samedi 26 juillet 2014

Le désir

Je lisais un livre sur Aristote qui déclarait en ces termes que l’homme est un animal qui désire (je ne me rappelle plus de l’expression exacte). Un désir porte sur un objet ou une finalité. Il peut être réalisé par un moyen.
En fait, l’homme ne poursuit pas un seul désir, mais un grand nombre de désirs. Certains d’entre eux sont plus importants que d’autres et les désirs secondaires sont subordonnés aux désirs les plus fondamentaux (je n’ose dire primaires car ce terme serait trop péjoratif). Ces désirs sont hiérarchisés. Mais la plupart du temps, la hiérarchie n’est pas apparente. Il y a plutôt une accumulation hétéroclite et chaotique de ces désirs qui laisse l’homme en proie à la confusion et à la perplexité.
Maintenant, je passe à Guy Coq qui déclare que parmi tous ces désirs, il en est un que le créateur a laissé enfoui en l’homme. Il s’agit du désir de Dieu. Dieu a voulu que l’homme retrouve en lui-même, au plus profond de son cœur ce désir caché. Ce désir est la racine de tous les autres désirs. Une fois retrouvé, les autres désirs deviennent secondaires car le désir de Dieu les supplante et les comble tous.
J’ai parlé d’un moyen pour combler un désir ! Quel est donc ce moyen pour atteindre ce désir de Dieu ?
A cette question Guy Coq répond simplement par la prière ! Comment prier ? Si Dieu existe, alors il est une personne. Comment entre t’on en contact avec une personne ? Simplement en s’adressant à lui ! En lui disant « Tu » ou « Vous », selon la préférence. Ensuite que dire d’autre ? Se raconter, ou bien demander quelque-chose, se plaindre ou pourquoi pas le remercier.
Ce désir, une fois découvert,  peut-il s’épuiser, se tarir ?

Emylia

PS : Bonnes vacances à vous aussi avec recueillement et approfondissement spirituel !

mardi 22 juillet 2014

Incompréhension

                                      Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:
                                      nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
                                      mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, 
                                      tant Juifs que Grecs.
                                      Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes,  et la faiblesse de Dieu est plus                 
                                      forte que les hommes.
                               Première Lettre aux Corinthiens, Saint- Paul

Il a commencé sa transformation intérieure mais ne l’a pas achevée. Le voilà immobilisé au milieu du gué, risquant d’être emporté à tout moment par les flots d’un nouveau malheur. Il n’ignore rien de ce dernier. Il sait que malheur ou le mal frappe autour de lui depuis toujours. Il s’est juré depuis tout petit qu’il s’en sortirait seul. Et il est vrai qu’il a brillamment réussi tout ce qu’il a entrepris, sa vie professionnelle et sa vie familiale. Il a forgé son bonheur et celui de sa famille qu’il a voulu préserver à tout prix. Il a contracté maintes assurances, il a toujours voulu anticiper, prévoir à l’avance des solutions aux imprévus. Il n’a pas ménagé sa peine pour protéger les siens. Il a du faire des choix de conscience qui l’ont amené à consentir à des sacrifices. Il a fait les bons choix humains et moraux. Il est un sage intelligent et très rationnel.
Il s’est tellement engagé pour consolider son bonheur, qu’il voudrait décider pour autrui de ce qu’il convient de faire au mieux. Il est obsédé par le souvenir du sacrifice auquel il a consenti au regard de sa conscience. Il craint que son sacrifice ne soit pas reconnu de tous. Il voudrait que sa compagne se sacrifie par réciprocité. Il est persuadé qu’il est le seul à comprendre le sens de son sacrifice. Peut-être qu’il n’arrive pas à percevoir le regard d’autrui sur lui-même comme si en quelque sorte il était aveugle.
Certes, il aime… Pourtant cet amour là se trompe sur la véritable nature de l’amour. Cet amour là est de nature possessive, interventionniste, ne pouvant se passer de contrôler, vérifier... Pour se délivrer de sa propre emprise, il faudrait qu’il renonce à faire le travail de Dieu. Il faudrait qu’il écoute, qu’il tende la main, qu’il demande de l’aide à Jésus Christ. Il faudrait qu’il réalise que le Christ n’est pas seulement le  personnage central d’une religion qui est la sienne ou un concept ou un dogme. Le Christ est avant tout une personne vivante mystérieuse avec laquelle on peut entrer en relation et interagir. Et ça, ce n’est pas du tout facile à admettre. Car l’évidence n’est pas si tangible que cela, surtout quand on est aveugle à certaines choses. On parle vaguement d’une présence. Il y a un petit effort à faire sur soi-même, comme un premier pas vers l’inconnu, le non prévisible, l’incontrôlable. Il faudrait frapper à la porte, demander que les yeux s’ouvrent, qu’une parole soit murmurée, qu’un mystère soit en partie dévoilé, que le cœur devienne sensible à l’invisible. Si ses yeux pouvaient s’ouvrir alors il verrait que ses proches ont le regard d’amour du christ et que ses craintes ne sont pas fondées.
L’amour accompli, est un amour oblatif qui accepte la transformation intérieure et qui arrive à se déposséder de soi. L’amour accompli est un amour qui est présent et qui écoute, pas un amour qui prodigue des conseils et qui dicte le chemin à suivre.
Peut être que le premier pas serait de venir à la messe. La messe n’est pas utile en soi selon le sens commun du monde tel que le gain ou le profit immédiat, évaluable comme une comptabilité. Son intérêt est beaucoup plus subtile, il est de l’ordre de l’esprit et ne se réalise que dans la durée. Il écouterait, il entendrait. La messe n’est ni un cours ni une conférence d’où on sort en ayant appris quelque connaissance nouvelle. Il faudrait comprendre qu’on ressort de la messe avec autre-chose que l’on ne détient pas comme une nouvelle possession. Le Christ ne se possède pas, sinon il s'échappe. Il est en nous, tout simplement. Le Christ aide, transforme doucement sans se prévaloir ouvertement d’un tel acte. Il y a à apprendre que perdre une heure pour le Christ n’est jamais perdue. Elle compte autrement, dans une dimension de l’éternité. Tant-pis si le repas du déjeuner du dimanche n’est pas prêt à midi. Alors peut être que la connaissance se transformerait en foi, et que les craintes laisseraient place à une joie nouvelle.

Les autres croyants, ses proches, ne peuvent pas grand-chose pour lui, seulement prier pour lui. Lui seul peut comprendre qu’il doit sauver son âme lui-même, en lâchant prise à toutes ses angoisses, en faisant confiance en une présence invisible, en ne craignant pas le ridicule de ses vieux préjugés.

Emylia

samedi 19 juillet 2014

La vérité révélée et les dogmes

Qu’elle différence y a t’il entre une vérité révélée et un dogme ? Aujourd’hui la différence me paraît évidente. Il n’en a pas toujours été ainsi !
Pour moi la première est une expérience humaine, l’autre est un savoir. Ces deux termes désignent donc des concepts différents mains non antagonistes car il me semble que le second doit soutenir la première.
C’est Dieu qui prend l’initiative de la vérité révélée. La vérité révélée fait allusion à la bonne nouvelle, donc aux évangiles. Sauf qu’il ne suffit peut-être pas de lire les évangiles pour comprendre leur signification profonde. Il faut que se réalise dans l’âme ou le cœur, une espèce d’alchimie spirituelle pour que l’on s’approprie et que l’on adhère à l’esprit des évangiles. La vérité révélée consiste à percevoir que Jésus est vraiment le messager divin qui s’adresse personnellement à chaque être humain dans sa vie. La révélation de la vérité conduit à la conversion. Si une personne refuse de s’ouvrir à cette vérité, alors elle ne pourra pas appréhender le sens des évangiles et je pense que cette personne n’est pas vraiment convertie.
Le dogme est différent de la vérité révélée, car il est produit par un esprit humain appartenant à l’église. Mais cette église est le corps du Christ et non la tête. Le dogme peut être faillible selon moi. Mais il faut reconnaître que tous les dogmes ne sont pas faux ou trompeurs. Il faut considérer le contexte historique dans lequel ont été formulés les premiers dogmes de l’église. Cette époque se situe au début du premier millénaire, après que le christianisme soit devenu la religion officielle de l’empire romain.
Les chrétiens d’alors, comme les évêques, le prêtres des pays chrétiens se sont interrogés sur des questions fondamentales que plus personne ne se pose aujourd’hui (faute d’intérêt ou de sujet considéré comme classé ?). Quelle est la nature du Christ. Cette question a soulevé des débats passionnés et passionnants au cours des Conciles fondateurs (par exemple Nicée en 325) de l’église, et a aboutit à la définition du Credo. Ces passions ont provoqué de nombreux schismes et excommunications.
Un exemple de phrasé de Credo : « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur de toutes choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père, c'est-à-dire, de la substance du Père. Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait, consubstantiel au Père ».
Qui comprend aujourd’hui le sens du lot consubstantiel sur lequel les chrétiens des premiers siècles se sont affrontés (probablement jusqu’au sang) ?
Cette confrontation a aboutit à l’invention du concept totalement novateur d’un Dieu unique qui prend la forme de trois personnes appelées hypostases (le Père, le fils, le Saint-Esprit), que l’on désigne de nos jours communément sous le terme de la Sainte-Trinité.
Il faut reconnaître que le dogme de la Trinité est vraiment un dogme fondateur du christianisme et qui lui donne sa spécificité à cette religion en comparaison des autres monothéismes.
Ce dogme là n’est pas un pur dogme théologique qui ne concerne que vaguement les chrétiens de base. Je rapporte (avec mes propres mots), l’explication lumineuse du sens de la trinité dans le livre de Maurice Zundel (« Quel homme et quel Dieu »). Le Dieu chrétien ne se situe pas dans la toute puissance dominante qui impose aux hommes sa loi, en exigeant une obéissance parfaite (à l’image d’un tyran ou d’un despote). Ce Dieu est avant tout une relation aimante, dont l’amour est manifesté par le don de soi. Le Père donne son amour et sa confiance au fils, et le fils donne sa vie par amour pour le Père.  Le Saint-Esprit intervient lui aussi comme médiateur entre Dieu et les hommes et cette relation multiple continue de s’actualiser en permanence avec les hommes de Foi. Ce don permanent de soi relationnel permanent à autrui est incompatible avec une relation de domination et de toute puissance.
L'obéissance à la volonté de Dieu est avant tout un libre choix auquel il appartient à chacun d’adhérer selon sa conscience, son désir d’amour.
Ce dogme là est vraiment essentiel à l’église chrétienne. Son savoir est de nature à éclairer l’expérience religieuse et personnelle de la vérité révélée.
Cependant, il existe d’autres dogmes beaucoup moins essentiels et qui sont pourtant exhibés comme infaillibles par l’église institutionnelle, et dont la motivation demeure douteuse en regard de l’esprit des évangiles et de la vie de Jésus Christ. Je prendrai pour exemple le statut de la femme dans la religion catholique. Comme dans beaucoup d’autres religions, les femmes sont particulièrement marginalisées alors qu’elles représentent tout de même la moitié de l’humanité. Je donne une illustration parmi celles qui m’ont le plus choquées (Livre Le Déni de Maud Amandier et Alice Chabblis). La femme se définit par son essence comme la servante de l’homme (qui lui même peut se mettre par vocation (donc par choix) au service de Dieu). Voilà une contradiction flagrante de l’esprit du christianisme, selon lequel, se mettre au service de quelqu’un consiste en un choix libre et éclairé, et non imposé par une contrainte naturelle biologique comme le sexe. Obéir par choix personnel, par l’expérience de la vérité révélée au cours de son existence diffère totalement de l’obligation d’obéir en raison de son essence. Ce choix libre de l’obéissance fait la grandeur de l’être humain en l’extirpant de sa misère spirituelle. Les animaux eux sont contraints d’obéir à leurs instincts par leur essence naturelle. Certains dogmes de religion catholique oseraient-ils comparer les femmes aux animaux ? Je n’ose l’imaginer. Il me semble donc que le dogme sur le statut de la femme est appelé à s’actualiser légitimement avec l’évolution sociale des pays démocratiques, sans se maintenir figée dans une tradition machiste historiquement contextuelle, devenue obsolète. Je suis persuadée que l’Esprit-Saint n’est pas l’inspirateur de ce dogme sur la condition de femme dans l'église, mais que ce sont bien des hommes qui ont consolidé ce concept au fil de l’histoire de l’église, dans leur propre intérêt. 
Cette erreur fondamentale rend difficile les rapports des femmes avec l’église, les obligeant à ne pas rejeter d’emblée la religion qui a tendance à les marginaliser, tout en essayant d’accéder à Dieu et à la Foi, à la pratique cultuelle, tout en étant éventuellement obligées de supporter bien des humiliations. Les femmes, par leur expérience de l’église, sont les mieux placées pour comprendre la quintessence du message Christique sur la pauvreté et l’humilité.

Je ne cherche pas à développer de polémique sur un dogme particulier. Mais je veux surtout souligner que la vérité révélée n’est pas un dogme, mais une expérience personnelle de foi. Pour consolider et éclairer la foi, la tradition de l’église a établi une série de dogmes théologiques de qualité et de nature très diverses que l’on apparente à un savoir. Ce savoir bien qu’utile n’est pas suffisant pour accéder à la Foi. Certains de ces dogmes sont très importants comme le concept de la Trinité. D’autres dogmes sont plus contestables parce qu’ils divisent une humanité au lieu  d'en rechercher l’identité et sa nature, de se mettre en quête d’unité et d’universalité, avec des rapports apaisés et d’amour bienveillants. L'essentiel demeure que la religion chrétienne reste vivante et évolutive dans la perspective d'une quête spirituelle toujours en progrès comme l'est le chemin de vie de foi des croyants.

Emylia


mercredi 16 juillet 2014

Un univers mathématique

Je lisais un livre (« notre univers mathématique ») d’un physicien contemporain (Max Tegmark) qui raconte comment après avoir suivi des études de commerce, il découvre avec étonnement la physique. Il réalise avec émoi, que non seulement la nature se laisse décrire par le langage des mathématiques, mais il pense surtout que l’univers est un objet mathématique. Je pense que moi aussi dans ma jeunesse, je me suis laissée émerveiller par la beauté et l’élégance de ce langage mathématique, qui décrit si bien la réalité de la matière et sa dynamique. Je pense que ce succès des mathématiques peut donner une illusion de puissance, comme bien des économistes pensent pouvoir comprendre et contrôler les affaires humaines par certains modèles mathématiques appelés théories. Je soupçonne ici un grand piège idolâtre. Aujourd’hui, je ne peux pas supporter de me considérer comme l’un de ces objets mathématiques inclus dans cet univers mathématique. Je perçois bien qu’en tant qu’être vivant et mortel et libre, je dispose d’au moins une dimension supplémentaire que celle de notre espace-temps familier et que cette dimension supplémentaire ne se laisse pas appréhender par le langage des mathématiques.
Ma réaction vient aussi en écho au livre de Maurice Zundel (« Quel homme et quel Dieu ») au chapitre  4 (« Les degrés du savoir »). On peut être un scientifique appliquant un raisonnement strictement rigoureux, scrupuleux, suivant parfaitement à la lettre la méthode scientifique. Il n’empêche qu’un scientifique n’en est pas moins un homme ou une femme. Dans sa vie, il sera amené à faire des choix moraux, réaliser des actes qu’il considère comme justes, s’engager personnellement dans une cause humaine, sans invoquer la science pour conforter abusivement son attitude ou comportement. En ce sens, un scientifique reste une personne libre dont le choix entre être croyant, agnostique ou athée est absolument indépendant de sa profession. Trop de personnes pensent encore que la croyance religieuse est incompatible avec la raison scientifique, parce qu’elles s’imaginent que la science pourrait contrôler ou expliquer à terme la dimension spirituelle de l’être humain. Même si l’imagerie du cerveau est capable de voir ce dernier en action physico-chimique, même si un enchaînement causal d’une série de réactions est mis en évidence, je suis convaincue que toute cette technicité ne parviendra jamais à expliciter la cause et la finalité ultime de l’homme, le pourquoi !

Je pense qu’il est préférable de ne pas tout savoir sur soi. Une part d’ombre est nécessaire pour vivre son humanité. Cette ombre permet l’espérance, la foi, donc l’amour. Je ne crois pas qu’un objet mathématique ou technique puisse aimer un jour.  

Emylia

samedi 12 juillet 2014

Quel est le but de la vie ? Aurons nous à rendre des comptes un jour ?

L’ecclésiaste semble fataliste : au cours d’une vie humaine, il se peut que le Sage ne soit jamais  récompensé de sa sagesse, pas plus que ne sont punis le Fou ou le Méchant. La vie peut être une épreuve pour le premier et une grâce imméritée pour les seconds. La conclusion du livre de Job nous enseigne qu’il est vain de vouloir obtenir une réponse à ce genre d’énigme, au moins tant que nous sommes vivants sur cette terre. Après, one ne sait pas.

Est-ce à dire que la vie se résume à de l’absurde et du non-sens ? Je crois que l’absurde et le non-sens est dans seulement l’apparence des choses. Pour celui qui est un peu curieux et qui tente de pénétrer en profondeur la réalité, alors se révèle aux initiés une vérité cachée aux yeux des aveugles et oreilles des sourds (au sens métaphorique bien-sûr).

Le fou et le méchant ne peuvent pas réaliser qu’au delà du malheur apparent du sage, la joie puisse  surgir de la sagesse. Je parle de la sagesse selon Saint Paul (première lettre aux corinthiens). « Non pas la sagesse  de ce monde, la sagesse de ceux qui dirigent ce monde et qui vont à leur destruction ». « Mais au contraire, à la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire. »

Je ne peux me résoudre à penser que le choix arbitraire d’une vie fondée soit d’une part sur la sainteté, l’altruisme et autres vertus humaines ou soit d’autre part sur les vices naturels tels que la méchanceté, l’égoïsme, ne soit que pure option personnelle de goût et de tempérament. En effet, l’attitude la plus sécurisante pour soi, serait de se ranger tranquillement derrière l’indifférence et le relativisme et ne jamais prendre parti en faveur bien contre le mal.

Je me dis qu’un jour qu’il se pourrait bien qu’on ait à rendre des comptes soit par rapport aux nombreuses grâces que nous avons reçues, soit par rapport à notre discernement.

 Les dons reçus gratuitement : Les avons nous reconnus ? Qu’en avons nous fait ? Avons nous cherché à comprendre d’où ils venaient ? Pourquoi nous étaient ils donnés ? Les avons nous utilisés à bon escient ? Je pense à la parabole des talents. Il me semble qu’il vaudrait mieux pas les avoir ignorés, ou bien considéré qu’ils étaient un dû naturel, liés à notre seul mérite. L’évolution spirituelle nous conduit à prendre conscience des dons reçus, de rendre grâce pour eux, et d’offrir en retour, à notre mesure, de nouveaux dons. Nos dons ne devraient pas se limiter à des offrandes pour Dieu seulement, dans notre propre intérêt, mais à redistribuer notre surabondance de grâce dont nous avons été comblée, à autrui qui en est moins pourvu. Il se pourrait bien qu’il jour, si je sous-emploie mes talents, qu’il me soit reproché ma paresse.

Je pense aussi qu’un jour, on pourrait me demander ce que j’ai retenu de ma vie de chair terrestre. Ai-je systématiquement éludé tout appel intérieur qui m’invitait à m’affranchir de mon enfermement et qui m’invitait à l’ouverture sur la vie? Ai-je accepté de me laisser transformer intérieurement afin de pouvoir réaliser  la mission ou l’œuvre qui m’a été confiée, pour m’accomplir.
Parvenir à s’accomplir représente bien plus qu’un épanouissement personnel. C’est peut être répondre à la vocation qui nous a été attribuée en toute confiance. Intuitivement, il me semble qu'il vaudrait mieux pas avoir failli à cet honneur de porter la gloire du Christ.


Emylia