dimanche 5 avril 2015

Résurrection, révélation

Méditation du jeudi saint

J’ai entendu tellement de fois cette phrase « Jésus a donné sa vie pour que nous soyons sauvés ! ». Le risque de recevoir cette phrase sans méditer à fond ce qu’elle signifie est bien grand. Le travail de la foi, pour raviver en permanence le souffle vital qui peut ranimer notre esprit spirituel mortel est immense. On peut être tenté de dire comme l’Ecclésiaste « Sous le soleil, rien de nouveau ». Oui sauf que c’est bien là une véritable tentation qui nous soumet exactement au mal, au mal de la mort spirituelle.

J’interpréterais cette phrase de la façon suivante : La chair humaine est terriblement faible. Elle ne recule devant rien, et surtout pas devant une insolence arrogante adressée à Dieu. « Tuons Jésus de Nazareth, et nous verrons bien, s’il ne se passe rien dans l’instant qui suit, c’est que nous avons eu raison d’avoir exécuté un coupable. »

Le complot a été ourdi et le crime a été commis. La fin du monde n’a pas eu lieu. Le corps a disparu. Les proches du Christ ont annoncé sa résurrection. Les criminels qui refusent de reconnaître leur crime sont confortés et aveuglement obstinés dans leur idée qu’ils ont tenu une attitude vertueuse et juste « héroïque », sans le moindre scrupule. Pour tous les autres qui comme Pierre, ont éprouvé et reconnu leur lâcheté, il y a effacement du crime puisqu’il n’y a plus de corps et qu’ils savent par la foi que le Christ est vivant. Évidemment l’erreur et la lâcheté ne sont possibles qu’une seule fois, que chacun se le tienne pour dit. Il devient désormais spirituellement impensable de s’attaquer de nouveau au Christ qui réside en chacun d’entre nous. Notre salut n’est envisageable que si l’on s’est sincèrement purifié le cœur.

Méditation du samedi au sujet de la résurrection

Je n’irais pas prétendre d’avoir une pensée originale sur la résurrection. Il est venu pour moi l’occasion de présenter celle que j’ai lu dans le livre de Joseph Moingt. Je la rédige en partie avec mes propres mots ou parfois je préfère citer l’auteur.
Cette pensée commence par un malaise. La foi d’Abraham, cette foi qui pousse à suivre son intuition selon son cœur, est remplacée par la loi de Moise donc de Dieu. La loi est bien connue sous la forme des dix commandements. Sous cette forme elle n’est guerre chrétiennement contestable. Mais à ces commandements qui auraient dus être perçus comme une exigence intérieure profonde s’ajoutent des prescriptions de style de vie qui occultent les bienfaits de la foi.  Ces prescriptions ne peuvent être maintenues au cours des âges. Elles sont devenues obsolètes. Elles n’avaient d’autre objet que d’aider à la vie spirituelle par la pratique de rites.
Si Jésus ne veut rien retirer de la loi, plus vraisemblablement de l’esprit de la loi selon moi. Il n’empêche qu’il existe dans toute religion une tendance à la dérive de la croyance qui idolâtre la règle contre la pureté du cœur. Cette dérive conduit au meurtre. Il y avait urgence à expliquer aux hommes cette grave méprise.
Ce devait être probablement la mission essentielle de Jésus Christ sur terre. Faire comprendre aux hommes qu’il n’est pas possible de prendre le prétexte de la loi divine pour commettre des meurtres. Il n’est pas possible de se substituer à Dieu pour exercer sa justice. La seule boussole à suivre est celle de l’intuition du cœur.
La résurrection du Christ n’est pas un événement historique mais un événement de foi qui commence par la foi des apôtres. Mais une foi en la vie du christ ne peut pas immédiate. Si l’on parle de trois jours pour ressusciter, ce peut être un nombre symbolique comme beaucoup d’autres nombres bibliques.
Après la violence absolue de la crucifixion, il y a de quoi rester sidéré pendant de long mois, voire des années. Pour les disciples et divers témoins de Jésus, il a fallu recueillir en souvenir ses paroles, les faire consigner par écrit. Il a fallu apprendre à lire, lire la bible. La méditer avec l’éclairage des souvenirs, l’anamnèse. Et puis peu à peu, ils se sont convaincus que Jésus était bien vivant en eux. Ils le sentaient, mais pouvaient difficilement l’expliquer. Mais bien plus que ce constat, ils ont ressenti qu’il fallait transmettre par leur témoignage que le Christ était bien toujours vivant, mais en eux-mêmes. Ils réalisaient que la mission de leur vie était d’une part d’ancrer la vie terrestre du Christ dans l’histoire de l’humanité pour qu’elle ne soit jamais considérée comme un mythe et d’autre part  d’enseigner à ressentir en soi le Christ vivant. Peu à peu la foi changeait de paradigme. De la croyance à Dieu par l’observance de loi, on passait à la foi en Dieu, seulement possible par la foi en Jésus Christ.

J.M écrit p 239, que les apôtres se sont sentis des témoins mandatés de sa résurrection. Il ne s’agit pas d’un simple témoignage humain. C’est celui que rend Dieu à Jésus en le ressuscitant et qu’il révèle aux apôtres en leur donnant de croire à sa résurrection et en leur inspirant et leur ordonnant d’enseigner telle qu’il la leur a fait comprendre au travers des écritures. Leur espérance messianique pointait en direction du royaume annoncé par Jésus. Ces sentiments inchoactifs et interrogatifs, qui s’étaient obscurcis dans les terribles dernières semaines passées auprès de lui, s’étaient réveillés, fortifiés, éclairés à mesure que s’affermissait leur confiance dans son retour à la vie en Dieu. Nous pouvons parler ici de révélation, parce qu’ils n’avaient pas perçu la résurrection de Jésus à la manière sensible, mais Dieu qui lui seul connaît le fils, leur avait dévoilé sa présence en lui à partir de la foi au Père que Jésus leur avait communiqué puisqu’il est le seul à le connaître…
Cette révélation, ils ne l’ont pas reçue tout entière en un seul instant d’enthousiasme sacré ; ils en ont pris connaissance à mesure qu’ils y appliquaient leur intelligence des Écritures, qu’ils se remémoraient et interprétaient les paroles et actes de Jésus à la lumière de sa résurrection…
Quelque chose d’inattendu se passe quand Dieu se révèle dans un événement de l’histoire. La foi qui cherchait Dieu aux origines inatteignables du temps et dans les hauteurs inaccessibles qui attendaient un salut dans un futur lointain et toujours reculé, apprend qu’il vient de se produire maintenant…


Emylia

2 commentaires:

  1. Bonjour Emylia,
    Joie ! Joie de ce jour où le Christ a vaincu la mort. Il est descendu très très bas, a accepté de souffrir et mourir pour partager nos douleurs et nos faiblesses et nous entraîner avec lui dans sa victoire sur le mal et la mort par sa résurrection. Il est vivant et est avec nous jusqu'à la fin du monde.
    C'est ce que je crois. Ca entraîne des suites immenses.

    J'ai beaucoup médité sur la Passion et la Résurrection ces jours-ci. En tout cas plus que les autres années. De nombreuses circonstances m'y poussaient. Je ne me sens pas encore très capable, ce soir, de rendre compte de ce qui m'est venu comme réflexions . J'espère que le calme va revenir et que j'arriverai à le faire prochainement
    .
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  2. Bonsoir Thérèse,

    Prenez votre temps. Trouvez les ressources spirituelles dont vous avez besoin pour surmonter les circonstances tristes auxquelles vous êtes confrontées.
    Que l'esprit saint vous vienne en aide.

    Emylia

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