Méditation du jeudi saint
J’ai entendu tellement de fois cette phrase « Jésus
a donné sa vie pour que nous soyons sauvés ! ». Le risque de recevoir
cette phrase sans méditer à fond ce qu’elle signifie est bien grand. Le travail
de la foi, pour raviver en permanence le souffle vital qui peut ranimer notre
esprit spirituel mortel est immense. On peut être tenté de dire comme
l’Ecclésiaste « Sous le soleil, rien de nouveau ». Oui sauf que c’est
bien là une véritable tentation qui nous soumet exactement au mal, au mal de la
mort spirituelle.
J’interpréterais cette phrase de la façon
suivante : La chair humaine est terriblement faible. Elle ne recule devant
rien, et surtout pas devant une insolence arrogante adressée à Dieu.
« Tuons Jésus de Nazareth, et nous verrons bien, s’il ne se passe rien
dans l’instant qui suit, c’est que nous avons eu raison d’avoir exécuté un
coupable. »
Le complot a été ourdi et le crime a été commis. La fin
du monde n’a pas eu lieu. Le corps a disparu. Les proches du Christ ont annoncé
sa résurrection. Les criminels qui refusent de reconnaître leur crime sont
confortés et aveuglement obstinés dans leur idée qu’ils ont tenu une attitude
vertueuse et juste « héroïque », sans le moindre scrupule. Pour tous
les autres qui comme Pierre, ont éprouvé et reconnu leur lâcheté, il y a
effacement du crime puisqu’il n’y a plus de corps et qu’ils savent par la foi
que le Christ est vivant. Évidemment l’erreur et la lâcheté ne sont possibles
qu’une seule fois, que chacun se le tienne pour dit. Il devient désormais spirituellement
impensable de s’attaquer de nouveau au Christ qui réside en chacun d’entre
nous. Notre salut n’est envisageable que si l’on s’est sincèrement purifié le
cœur.
Méditation
du samedi au sujet de la résurrection
Je n’irais pas
prétendre d’avoir une pensée originale sur la résurrection. Il est venu pour
moi l’occasion de présenter celle que j’ai lu dans le livre de Joseph Moingt.
Je la rédige en partie avec mes propres mots ou parfois je préfère citer
l’auteur.
Cette pensée
commence par un malaise. La foi d’Abraham, cette foi qui pousse à suivre son
intuition selon son cœur, est remplacée par la loi de Moise donc de Dieu. La
loi est bien connue sous la forme des dix commandements. Sous cette forme elle
n’est guerre chrétiennement contestable. Mais à ces commandements qui auraient
dus être perçus comme une exigence intérieure profonde s’ajoutent des
prescriptions de style de vie qui occultent les bienfaits de la foi. Ces prescriptions ne peuvent être maintenues
au cours des âges. Elles sont devenues obsolètes. Elles n’avaient d’autre objet
que d’aider à la vie spirituelle par la pratique de rites.
Si Jésus ne veut
rien retirer de la loi, plus vraisemblablement de l’esprit de la loi selon moi.
Il n’empêche qu’il existe dans toute religion une tendance à la dérive de la
croyance qui idolâtre la règle contre la pureté du cœur. Cette dérive conduit
au meurtre. Il y avait urgence à expliquer aux hommes cette grave méprise.
Ce devait être
probablement la mission essentielle de Jésus Christ sur terre. Faire comprendre
aux hommes qu’il n’est pas possible de prendre le prétexte de la loi divine
pour commettre des meurtres. Il n’est pas possible de se substituer à Dieu pour
exercer sa justice. La seule boussole à suivre est celle de l’intuition du
cœur.
La résurrection du
Christ n’est pas un événement historique mais un événement de foi qui commence
par la foi des apôtres. Mais une foi en la vie du christ ne peut pas immédiate.
Si l’on parle de trois jours pour ressusciter, ce peut être un nombre
symbolique comme beaucoup d’autres nombres bibliques.
Après la violence
absolue de la crucifixion, il y a de quoi rester sidéré pendant de long mois,
voire des années. Pour les disciples et divers témoins de Jésus, il a fallu
recueillir en souvenir ses paroles, les faire consigner par écrit. Il a fallu
apprendre à lire, lire la bible. La méditer avec l’éclairage des souvenirs, l’anamnèse.
Et puis peu à peu, ils se sont convaincus que Jésus était bien vivant en eux.
Ils le sentaient, mais pouvaient difficilement l’expliquer. Mais bien plus que
ce constat, ils ont ressenti qu’il fallait transmettre par leur témoignage que
le Christ était bien toujours vivant, mais en eux-mêmes. Ils réalisaient que la
mission de leur vie était d’une part d’ancrer la vie terrestre du Christ dans
l’histoire de l’humanité pour qu’elle ne soit jamais considérée comme un mythe
et d’autre part d’enseigner à ressentir
en soi le Christ vivant. Peu à peu la foi changeait de paradigme. De la
croyance à Dieu par l’observance de loi, on passait à la foi en Dieu, seulement
possible par la foi en Jésus Christ.
J.M écrit p 239, que les apôtres se sont sentis des
témoins mandatés de sa résurrection. Il ne s’agit pas d’un simple témoignage
humain. C’est celui que rend Dieu à Jésus en le ressuscitant et qu’il révèle
aux apôtres en leur donnant de croire à sa résurrection et en leur inspirant et
leur ordonnant d’enseigner telle qu’il la leur a fait comprendre au travers des
écritures. Leur espérance messianique pointait en direction du royaume annoncé
par Jésus. Ces sentiments inchoactifs et interrogatifs, qui s’étaient obscurcis
dans les terribles dernières semaines passées auprès de lui, s’étaient
réveillés, fortifiés, éclairés à mesure que s’affermissait leur confiance dans
son retour à la vie en Dieu. Nous pouvons parler ici de révélation, parce
qu’ils n’avaient pas perçu la résurrection de Jésus à la manière sensible, mais
Dieu qui lui seul connaît le fils, leur avait dévoilé sa présence en lui à
partir de la foi au Père que Jésus leur avait communiqué puisqu’il est le seul
à le connaître…
Cette révélation, ils ne l’ont pas reçue tout entière en
un seul instant d’enthousiasme sacré ; ils en ont pris connaissance à
mesure qu’ils y appliquaient leur intelligence des Écritures, qu’ils se
remémoraient et interprétaient les paroles et actes de Jésus à la lumière de sa
résurrection…
Quelque chose d’inattendu se passe quand Dieu se révèle
dans un événement de l’histoire. La foi qui cherchait Dieu aux origines inatteignables
du temps et dans les hauteurs inaccessibles qui attendaient un salut dans un
futur lointain et toujours reculé, apprend qu’il vient de se produire maintenant…
Emylia
Bonjour Emylia,
RépondreSupprimerJoie ! Joie de ce jour où le Christ a vaincu la mort. Il est descendu très très bas, a accepté de souffrir et mourir pour partager nos douleurs et nos faiblesses et nous entraîner avec lui dans sa victoire sur le mal et la mort par sa résurrection. Il est vivant et est avec nous jusqu'à la fin du monde.
C'est ce que je crois. Ca entraîne des suites immenses.
J'ai beaucoup médité sur la Passion et la Résurrection ces jours-ci. En tout cas plus que les autres années. De nombreuses circonstances m'y poussaient. Je ne me sens pas encore très capable, ce soir, de rendre compte de ce qui m'est venu comme réflexions . J'espère que le calme va revenir et que j'arriverai à le faire prochainement
.
Bonne soirée.
Thérèse.
Bonsoir Thérèse,
RépondreSupprimerPrenez votre temps. Trouvez les ressources spirituelles dont vous avez besoin pour surmonter les circonstances tristes auxquelles vous êtes confrontées.
Que l'esprit saint vous vienne en aide.
Emylia