire que nous avons tous les deux porté l’espérance pour notre fils. Et c’est la première année que j’ai le sentiment que finalement il pourrait s’en sortir ; se sortir du manque de confiance en soi.
    J’ai le pressentiment que plus je comprends où réside le problème, plus mon fils trouvera seul les moyens de surmonter ses propres difficultés.
    Autrement dit, on ne transmet pas seulement ses angoisses à ses enfants, on leur transmet notre joie de vivre et notre bien-être intérieur, nos intuitions, nos résiliences.
    La vraie réussite des parents, c’est de pouvoir finalement transmettre à notre enfant devenu adulte, ce flambeau de l’espérance que nous avons porté pendant très longtemps en ayant traversé les incertitudes, les doutes, les découragements.
    Oui Nainai, vous avez raison de remarquer qu’il y a un lien entre mes derniers articles, même si je ne programme pas à l’avance les différents thèmes que je veux aborder. Ils reflètent mon état d’esprit au moment où je les rédige.
    En tout cas pardonnez moi encore, de vous avoir secoué avec mes différents articles. Que l’amour de votre petite famille vous comble de tout ce que vous n’avez pas reçu ni pu donner pendant toute votre enfance.
    À mon tour, je sais que je dois redoubler d’attention bienveillante pour mon époux.
    Mes amitiés en Dieu.
    Emylia

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  7. Chere Emylia,
    Merci pour votre attention a mon egard et ne soyez pas desolee si vous m'avez quelque peu secouee par vos recits. Ils sont tout a faits constructifs et nous devrions meme vous remercier de nous avoir accordez votre confiance.
    Seigneur Dieu, merci, je vais mieux, meme si parfois les cicatrices "demangent" comme l'on dit chez nous. Les blessures, les plaies se cicatrisent, certes avec du temps mais on fini toujours par y parvenir.
    Je voulais juste vous dire que la premiere fois que j'ai rencontre la "Psy" elle m'a demande, bien evidemment, le but de ma consultation, le pourquoi, le comment etc .... et franchement je lui ai dit que je venais pour mon Mari et Fils que je faisais souffrir, sans le vouloir, par mes comportements. Elle m'a repondu immediatement et sechement, qu'elle voulait m'entendre dire que je venais en priorite "pour moi" et que la suite viendrait plus tard, bref.... tout cela pour vous dire Emylia, sans vous donner de conseil, bien entendu je ne me le permettrai pas, de prendre soin de vous.
    Ne vous oubliez pas, aimez vous. L'amour de soi n'est ni de l'egoisme, ni de la pretention, mais une indispensable condition pour etre a l'aise dans la vie et aimer les autres.
    Nos enfants ont besoin de sentir que NOUS NOUS aimons, que nous les aimons aussi, certes, et , je ne doute pas un instant de l'amour que nous portons a nos enfants.
    Les blessures peuvent toujours se cicatriser, les manques se combleŕ, la confiance renaitre, tout cela a condition de reperer ses failles.
    Vous aimez vous suffisemment Emylia? (je percois que votre parcours est jonche d'epreuves, familiales, professionnelles et avec la maladie en plus).
    Emylia, s'il vous plait, prenez soin de vous, ne vous oubliez pas.
    Prenez soin de votre couple aussi, un jour vos enfants quitteront le nid douillet, pour faire a leur tour leur propre nid, alors une nouvelle tranche de vie s'offrira a vous et votre Epoux, mais cela sera une autre histoire, que je vous souhaite d'ores et deja, belle et paisible. Votre Foi immense oeuvre deja dans ce sens.
    Pour conclure sur une note souriante et humoristique : nos differents commentaires suite a vos derniers billets ont fait place a une "petite therapie de groupe", sous le regard bienveillant de la Vierge Marie que j'aime tant.
    Dans l'attente d'un prochain billet.
    Je vous porte dans mes pensees, comme tous les Chretiens anonymes de ce blog.
    Nainai

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  8. Bonjour Emylia, Nainai et tous,

    J'approuve complètement TOUT ce que Nainai a écrit plus haut.

    Il y a peu de temps, j'avais entendu la psychanalyste Anne Marie Saunal parler de son dernier livre
    " Des vies restaurées"
    à l'émission ' L'esprit des lettres ' sur la chaîne KTO. Elle est catholique et exerce à Paris si je ne me trompe . Elle expliquait que dans son livre (que je n'ai pas lu) elle fait le rapprochement entre des passages d'Evangile et des approches psychanalytiques. Elle y voit des concordances dans la manière de remettre les personnes en difficulté en marche.
    En l'écoutant, Emylia, je pensais à vous et me disais que ce rapprochement pourrait vous plaire et son livre vous rendre service peut-être.
    Elle doit jouir d'une certaine reconnaissance auprès de ses pairs car je l'avais entendue déjà plusieurs fois sur d'autres chaînes à des émissions médicales. Elle respire la bienveillance.

    J'approuve tout à fait Nanai à propos de l'amour de soi. Il y a une façon saine de s'aimer soi-même qui n'est ni du narcissisme ni de l'égocentrisme. Il n'est pas si facile à pratiquer qu'il peut sembler, je pense.

    "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme...et ton prochain COMME toi- même". J'ai entendu rappeler ce commandement, le 1er, à l'émission protestante dimanche dernier à la radio. Le pasteur insistait sur la nécessité de s'aimer soi-même pour bien aimer Dieu et les autres.

    Bon après-midi.
    Thérèse.

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  9. Précisions: Quand j'écrivais que le livre d'A. M. Saunal pourrait peut-être vous rendre service, je ne voulais pas du tout insinuer, Emylia que vous n'étiez pas "en marche" Bien sûr que si . Et comment ! Excusez ma maladresse.

    Ce livre a comme sous-titre: "Quand l'Evangile visite la psyché". Beau programme ! Ed. du Cerf.
    Thérèse.

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  10. Bonsoir Douce Therese,
    Merci d'avoir cite la phrase exacte ou commandement "tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de toute ton ame et ton prochain comme toi-meme. Il n'y avait pas plus clair pour exprimer ce que je voulais dire et que vous avez approuve.
    Lorsque j'ai commence a "m'aimer, m'apprecier, me trouver capable, bref a avoir plus confiance en moi, la douceur a commence a m'envahir, alors que je n'etais que rigidite, secheresse, froideur. Cela a commence a se remarquer sur mon visage, puis sur ma personne, puis a l'interieur de moi..... oui, bien qu'il y ait encore des efforts a faire, je m'occupe de moi, y compris de ma spiritualite. Je suis moins figee et me suis tournee d'avantage sur les autres non sans avoir, helas, fais du "menage" dans mes relations, privilegiant les personnes que j'aiment et qui m'apprecient pour ce que je suis. Thierry, dans l'un de ses messages m'avait dit "le Seigneur vous aime telle que vous etes, vous etes attendue!!!" , cette phrase est dans mon coeur et je me l'a repete tres souvent, des qu'un doute surgit.
    J'espere que vos soucis de sante vous laissent un peu de repit actuellement. Vous etes courageuse car vous, aussi, vous composez avec votre maladie, ce qui me serait difficile, cela est probablement du a ma Foi, et ma pratique religieuse, qui sont encore trop souvent chancelantes.
    Prenez soin de vous, douce Therese.
    Bonns soiree
    Nainai

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  11. Merci beaucoup Nainai. Votre message m'a touchée et est bien tombé. J'espère que je pourrai vous en dire plus demain ;
    Je vous souhaite une bonne nuit bien reposante.
    Thérèse

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  12. Chère Nainai et chère Thérèse,

    Je reconnais avoir consulté une psychologue régulièrement durant deux périodes d’un an. La première fois pendant ma maladie et la seconde fois alors que je craignais une récidive et que mon Père faisait des siennes.

    J’ai toujours apprécié les séances. Je m’étonnais de tout ce que j’avais besoin de raconter. Souvent la psychologue me posait des questions qui me désarçonnaient dans un premier temps mais qui ensuite me permettaient d’y voir plus clair. J’ai gardé de ces séances le gout pour réfléchir à fond sur le sens de la vie, de ma vie et l’importance des relations humaines. Il est indéniable que réfléchir de cette façon fait progresser inexorablement, sans ressasser indéfiniment les mêmes problèmes.

    Cependant, un jour j’ai senti que j’étais confrontée à un problème de conscience morale que la psychologie ordinaire ne pouvait pas résoudre. La psychologie me conseillait de fuir un conflit pour m’en préserver alors que ma conscience m’ordonnait de résister par fraternité dans une situation de harcèlement moral. J’ai préféré m’exposer aux insultes plutôt que d’être lâche. Et en m’exposant ainsi, j’ai ressenti une profonde joie car je réalisais que le mal ne pouvait plus m’atteindre. C’est ainsi que j’ai compris qu’il y avait quelque chose de plus important que la psychologie et j’ai donc découvert ce qu’était la spiritualité.

    Et donc ma curiosité à l’égard de la spiritualité, mon habitude de vouloir enquêter et comprendre m’ont dirigés vers le Christ et l’Évangile. Je crois que s’autoriser à recevoir le don de la foi est le plus beau cadeau d’amour que l’on peut s’accorder à soi-même dans une vie.
    Avec le Christ, j’ai pu exercer ce regard en arrière sur ma vie. J’y ai constaté avec bienveillance mes diverses fragilités, blessures et souffrances que dans mon aveuglement et mon amour propre ridicule je n’avais pas pu admettre antérieurement. Mais au moment où je les découvre avec l’accompagnement du Christ, mes blessures sont déjà cicatrisées. C’est ce que j’appelle l’amour de soi sans égoïsme ni narcissisme. Car ce qu’on aime en soi, ce n’est pas notre petit moi étriqué et superficiel, c’est Dieu, notre créateur que nous louons.

    Et ce regard d’amour bienveillant posé sur soi avec confiance (puisque il est aussi soutenu par le Christ), peut ensuite se reporter sur autrui, les proches comme les prochains. Ce regard là est capable de se décentrer (ne pas se focaliser sur le petit moi) et surtout de s’ouvrir universellement en s’émerveillant avec louanges de toute la création. Ce nouveau regard est serein, libéré des intimidations du mal, et il voit plus loin, plus et profond. Ce nouveau regard empli de joie, même si les épreuves persistent. Mais plus rien ne paraît aussi terne qu’auparavant.

    Merci Seigneur.

    Plus je progresse en âge, plus je mesure chaque jour l’importance considérable des relations, et surtout dans la famille. Dans la décennie qui vient, nos enfants, nos deux trésors vont s’envoler de leur nid. Mon époux et moi les avons préparé depuis longtemps à leur émancipation. L’accompagnement de l’un des deux, n’a pas été une sinécure, mais ce chemin nous a humainement enrichi dans la solidarité et l’amour familial. Sans ce chemin, nous ne serions jamais devenus les personnes que nous sommes aujourd’hui tous les quatre. Aujourd’hui je découvre de plus en plus la fragilité de mon époux. Je la croyais essentiellement physiologique alors qu’elle est bien plus profonde. Et c’est dans la fragilité que se noue un amour sincère et réciproque. Et je suis capable de l’écouter et de le comprendre. Et nos échanges épistolaires sur ce blog m’y ont aidé indéniablement. Et je vous en remercie longuement.

    À suivre…

    Emylia

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  13. Suite …

    Je crois que l’amour véritable commence par l’écoute. Je crois que c’est ce que faisait le Christ : se laisser appeler, interpeler, laisser dire, écouter avant de nourrir ou de guérir d’une parole. Écouter pour guérir, c’est ce qu’essayent de faire aussi les psychologues et psychanalystes. J’aime beaucoup ce rapprochement entre psychologie et Évangiles. Aussi je vous remercie de m’avoir donné les références d’A. M. Saunal. Déjà en 1973, Maurice Bellet avait fait le rapprochement entre la Foi et la psychanalyse (je n’ai pas réussi à lire ce livre). C’est aussi pour apprendre à prendre soin de moi, à entretenir le temple de mon corps et de mon âme que je me glisse dans son sillage.
    L’écoute, chères lectrices et chers lecteurs vous la pratiquez aussi sur ce blog. Parce que vous êtes aussi imprégnés de cet amour du Christ. Et les paroles du Christ s’insèrent dans vos réponses et commentaires, pour la guérison spirituelle de tous.
    Je ne vous remercierai jamais assez.

    Que nos prières se joignent à tous ceux qui recherchent la lumière en pratiquant l’écoute.

    Emylia

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  14. Bonsoir Emylia,
    Je viens de lire votre commentaire que je trouve parfait et auquel j'adhere completement.
    Une seule phrase m'interpelle c'est : je vous cite "j'ai prefere m'exposer aux insultes, plutot que d'etre lache".
    Je vous trouve incontestablement "tres forte", du moins c'est ce que je percois. Cela est sans doute du a une Foi tres profonde que vous aviez deja en vous.
    Au debut de ma therapie, moi aussi, j'avais choisi le combat plutot que la fuite, mais helas, c'est bien la fuite que j'ai du adopter. Au bout de quelques annees de combat, mes forces morales et physiques ce sont grandement amenuisees, ma sante se degradait et le medecin a alerte mon epoux que j'etais en danger. Elle a fait son travail. Je me suis resignee a accepter un traitement (je ne pouvais plus manger, ni dormir, ni trouver le repos physique et moral). Alors de guerre, lasse, j'ai finalement choisi la fuite et a toute vitesse des que j'ai retrouve des forces. Sans que personne ne m'y oblige. Ce fut mon choix. Mais je ne me suis pas sentie "lache" pour autant, peut etre decue d'avoir trop presage de mes forces, surtout par orgueil, je pense, et du regard des autres !!! A l'epoque, ma spiritualite etait pratiquement inexistante, tout en me demandant d'ou me venait soudain ce desir irresistible de m'en sortir? Bien sur que j'y ai vu la presence de Dieu, tout pres de moi.
    Voyez vous Emylia, chacune et chacun d'entre nous puise ses forces la ou il le peut. Comme j'aimerais avoir votre Foi, celle de Therese, de Doris aussi et de beaucoup d'autres Chretiens anonymes que je continue de lire sur le blog de Thierry.
    Moi aussi je vous remercie pour votre attention et votre ecoute. Oui les paroles du Christ s'inserent dans nos commentaires et je souhaite vivement qu'elles me feront grandir dans ma spiritualite encore bien fragile.
    Prenez soin de vous Emylia, de votre Epoux et de vos chers enfants.
    Belle et douce nuit.
    Nainai

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  15. Chère Nainai,
    Je vais vous expliquer pourquoi je me suis exposée aux insultes consciemment.
    Mon comportement ne vaut seulement que pour moi, en rapport avec mon histoire personnelle de foi.
    Il ne faut pas considérer cette attitude comme de l’héroïsme ou de la bravade dans le Monde. Mon attitude était sur un plan que mes agresseurs ne pouvaient pas comprendre.
    D’abord dans ma vie je n’avais pratiquement jamais été soumise à la méchanceté et à la cruauté donc je n’avais pas un lourd passif.
    Cette exposition n’a pas duré très longtemps, 1H30 à 2H00 maximum.
    Mais à ce moment là, je pensais au Christ qui avait souffert sans commune mesure et que mon fardeau était bien mineur. De plus je ne suis pas tombée dans le piège de l’escalade de la colère. C’était la première fois que me venaient de telles pensées dans de telles circonstances.
    Mais si j’étais vraiment chrétienne, alors je ne pouvais pas renier mon adhésion, la cohérence de mes actes avec mes pensées, d’autant plus que je ne risquais pas grand-chose.
    Ce qui m’a remplie de joie, c’est la compréhension que j’avais choisi la bonne solution. Le Christ voulait simplement que je comprenne que le suivre valait bien la peine de mettre légèrement mon amour-propre à l’épreuve. Il ne me demandait pas d’être victime. Ce n’était rien en comparaison d’épreuves bien plus dures.
    Je pense qu’un jour, Saint Pierre s’est dit qu’il ne renierait plus jamais sa connaissance du Christ. Et ce jour là, il a dû être très soulagé de ne plus être esclave de sa peur et de la tyrannie.
    Je ne prétends pas copier Saint-Pierre.
    Mais je crois qu’il y a quelque chose de l’ordre du soulagement quand j’ai constaté que le souvenir des épreuves du Christ ce moment délicat, moi qui avais toujours été très timide.
    Quand je parle de lâcheté, je veux parler de mon attitude lorsqu’elle est consciemment contraire à l’évangile. Par contre je ne vois nullement de lâcheté quand il s’agit de préserver santé et de s’exposer inutilement au danger ou au martyre.
    Oui vous n’êtes pas lâche quand vous fuyez car il est vital que vous vous préserviez.
    Bonne nuit Nainai.
    Emylia

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  16. Bonjour Emylia,
    Merci pour votre commentaire. Rassuree vous, je ne me suis pas du tout sentie concernee par quelque propos sur la "lachete". Je comprends mieux, votre reaction, apres lecture de votre commentaire, ce matin.
    Chaque etre humain est porteur de sa propre histoire et chacun de nous se bat avec ses propres "armes" bien que je n'aime pas ce mot. Tout est fonction de la facon dont il s'est construit.
    Je pense, au fur et a mesure, que je vous lis que vous etes une personne tout de meme tres solide, fort interessante mais tout aussi sensible, dotee d'une grande sensibilite et vos ecrits nous enrichissent.
    Merci Emylia et tres bonne journee.
    Mes pensees matinales a tous les Chretiens Anonymes.
    Nainai

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  17. Bonjour Nainai,

    Je vous remercie et très bonne journée.

    Emylia

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  18. Bonjour,
    Je voudrais revenir à ces deux phrases que vous avait écrites Thierry :"Le Seigneur vos aime telle que vous êtes, Il vous attend. "
    Je dois me les répéter moi aussi. Quand j'étais enfant, à l'école primaire puis à celle des années collège, tenues par des religieuses, on n'entendait jamais ce genre de chose. Au contraire, il fallait toujours faire des efforts pour être plus ceci, moins cela pour mériter d'être acceptée par Dieu. A partir de l'âge de16 ans j'ai eu comme professeurs des religieuses d'un autre ordre, proche des jésuites, ouvertes et positives, mais la peur était bien inscrite en moi. Je n'ai pas eu l'enfance difficile que vous avez connue, mais les circonstances ont fait que je ne me suis pas sentie valorisée non plus dans ma famille.
    Vous évoquez ma foi. Hélas! Si j'ai toujours cru en Dieu , en l 'Eglise et en ce qu'elle enseigne, j'ai toujours eu une très grande difficulté à croire que Dieu puisse m'aimer comme je suis. C'est pourtant absolument nécessaire pour avoir la confiance en lui qu' Il nous demande d'avoir. Je me rends compte de plus en plus que croire en Dieu c'est croire en son Amour. Les échanges que nous avons sur ce blog m'y aident.
    Votre témoignage d'hier m'a beaucoup plu et me parle beaucoup. Merci.
    Bon après-midi.
    Thérèse.

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  19. J'oubliais de préciser tout à l'heure que je m'adressais à Nanai. Bonjour à vous aussi Emylia et à tous les Chrétiens Anonymes qui passent par là.
    Thérèse.

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  20. Bonjour à toutes les lectrices et les lecteurs,

    Pour appuyer ce que vous dites Thérèse, je voudrais dire que je lis beaucoup plus de témoignages où les personnes ont grandi dans un milieu souvent catholique. Souvent ils ont eu du mal à supporter l'austérité un peu persécutrice.
    Certains sont carrément devenus athées ou agnostiques, parce que cette image du Dieu qui punit, qui se venge sans aimer ne pouvait correspondre à la représentation qu'ils pouvaient se faire d'un Dieu qui aime l'humanité et sa création. Pourtant un certain nombre de ces personnes qui ne sont pas à l'aide avec le catholicisme et qui n'ont pas tourné le dos à la religion finissent pas se découvrir un jour chrétien.

    Olivier Le Gendre dans son dernier livre "Pourquoi je crois" dit bien:

    "Catholique, il me restait à devenir chrétien !"

    Comme si une culture catholique n'était pas suffisante et qu'il y avait une étape à franchir, une conversion à vivre pour découvrir l'esprit des évangiles pour vraiment devenir chrétien, chrétien dans le sens du christianisme des origines.
    Ce christianisme des origines a bien été compris par les pères qui l'ont fondé dans les premiers siècles avant tout schisme ou compromis avec les pouvoirs du monde.

    Il nous appartient de découvrir un jour par nous même, la véritable foi des origines, c'est à dire de redevenir chrétien après être passé par la case catholique (ou protestant ou orthodoxe).
    Il n'est peut être plus possible d'accéder au christianisme sans être passé au préalable par une religion qui le déforme.

    Bonne fin de journée.

    Emylia

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  21. A Therese, bonsoir...
    Je dois faire un petit rectificatif lorsque je disais que Thierry B m'avait dit que le Seigneur m'aimait telle que j'etais.
    En fait, j'ai retrouve dans mes mails la phrase exacte, qui faisait suite a une question que je lui avait posee...au sujet de mon eloignement de l'Eglise.
    Je le cite "Il n'est jamais trop tard, et vous etes attendue".
    Mais c'est un ami Prete que je connais de longue date, qui n'est plus tres jeune qui m'a dit que le Seigneur m'aimait telle que j'etais. Cela faisait suite a une confession, alors que je lui disait me considerer comme une mauvaise fille, au point que lorsque les quelques fois ou j'allais a la messe, je n'osais pas me mettre devant et restait au fond de l'Eglise, ne me trouvant pas au milieu de l'assemblee des chretiens reunis.
    C'est ainsi, qu'un dimanche, il m'a vue au fond de l'Eglise et il est venu me chercher et m'a fait asseoir dans les premiers rangs. Pour terminer, alors que la communion se terminait et ne me voyant pas m'approcher pour l'a recevoir, ce Pretre est venu me porter la communion, a ma place !!! A la sortie de la messe, il m'a redit que la maison du Seigneur nous etait grande ouverte et que je me privais inutilement de l'Eucharistie.
    Ce que ce Pretre a fait je le retrouve dans les paroles de notre Saint Pere Francois, qui a dit qu'il ne voulait pas d'une eglise qui juge, qui punit, mais d'une eglise qui accueille.
    Ce n'est peut etre pas la phrase strictement exacte, citee au mot pres, veuillez m'en excuser.
    Par contre, ce que dit Emylia, au debut de son precedent commentaire est tout a fait ce que je percois.
    Olivier Le Gendre qui dit " Catholique, il me restait a devenir Chretien" .... tout est dit.
    Voila Therese, Emylia ainsi que tous les Chretiens Anonymes, notre petite Eglise virtuelle est bien vivante et elle me met en joie.
    Bonne soiree a toutes et tous
    Nainai


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  22. Je viens de relire vos deux interventions Emylia et Nanai et je me dis que le terme chrétien c'est très bien car il vient de Christ mais je ne rejette pas le terme catholique pour autant car il veut dire universel et cette 'idée est très belle.
    Je me souviendrai longtemps, je crois, d'une discussion que j'avais eue avec un couple d'amis d'origine asiatique, anciens bouddhistes, qui me disaient pourquoi ils avaient quitté cette religion. A l'écoute de leurs reproches, je ne cessais pas de leur dire: " A nous aussi, on nous disait qu'il fallait acquérir des mérites pour gagner le paradis (un bon karma pour eux, mais l'idée était la même: capitaliser pour un Dieu ou un Bouddha comptable et mesquin ), Ils me disaient la peur enseignée, la culpabilité, l'idée que Bouddha se vengeait du mauvais comportement des hommes en envoyant une catastrophe...(ce que je n'ai jamais entendu pour ma part, mais je sais que certains ont employé cet argument dans le christianisme aussi , argument qui transformait notre Dieu d'amour en Jupiter). La compassion qui doit prendre une si grande place chez les bouddhistes, lis l'avaient vue bafouée comme chez nous la charité.

    Bref, je me suis dit, après leur départ, que quelque soit la latitude, les hommes réussissent à déformer les plus beaux messages en projetant sur la transcendance leurs propres défauts. Quand je dis cela à mon mari , il me répond que les grecs et les romains le faisaient aussi dans l'Antiquité en prêtant aux dieux leurs modes de vie et leurs propres faiblesses.
    Il ne faut donc pas à mon avis trop reprocher à une religion ses faiblesses, mais se demander si l'image que nous en avons correspond bien à ce qu'elle était dans l'esprit de ses fondateurs, dans ses textes, dans ses meilleurs pratiquants, dans ses fruits, etc...Les débuts du christianisme sont exemplaires, oui, il nous faut en retrouver l'esprit bien sûr, tout en l'adaptant à notre monde contemporain.
    Pour en rester au christianisme, il y a des richesses chez les orthodoxes, d'autres richesses chez les catholiques, d'autres encore chez les protestants. Le mouvement œcuménique contribue et contribuera à garder ce qu'il y a de mieux dans chacune de ces familles.

    L'attitude de votre ami prêtre , Nainai, a été bénéfique pour vous. J'ai bénéficié d'un comportement comparable d'un ami prêtre aussi. Un jour, je me confessais à lui et il m'a fait cette remarque: "Tu oublies de parler de ce que tu fais de bien...et il m'en donne des exemples... " C'était bien la 1ère fois que j'entendais ça! Pour moi, se confesser c'était dire ses péchés.
    Dans cette paroisse, j'ai commencé à me faire une autre idée de Dieu...ce à quoi j'aspirais depuis déjà un ceratain temps, sans trop savoir comment m'y prendre. Et cet ami-prêtre m'aidait à prendre confiance en moi par son attitude.

    Votre ami prêtre vous a aidée, Nainai. Je peux dire que mon ami a eu pour moi un rôle comparable. Ils nous connaissaient personnellement et c'est pour ça qu'ils sont devenus de vrais amis.
    A la réflexion, je me dis que Dieu nous connait aussi personnellement, mieux que nous-mêmes, Il croit en nous. Il peut aussi nous libérer comme l'ont fait ces deux prêtres. Nos deux amis ont tenu Sa place auprès de nous, comme peuvent le faire des chrétiens pour d'autres chercheurs de Dieu.
    Nous avons tous besoin les uns des autres. Je crois que les rencontres sont très importantes pour accéder à une foi vivante.
    Bonne nuit.
    Thérèse.

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  23. Oui il ne faut pas jeter au feu les différentes variantes des modes d’expression du christianisme que sont le catholicisme, le protestantisme et l’orthodoxie. Ces variantes ont leur propre particularité historique, géographique et culturelle qui sont chacune respectable. Il n’y a pas de hiérarchie entre ces variantes (aucune n’est supérieure aux autres). Cependant le mode d’organisation ecclésiale est différent, tout comme les sociétés humaines au cœur desquelles elles s’inscrivent, diffèrent culturellement.
    Dans les communautés chrétiennes que construisent ces structures religieuses, les proportions de vices et de vertus diffèrent aussi. Mais ces proportions dépendent fortement de l’état de probité et de corruption de la société sous-jacente qui varie elle même avec le contexte historique.
    Les imperfections des religions ne sont pas intrinsèques. Elles sont à l’image de l’imperfection des hommes.
    Au sein des religions, il y a des proportions variables de personnes très saintes, de chrétiens fidèles aux évangiles et d’opportunistes. Les Évangiles évoquent bien la coexistence du bon grain et de l’ivraie, aussi bien dans la communauté des laïcs que chez les représentants du Christ.
    Je lisais hier un texte d’Emmanuel Mounier (Feu la chrétienté) qui faisait remarquer que le rôle des religions est de fournir un cadre religieux qui guide les hommes vers Dieu. Ce cadre religieux est forcément imparfait, mais son mérite essentiel est d’exister pour toutes les générations qui se succèdent depuis la résurrection-pentecôte.

    Avec ce cadre existant qui s’est universalisé, les brebis égarées, les chercheurs de Dieu, les saints, les justes peuvent retrouver le bon chemin, même s’ils n’y accèdent pas directement, selon la trajectoire la plus courte.
    De même, il y a des formes particulières d’athéisme qui ne constituent pas un rejet de Dieu, mais un rejet d’une incarnation faussée de Dieu. Ces athées ont une foi en l’humanité qui est bien plus proche des évangiles que la foi dévoyée de certains chrétiens qui s’attachent principalement aux modes extérieurs d’expression des religions sans comprendre leur sens du cœur.
    Nous savons tous qu’il y a des prêtres et des papes formidables. Il y en a d’autres qui sont très maladroits tout comme d’autres qui auraient du s’abstenir d’entrer dans les ordres.
    Que dire de plus ? Que chacun essaie de sauver son âme selon ses moyens, et ce sera encore mieux s’il aide à sauver d’autres âmes. Essayons de faire tourner la roue de notre Karma dans le bon sens.
    Bonne soirée.
    Emylia

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