samedi 19 juillet 2014

La vérité révélée et les dogmes

Qu’elle différence y a t’il entre une vérité révélée et un dogme ? Aujourd’hui la différence me paraît évidente. Il n’en a pas toujours été ainsi !
Pour moi la première est une expérience humaine, l’autre est un savoir. Ces deux termes désignent donc des concepts différents mains non antagonistes car il me semble que le second doit soutenir la première.
C’est Dieu qui prend l’initiative de la vérité révélée. La vérité révélée fait allusion à la bonne nouvelle, donc aux évangiles. Sauf qu’il ne suffit peut-être pas de lire les évangiles pour comprendre leur signification profonde. Il faut que se réalise dans l’âme ou le cœur, une espèce d’alchimie spirituelle pour que l’on s’approprie et que l’on adhère à l’esprit des évangiles. La vérité révélée consiste à percevoir que Jésus est vraiment le messager divin qui s’adresse personnellement à chaque être humain dans sa vie. La révélation de la vérité conduit à la conversion. Si une personne refuse de s’ouvrir à cette vérité, alors elle ne pourra pas appréhender le sens des évangiles et je pense que cette personne n’est pas vraiment convertie.
Le dogme est différent de la vérité révélée, car il est produit par un esprit humain appartenant à l’église. Mais cette église est le corps du Christ et non la tête. Le dogme peut être faillible selon moi. Mais il faut reconnaître que tous les dogmes ne sont pas faux ou trompeurs. Il faut considérer le contexte historique dans lequel ont été formulés les premiers dogmes de l’église. Cette époque se situe au début du premier millénaire, après que le christianisme soit devenu la religion officielle de l’empire romain.
Les chrétiens d’alors, comme les évêques, le prêtres des pays chrétiens se sont interrogés sur des questions fondamentales que plus personne ne se pose aujourd’hui (faute d’intérêt ou de sujet considéré comme classé ?). Quelle est la nature du Christ. Cette question a soulevé des débats passionnés et passionnants au cours des Conciles fondateurs (par exemple Nicée en 325) de l’église, et a aboutit à la définition du Credo. Ces passions ont provoqué de nombreux schismes et excommunications.
Un exemple de phrasé de Credo : « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur de toutes choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père, c'est-à-dire, de la substance du Père. Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait, consubstantiel au Père ».
Qui comprend aujourd’hui le sens du lot consubstantiel sur lequel les chrétiens des premiers siècles se sont affrontés (probablement jusqu’au sang) ?
Cette confrontation a aboutit à l’invention du concept totalement novateur d’un Dieu unique qui prend la forme de trois personnes appelées hypostases (le Père, le fils, le Saint-Esprit), que l’on désigne de nos jours communément sous le terme de la Sainte-Trinité.
Il faut reconnaître que le dogme de la Trinité est vraiment un dogme fondateur du christianisme et qui lui donne sa spécificité à cette religion en comparaison des autres monothéismes.
Ce dogme là n’est pas un pur dogme théologique qui ne concerne que vaguement les chrétiens de base. Je rapporte (avec mes propres mots), l’explication lumineuse du sens de la trinité dans le livre de Maurice Zundel (« Quel homme et quel Dieu »). Le Dieu chrétien ne se situe pas dans la toute puissance dominante qui impose aux hommes sa loi, en exigeant une obéissance parfaite (à l’image d’un tyran ou d’un despote). Ce Dieu est avant tout une relation aimante, dont l’amour est manifesté par le don de soi. Le Père donne son amour et sa confiance au fils, et le fils donne sa vie par amour pour le Père.  Le Saint-Esprit intervient lui aussi comme médiateur entre Dieu et les hommes et cette relation multiple continue de s’actualiser en permanence avec les hommes de Foi. Ce don permanent de soi relationnel permanent à autrui est incompatible avec une relation de domination et de toute puissance.
L'obéissance à la volonté de Dieu est avant tout un libre choix auquel il appartient à chacun d’adhérer selon sa conscience, son désir d’amour.
Ce dogme là est vraiment essentiel à l’église chrétienne. Son savoir est de nature à éclairer l’expérience religieuse et personnelle de la vérité révélée.
Cependant, il existe d’autres dogmes beaucoup moins essentiels et qui sont pourtant exhibés comme infaillibles par l’église institutionnelle, et dont la motivation demeure douteuse en regard de l’esprit des évangiles et de la vie de Jésus Christ. Je prendrai pour exemple le statut de la femme dans la religion catholique. Comme dans beaucoup d’autres religions, les femmes sont particulièrement marginalisées alors qu’elles représentent tout de même la moitié de l’humanité. Je donne une illustration parmi celles qui m’ont le plus choquées (Livre Le Déni de Maud Amandier et Alice Chabblis). La femme se définit par son essence comme la servante de l’homme (qui lui même peut se mettre par vocation (donc par choix) au service de Dieu). Voilà une contradiction flagrante de l’esprit du christianisme, selon lequel, se mettre au service de quelqu’un consiste en un choix libre et éclairé, et non imposé par une contrainte naturelle biologique comme le sexe. Obéir par choix personnel, par l’expérience de la vérité révélée au cours de son existence diffère totalement de l’obligation d’obéir en raison de son essence. Ce choix libre de l’obéissance fait la grandeur de l’être humain en l’extirpant de sa misère spirituelle. Les animaux eux sont contraints d’obéir à leurs instincts par leur essence naturelle. Certains dogmes de religion catholique oseraient-ils comparer les femmes aux animaux ? Je n’ose l’imaginer. Il me semble donc que le dogme sur le statut de la femme est appelé à s’actualiser légitimement avec l’évolution sociale des pays démocratiques, sans se maintenir figée dans une tradition machiste historiquement contextuelle, devenue obsolète. Je suis persuadée que l’Esprit-Saint n’est pas l’inspirateur de ce dogme sur la condition de femme dans l'église, mais que ce sont bien des hommes qui ont consolidé ce concept au fil de l’histoire de l’église, dans leur propre intérêt. 
Cette erreur fondamentale rend difficile les rapports des femmes avec l’église, les obligeant à ne pas rejeter d’emblée la religion qui a tendance à les marginaliser, tout en essayant d’accéder à Dieu et à la Foi, à la pratique cultuelle, tout en étant éventuellement obligées de supporter bien des humiliations. Les femmes, par leur expérience de l’église, sont les mieux placées pour comprendre la quintessence du message Christique sur la pauvreté et l’humilité.

Je ne cherche pas à développer de polémique sur un dogme particulier. Mais je veux surtout souligner que la vérité révélée n’est pas un dogme, mais une expérience personnelle de foi. Pour consolider et éclairer la foi, la tradition de l’église a établi une série de dogmes théologiques de qualité et de nature très diverses que l’on apparente à un savoir. Ce savoir bien qu’utile n’est pas suffisant pour accéder à la Foi. Certains de ces dogmes sont très importants comme le concept de la Trinité. D’autres dogmes sont plus contestables parce qu’ils divisent une humanité au lieu  d'en rechercher l’identité et sa nature, de se mettre en quête d’unité et d’universalité, avec des rapports apaisés et d’amour bienveillants. L'essentiel demeure que la religion chrétienne reste vivante et évolutive dans la perspective d'une quête spirituelle toujours en progrès comme l'est le chemin de vie de foi des croyants.

Emylia


10 commentaires:

  1. Bonjour Emylia, bonjour à tous,

    Je viens de prendre connaissance de votre texte d'aujourd'hui. Il faudrait que je le lise plus attentivement, ce que je ferai sans doute plus tard.
    Voici une première réaction : j'ai été étonnée de voir le statut de la femme classé dans les dogmes de l'Eglise catholique. C'est la première fois que je lis cela. Je ne connais pas le livre que vous donnez en référence, mais si les auteurs présentent les choses ainsi, c'est une erreur de leur part.
    Il ne faudrait pas confondre des usages - souvent contestables hélas, mais tout à fait réversibles parce que dûs simplement à de mauvaises habitudes et des mentalités à changer- avec les dogmes.

    Les dogmes concernent les Vérités fondamentales se rapportant à la foi. Ils ne sont pas si nombreux et, pour ma part, aucun ne me gêne. (Le dogme de l'infaillibilité pontificale parait abusif, mais il faudrait connaître les limites mises dès le départ à ce dogme dans le texte qui le promulgue ( et elles sont importantes) pour pouvoir le contester en connaissance de cause.

    Je crois que l'on confond souvent discipline dans l'Eglise et dogme.

    Par exemple, le mariage des prêtres dans l'Eglise catholique est interdit pour le moment, mais rien ne dit qu'il le sera toujours. il a été autorisé par le passé ,puis il a été interdit ( pour des raisons non théologiques, il me semble) ,il pourrait être de nouveau autorisé sans que cela aille contre les exigences de L'Evangile. C'est une question de discipline interne à l'Eglise catholique. Ce qui serait contraire à l'Evangile c'est de se quereller à l'excès sur cette question et ne pas essayer de comprendre le point de vue des autres.

    De nombreuses questions concernant la morale, (familiales et sexuelles notamment) et non évoquées dans les 10 commandements, sont du même ordre. L'Eglise donne des orientations. il appartient aux chrétiens d'accepter que leur conscience soit ainsi éclairée, mais ces consignes ne sont pas à mettre sur le même rang que les dogmes. Leur conscience est sollicitée en dernier recours pour savoir qu'elle est la conduite à tenir.

    Voilà, en tout cas , quelles sont mes convictions.
    Bon week-end.

    Thérèse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Thérèse et bonjour à tous,

      De nombreuses références citées dans ce livre Le déni proviennent de phrases gravées par les papes successifs dans des encycliques.
      Il ne s'agit pas de maladresses ramassées ici ou là dans des magazines.
      Ce livre, le Déni est une enquête minutieuse et très sérieuse sur des écrits provenant du Vatican. Il est préfacé par le Père Maurice Moingt qui se porte garant des propos papaux rapportés, notamment sur le statut de la femme dans l'église catholique.

      La publication de ce livre le Déni au début de cette année est un événement qui peut aider à réviser de nombreuses
      erreurs érigées en dogmes immuables et qui maintiennent éloignées de l'église un grand nombre de personnes.
      Je cite notamment le dogme sur Eve et le dogme sur Marie qui ont des conséquences sur le statut des femmes dans l'église qui s'est aggravé au fil du temps.
      J'ai fait un résumé de ce livre dans l'onglet "Suggestions de lectures".
      Il est temps de dépoussiérer ces dogmes qui me paraissent bien inutiles au soutien de la foi, même plutôt contraires à l'objectif d'évangélisation et de conversion.

      Bonne soirée.

      Emylia


      Supprimer
  2. Je viens de lire votre compte- rendu du livre "Le déni ", Emylia. Je vous demande de m'excuser de ne pas l'avoir fait plus tôt. J'ai tendance à oublier ces rubriques annexes et c'est dommage.

    Au mot dogme, j'aurais préféré le mot principe, prise de position, ou tout autre car , le mot dogme a un sens bien particulier en théologie. Normalement, les dogmes sont immuables car ils concernent les Vérités de la foi: Trinité, Incarnation, Résurrection etc...Que l'on donne abusivement force de dogme à certaines prises de position, c'est ce que l'on peut regretter. Cela arrive.
    Je copie la définition donnée par le livre Théo au mot dogme :
    Vérité de la foi contenue dans la Révélation et proposée par le magistère extraordinaire de l'Eglise à l'adhésion des catholiques, dans le langage d'une période historique donnée.

    Sur le fond, c'est à dire, la place des femmes dans l'Eglise, j'y reviendrai peut-être prochainement, (j'espère le pouvoir car j'essaye d'aider ma fille auprès de ses enfants pour qu'elle se repose un peu ).
    Vous risquez de trouver ma position trop modérée. Pourtant, puisque je ne considère pas justement les prises de position concernant les femmes -non prises par le Magistère extraordinaire certainement - comme des dogmes, je pense que leur place changera; j'essayerai de m'expliquer là-dessus.

    Même si les déclarations qui vous ont choquée ont été écrites par des papes, elles ne réclament pas l'adhésion des croyants. Pour regrettables qu'elles soient sans doute, elles n'ont pas comme conséquence de nous exclure de la communion de l'Eglise si on y adhère pas, comme c'est le cas pour les dogmes. L'infaillibilité des papes n'est pas engagée dans tout ce qu'ils expriment, même s'ils parlent de l'Eglise.

    Pardonnez moi d'insister ainsi, mais nous nous sentons d'une même Eglise quand nous savons que nous croyons aux mêmes vérités essentielles, (aux mêmes dogmes). Cela ne veut pas dire que nous rejetons tout ce qui vient des autres Eglises.
    Nous aurons sans doute l'occasion d'en discuter encore.

    A mes moments de repos, je me plonge dans les textes de M. Zundel. Depuis le récit de votre expérience qui m'a tellement ouvert les yeux il me semble (expérience pour moi aussi, à la suite de la vôtre) je reconsidère tout d'une autre façon et tout me devient plus lumineux et plus apaisé. Merci encore.

    Je vous souhaite une très bonne nuit.
    Thérèse;

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Thérèse,
    D’après ce que j’ai compris du livre, ce statut de la femme est bien érigé en dogme et ne semble pas être une prise de position personnelle, optionnelle et maladroite.
    Cela ne veut pas dire, qu’en pratique, que parmi l’assemblée des croyants, les femmes soient marginalisées. L’église ne peut pas de priver de la participation des femmes qui ont une contribution essentielle dans la transmission de la foi.
    Pour revenir à l’expérience que je vous ai relatée, je rajouterais deux étranges manifestations que je n’ai jamais racontées non plus, parce que ce vécu est relatif à des circonstances dramatiques. Ces situations je les ai vécues avant de redevenir croyante.
    Avant la découverte de ma maladie grave, j’ai ressenti une douleur intérieure et j’ai compris instantanément que j’étais en danger. Je me suis ensuite précipitée chez le médecin. D’où m’est venue cette suggestion ? En tout cas ce flash d’avertissement prémonitoire m’a sauvé la vie.
    Une autre fois, bien après mes traitements médicaux, je lisais le blog de Christophe André. Je me faisais la réflexion que j’avais eu beaucoup de chances dans ma vie et que je n’avais pas trop à me plaindre par rapport à d’autres personnes. Soudain un autre flash m’assène par intrusion mentale : « Et ça, ce n’est pas rien ! », me rappelant le moment où j’avais assisté à l’agonie de ma mère. Ce douloureux moment-là, je l’avais occulté de ma mémoire.
    D’où proviennent ces brutales irruptions mentales qui induisent des inflexions dans les pensées ? Peut-être de l’inconscient ? Et alors !
    J’ai l’impression que ces irruptions mentales sont comme le surgissement bref du surnaturel (de l’inhabituel) dans le naturel (l’habituel).
    J’ai la conviction qu’il faudrait éviter de minimiser leur importance et surtout de ne pas les ignorer. Elles nous informent probablement d’une urgence qu’il faut prendre en considération et traiter.
    Depuis ma conversion, je n’ai plus jamais ressenti de telles manifestations exceptionnelles.
    C’est étonnant. Je ne pense pas que ce genre d’événement n’arrive qu’à moi !

    Prenez bien soin de votre fille et de vos petits enfants.

    Bonne soirée

    Emylia

    RépondreSupprimer
  4. Bonsoir Emylia,

    Je viens vous dire un petit bonsoir après une journée assez harassante où les enfants ont été bien agités. Faut-il incriminer le temps orageux ? Heureusement, les hommes de la famille ont pris la relève.

    J'ai fait aussi des expériences qui ressemblent à ce que vous décrivez.
    L'une d'elles m'avait beaucoup frappée. J'avais lu un article sur un médicament où on signalait le danger de l'associer avec T O U T autre remède. il fallait le prescrire absolument seul. Moi qui ai tellement de mal à retenir leur nom en général, j'ai retenu le nom ,pourtant compliqué, de celui- là. Bien m'en a pris, car j'ai vu un nouveau médecin quelques jours plus tard.
    Là encore, contrairement à mes habitudes d'alors, je lis devant lui son ordonnance et m'écrie: "Vous ne pouvez pas me prescrire ce médicament en même temps que les autres, c'est trop dangereux. " Et lui, plutôt étonnée par mon assurance me demande: "Vous êtes sûre ?", vérifie dans son Vidal, barre énergiquement ce nom en me disant que j'avais raison. Je n'ai connu le nom de ce médicament que tout au plus quelques jours de mon existence. Juste le temps qu'il me fallait pour en être protégée , je risquais gros. Je l'ai oublié bien vite ensuite. Bien sûr, le pharmacien aurait pu corriger, mais il avait déjà laissé passer des erreurs, moins graves il est vrai. En tout cas, je me suis nettement sentie protégée par Dieu ou mon ange gardien ce jour là et d'une façon spéciale que j'ai retenue.

    L'expérience s'est renouvelée plusieurs fois, quatre fois au moins. On me prescrivait des remèdes que je refusais de prendre, en le disant au médecin, sentant qu'ils me nuiraient, je ne savais pas trop expliquer pourquoi. Quelques temps après leur autorisation de mise sur le marché, l' AMM leur était retirée pour cause d'accidents, parfois très graves, survenus pour certains patients. Je ne les avais pas pris ou seulement un jour ou deux puis abandonnés par peur inexpliquée.
    Je m'étais sentie à chaque fois sous bonne protection en les refusant.

    C'est très curieux, en racontant cette "protection" dans ce domaine, je me rends compte que je ne l'ai pas toujours eue et que des erreurs de diagnostic, de traitements etc..,.dont les conséquences se font encore sentir, ont été faites à une certaine époque. A partir de quand me suis-je ainsi sentie réellement sous bonne garde? Je vais y réfléchir.

    Bizarrement, dans le même temps, j'ai accepté d'autres nouveaux remèdes que je ne connaissais pas plus, avec confiance, et heureusement car j'ai besoin de traitements à vie.

    Bien des personnes parleraient de simples coïncidences. Je crois, pour ma part que la Providence veille sur nous et que parfois nous sentons plus nettement son action .

    D'autres expériences frappantes sont survenues dans ma vie, mais le plus souvent, sur ce plan, il ne se passe rien que de très banal.

    Bonne nuit.
    Thérèse.

    RépondreSupprimer
  5. A propos des dogmes et de la place de la femme dans l'Eglise, je remets à plus tard car j'aurais du mal ce soir. Th.

    RépondreSupprimer
  6. Je reviens pour dire quel est mon sentiment, en gros, à propos de l'ordination des femmes en tant que prêtres et évêques.
    Je veux commencer par dire que je me sens bien incapable de dire si c'est souhaitable et légitime ou pas qu'elles accèdent à ces postes. Il y faudrait des compétences en théologie que je n'ai pas. Ce qui me gène dans ces revendications, c'est qu'elles soient très souvent -le plus souvent ?- présentées comme des revendications pour obtenir des droits, droits calqués sur la société civile.
    Dans l'Eglise, les ministères sont normalement -encore bien plus qu'ailleurs - des services. C'est la suite du geste du Christ lavant les pieds de ses apôtres avant de célébrer la Cène, la première Eucharistie.
    Ce qui me rend la cause des femmes qui revendiquent le droit d'être prêtres et évêques, suspecte, c'est qu'elles le demandent en disant:" il y a bien des femmes préfets, PDG, maires, etc..."; Est-ce pour montrer qu'elles sont aussi capables de détenir le pouvoir ? Bien sûr que oui, 'elles en sont capables, je n'en doute pas un instant.mais si c'est leur principale motivation pour accéder à ces ministères, elle ne me parait pas bonne. Si c'est pour servir davantage, c'est autre chose. Pourquoi ne mettent-elles pas plus cette raison plus en avant?

    La place des femmes dans l'Eglise a changé, il me semble, même s'il y a encore beaucoup de progrès à faire. Par exemple, il y a plusieurs femmes doyens de faculté catholiques en France. Ce n'est peut-être pas un hasard si ce sont souvent des religieuses qui occupent des postes de responsables :. elles ont fait vœu d'obéissance. On me répondra: "Justement, la hiérarchie faite d'hommes, est plus tranquille ainsi car elles obéiront" J'y vois une autre raison. Obéir dans le christianisme ce n'est pas s'écraser, être passif, ne plus avoir d'opinion propre et se taire. Obéir ,c'est se rendre disponible pour faire en priorité ce qui va plaire à celui qu'on aime, (.Dieu pour ce dont on parle et les hommes, par l'Eglise)

    Les religieuses sont formées à cette attitude et ne revendiquent pas un poste pour commander. Elles mettent leurs compétences au service de l'Eglise et, parce qu'elles savent obéir, elles savent aussi commander quand elles sont à des places où cela est nécessaire. Des exemples me viennent en tête mais je vais essayer de retrouver Morphée pour le moment.
    Thérèse.

    RépondreSupprimer
  7. Je parle bien sûr de l'humanité quand je parles des religieuses au service de Dieu et des hommes. on pourrait comprendre que je trouve normal que les femmes soient au service des hommes; Pas du tout !
    La femme est l'égale de l'homme.
    Thérèse.

    RépondreSupprimer
  8. Bonsoir Thérèse,

    Ma préoccupation n'est pas tant le rôle des femmes dans l'église que la définition par un dogme de leur nature qui leur dénie le droit d'être, de choisir le genre de personne qu'elles veulent être. Elles doivent se conformer à une définition.

    Peut-t'on vraiment définir une personne ? Peut-t'on définir Dieu ? Non ! Dieu est et échappe à nos définitions qui voudraient le contraindre.

    C'est ce principe là qui me choque le plus.

    Et le fait de se conformer à une définition, à un dogme, me fait penser au stoïcisme, mouvement philosophique qui s'est affronté très brutalement au christianisme au début du premier millénaire.

    Ce mouvement philosophique déclare que les êtres humains doivent se conformer au rôle que la nature leur a assigné sans manifester la moindre velléité de liberté.
    Ainsi un esclave doit accepter et jouer son personnage d'esclave à la perfection, idem pour un noble.
    Leur talent ne devrait rien y changer.

    C'est pour cette raison que je considère que cette attitude à vouloir définir les gens pour qu'ils obéissent à leur définition me parait totalement contraire à l'esprit du christianisme.
    Mais ma remarque ne porte pas sur une revendication de fonctions ecclésiastiques.
    Vous me comprenez ?

    Bonne soirée.

    Emylia





    RépondreSupprimer
  9. Bonjour Emylia,

    J'essaie de comprendre car il est complètement inconnu de moi ce dogme qui définirait la nature des femmes et leur dénierait le droit de choisir le genre de personnes qu'elles veulent être, autrement dit, qui leur dénierait le droit de répondre positivement à leur vocation. Vous avez raison, c'est complètement contraire à l'esprit du christianisme;
    Tout au plus, cela pourrait correspondre à un courant de pensée , fort regrettable, à l'intérieur de l'Eglise, mais cela ne peut sûrement pas être partie intégrante du corps de sa doctrine.
    Le dernier dogme promulgué l'a été en 1950.Il proclamait solennellement que Marie est Immaculée Conception. Il y a eu et il y a encore bien des confusions à cet égard d'ailleurs.

    J'ai lu ceci dans" Théo, l'encyclopédie catholique pour tous " éd. Mame :dans un paragraphe intitulé 'Jésus -Christ et les femmes'.
    - "Dans tout l'enseignement de Jésus et aussi dans son comportement, on ne trouve rien qui reflète la discrimination de la femme, habituelle à son époque. Au contraire, ses paroles et ses actes expriment toujours le respect et l'honneur dû à la femme"
    Pour Jean Paul II, les femmes autour du Christ sont à parité avec les hommes, ce qui ne supprime pas les différences. Les femmes dans l'Evangile parlent avec Jésus des mystères les plus profonds de Dieu, et leur spécificité est une " réceptivité" authentique de l'esprit et du cœur, dans une démarche de foi".-

    Nous connaissions l'attitude de Jésus envers les femmes par l'Evangile, mais ici il est mis en exergue par un pape récent et par les auteurs de Theo dont les principaux sont deux évêques: Mgr Dubost et Mgr Lalanne.

    Comprenez bien Emylia, que je ne cherche pas à avoir raison à tout prix, Mais vous aviez peut-être raison, dans un premier temps, de trouver les propos des deux auteurs du livre "Le déni" plutôt excessif. Je ne peux me prononcer là-dessus, ne l'ayant pas lu. Le fait qu'il ait reçu la caution du théologien J. Moingt me laisse perplexe.

    Bonne journée.
    Thérèse.

    RépondreSupprimer

Vous pouvez librement exprimer votre commentaire, sous réserve qu'il soit respectueux de tous. Vous pouvez choisir contribuer anonymement, sans la contrainte de vous identifier, sans avoir à vous pré-enregistrer quelque part.
Si vous contribuez en tant que participant anonyme, n'oubliez pas de laisser votre pseudonyme dans le corps de votre commentaire. Attention de ne pas dépasser la limite de 4096 caractères pour votre commentaire. Consultez la page consacrée aux commentaires pour plus de précision. Avec mes remerciements.

Emylia