samedi 4 octobre 2014

Travail

Je suis en train de lutter avec moi-même parce que je désire écrire cet article alors que je devrais encore travailler ce soir, après des semaines intensives de travail, et notamment ces deux derniers jours envahissants. Il ne s’agit pas d’une addiction mais d’une contrainte. Notre époque voue une adoration idolâtre sans borne au travail qui manque à tant de personnes. Le travail devient indéfiniment cumulatif. Plus on en fait, plus on nous en redemande. Ô compétence dangereuse. Asservissement de la personne par les réseaux de communication. N’y a t’il pas une dérive pernicieuse de l’emprise du travail sur tous les temps de la vie.  Il faudrait oser dire non au patron à moins d’être asservi à son propre zèle.
Le jour du Seigneur est rarement respecté. Son importance est largement ignorée par les chrétiens eux-mêmes. En tout cas le respect du dimanche chômé ne fait pas partie des revendications chrétiennes à l’ordre du jour à ma connaissance.
D’ailleurs de nombreux écoliers, collégiens, lycéens et étudiants ne doivent-ils pas faire leurs devoirs et apprendre leurs leçons le week-end. Peut’on suspendre le travail ?
Certains de nos amis juifs respectent encore rigoureusement le shabbat. Je ne sais pas ce qu’il en est chez les chrétiens. Je me souviens de ce jeune homme outré par les conditions probablement scandaleuses de son licenciement, décida d’entamer une longue préparation de baptême pendant sa période de chômage. Il y puisa la force de résister à la mésestime de soi. Et il retrouva du travail quelques jours à peine après son baptême : cruel paradoxe, il était contraint de travailler le dimanche.
Je voudrais m’interroger sur la façon dont le travail est perçu dans l’ancien testament et dans les évangiles. Il me semble que le travail apportait la satisfaction du devoir rempli. Je pense à l’ecclésiaste qui dans sa prière  énonce avec fierté tous les travaux qu’il a réalisé avec le sentiment d’avoir accompli le désir de Dieu. La question du travail revient souvent dans les évangiles. Notamment Jésus parle toujours positivement du travail en l’associant à l’œuvre pour le Père.

Aujourd’hui le temps nous manque cruellement pour le perdre, pour méditer sur sa vie ou pour prier. Il me semble que chaque minute de temps perdu à ne rien faire, à contempler simplement ce qui est, est une minute rendue au Seigneur. La vie spirituelle ne devrait pas être bornée entre deux autres activités dispendieuses en temps, ou être repoussée jusqu’aux limbes léthargiques du sommeil nocturne.

Emylia

3 commentaires:

  1. Bonjour,

    Complètement d'accord avec vos réflexions. J'assiste à cette déviance depuis plusieurs années par une de mes filles en particulier. Jje voudrais développer, je ne peux écrire plus long , mon corps refuse, muscles bloqués. Je pense à vous. Bon courage.
    Thérèse.

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  2. Merci Thérèse, je vous souhaite que vos muscles redeviennent plus dociles. Bon courage à vous aussi.

    Emylia

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  3. Entièrement d'accord avec vous Emylia! Je vous lis, je pense, je réfléchis mais je n'ai pas beaucoup de temps pour m'exprimer!!!!mais je suis là!
    Bon wend!
    Mamou

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