samedi 21 juin 2014

Une bien belle histoire peut-être ?

Si je reviens si souvent sur le passé, c’est que pour moi, la foi au présent s’enracine dans le terreau de ce passé, aussi bien personnel que collectif. D’où l’importance des Saintes Écritures, ancien comme nouveau testament, mais aussi tout simplement l’Histoire des hommes. D’où mon intérêt profond pour les manifestations divines les plus anciennes. Dieu crée le monde. Puis que fait-il ? Attend-il passivement des millions, voir des milliards d’années que la vie émerge sur terre, que l’homme s’arrache tout seul de son animalité, qu’il s’écarte de l’hominisation pour prendre le chemin de l’humanisation ? Ma foi pour un Dieu personnel qui aime, s’attend qu’un esprit bienveillant guide les humains vers leur chemin d’humanité. Il n’attend donc pas l’ère de Jésus Christ pour se révéler. Il est peu probable de découvrir des indices avant l’apparition de l’écriture, à moins de savoir décoder le mystère des peintures rupestres. Il est un peuple antique qui me fascine particulièrement, parce que soudainement, il s’est pris d’une passion folle pour l’éternité. Sa passion était tellement obsédante, qu’elle le conduisit à construire des tombes monumentales qui sont devenues les pyramides gigantesques (frisant la démesure). Cette quête d’immortalité concerne aussi bien les pharaons que le peuple. Comme toutes les civilisations, les égyptiens adoptent une croyance polythéiste. Mais il arrive une chose exceptionnelle en ce lieu privilégié du monde où l’humanité a quitté l’Afrique pour conquérir le monde, à l’époque de la transition entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer. Un pharaon, Amenhotep IV, qui se fait appeler Akhenaton, au XIVème siècle avant JC bouleverse la tradition religieuse plurimillénaire pour instaurer le monothéisme sur un Dieu mineur, le Dieu Aton (Dieu solaire). À la mort d’Akhenaton, le polythéisme traditionnel reprend le pouvoir et toute trace de la parenthèse monothéiste est effacée.
On pourrait imaginer qu’un groupe d’égyptiens, héritiers spirituels de la foi d’Akhenaton ont été marginalisés, exclus, emprisonnés, réduits à l’esclavage pendant quelques siècles. Peut-être que l’un d’entre eux a organisé leur fuite hors d’Égypte et qu’il s’appelait Moise. Ce petit groupe en fuite aurait pu rencontrer et pactiser avec des tribus sémitiques dans le désert du Sinaï. Les mémoires des deux peuples auraient pu se mélanger pour créer un passé hébraïque commun, héritier des premiers patriarches, ayant vécu collectivement l’épreuve de l’exode et de esclavage en Égypte  et surtout adopter définitivement une religion fondée sur le Dieu unique. Je n’ai pas inventé cette hypothèse. Armand Laferrère en parle dans son livre. Stéphanie Janicot en a fait l’un des éléments cruciaux de son roman « la mémoire du monde ». Cette hypothèse est cohérente avec les connaissances historiques et archéologiques. Les dates historiques de la naissance du monothéisme en Égypte avec celles de l’histoire biblique de la fuite d’Égypte sont compatibles.

Elle me plairait bien cette histoire de Dieu se révélant à un Pharaon, chef d’un peuple très religieux, en quête de son immortalité. Suite à cet épisode "subversif" du monothéisme, la tradition polythéiste est rétablie par la force et les héritiers spirituels de ce Pharaon sont réduits à l'esclavage. Moise, leur chef, accompagne un petit groupe d'esclaves croyants en fuite vers la terre promise. Ils rejoignent ainsi de modestes tribus sémites de bergers dans le désert, elles aussi à la recherche d’un Dieu unique. Les deux groupes fraternisent et découvrent ensemble la joie de vivre dans la simplicité, l’humilité et de la pauvreté, la nécessité de se doter de lois morales et spirituelles en expérimentant les avatars d’une vie nomade. Cette histoire nous montrerait que Dieu serait plus universaliste que ce que nous le décrit l’ancien testament.

Emylia

14 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je viens d'envoyer un texte. il est perdu je ne sais où. Comment je m'y prends ces temps-ci ?
    Je le reprendrai peut-être demain. Il s'agissait d'une suite du livre que j'ai déjà cité à propos des rapports entre la Bible et la vérité.
    Je me sens incapable de laisser un commentaire au billet de ce matin, je n'en ai pas la compétence.
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  2. Bonjour à tous et toutes,

    Ce dimanche 22 juin, je rends grâce pour le contexte de calme, de sérénité et de confiance dans lequel se sont déroulées les épreuves de baccalauréat pour mon fils ainé.
    Même s’il n’est pas tombé sur des sujets d’épreuves rêvés, il n’a éprouvé aucun blocage est il s’est plié volontiers « au jeu » des exercices demandés.
    Nous attendons avec confiance les résultats en ayant la conviction que tout ne pourra pas être catastrophique. Je pense que cette édition 2014 du bac lui a apporté pour l’essentiel, la confiance en lui (ainsi qu’à nous –même ses parents) dans ses capacités à franchir ce cap incontournable vers les études supérieures qu’il souhaite tant réaliser. Évidemment, il aura encore besoin de cette confiance pour le second volet d’épreuves (de langues et de français) à (re)passer l’année prochaine.
    Je suis admirative dans ses aptitudes à avoir su surmonter ses difficultés au fil des années.
    Je suis reconnaissante pour les nombreuses personnes qui depuis tant d’années, ont contribué à son épanouissement personnel.
    Je remercie aussi toutes les personnes qui ont prié ou pensé pour lui.
    Je loue l’esprit saint qui l’accompagne dans la discrétion.

    Amen

    Emylia

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  3. Bonjour Emylia, Je suis heureuse pour votre fils et pour vous. La confiance en soi est absolument primordiale en effet pour les examens et dans la vie, tout simplement. La réussite aux examens y contribue beaucoup (en dehors du fait , non négligeable bien sûr, que ça ouvre les portes), et vous lui rendez un grand service votre époux et vous-même en l'aidant autant que vous le pouvez à l'acquérir. C'est un des atouts les plus précieux que des parents peuvent donner à leurs enfants.. Vous nous tiendrez au courant pour la suite.

    Je vais essayer de revenir sur ce que j'avais écrit hier et qui s'est perdu. Je ne vais pas copier, ça ne me réussit pas, mais retransmettre un peu de ce que j'ai retenu de ma lecture.

    Les croyants pensent que la Bible dit vrai, car elle nous transmet la Parole de Dieu et Il ne saurait nous tromper. D'autre part, il nous parait bien évident que tout ce qui y est écrit n'est pas exact. Comment concilier ces contradictions?
    L'auteur a montré précédemment que la Bible a été écrite par des hommes , sous l'inspiration de Dieu, mais avec des paroles humaines. "Toute parole humaine est dépendante des connaissances humaines, toujours limitées, elle a un aspect fragile de part sa contingence même."(François Brossier). Doit-on , dès lors, limiter la vérité à ce qui se rapporte à la foi ou aux mœurs?
    A ce sujet, le Concile Vatican II a donné des critères de discernement. La Bible enseigne la vérité en ce qui concerne le Salut des hommes. Autrement dit, la Bible peut contenir des erreurs concernant telle ou telle chronologie, tel ou tel personnage, telle ou telle façon de se représenter l'univers, mais concernant le salut, l'Eglise croit que la Bible dit la vérité.

    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  4. Bonjour Thérèse,

    Je crois que les textes de la bible, et je pense surtout à l’ancien testament, ont un style littéraire très complexe et très riche qui dans sa profondeur englobe plusieurs vérités indépendantes. (Le nouveau testament me paraît beaucoup plus limpide).
    Ce qui est sûr, c’est que la bible présente une ossature sur une trame historique d’Israël, au sein de laquelle surgissent des vérités psychologiques, philosophiques, spirituelles et théologiques. Ce mélange des genres est très déconcertant pour nous, êtres humains immergés dans la culture occidentale du XX-XXI siècle hyper-rationnelle et hyper-structurée.
    Beaucoup de nos contemporains ont bien du mal à démêler cet étrange amalgame. Je pense que ce n’est pas facile non plus pour les personnes dont c’est le métier de se pencher sur la bible (prêtres, théologiens, historiens, archéologues, et tous ceux qui étudient les textes bibliques professionnellement, sous un angle ou un autre). Chacun est un peu biaisé par sa propre approche qui ne peut être pluridisciplinaire pour une personne donnée.

    Que dire sur la vérité historique de l’ancien testament. Beaucoup de chercheurs s’accordent à dire que la vérité historique ne s’y retrouve pas. Effectivement ! Mais en s’interrogeant sur le contexte historique dans lequel la plupart des livres ont été écrits, on trouve des décalages de nombreux siècles. Or on sait qu’aucune mémoire humaine ne peut se transmettre fidèlement pendant plusieurs siècles sans écriture.
    Beaucoup des livres de la bible ont été écrits durant la période de l’exil-déportation à Babylone, quelques siècles à-peine avant la naissance du Christ. Toute la culture et spiritualité a failli disparaître.
    Mais à cette époque catastrophique, des livres ont commencé à être écrits pour témoigner de façon plus ou moins fidèle, de la longue histoire tumultueuse du peuple hébreu. Pour témoigner d’une mémoire en partie effacée, il a fallu réactiver une histoire perdue sous formes de mythes. Les auteurs ont voulu que le peuple hébreu survive dans son identité à l’assimilation lors de l’exil. Ils ont donc restitué un passé qui il faut le reconnaître à la lecture de la bible, n’est pas si glorieux. Contrairement aux images d’Épinal que j’avais retenues de ma lointaine catéchèse, beaucoup de personnages bibliques sont véritablement présentés comme des anti-héros, sérieusement sermonnés par les prophètes. Cela n’empêche nullement qu’au travers de ces histoires plus ou moins véridiques, plus ou moins symboliques, éclatent des vérités confondantes sur la nature humaine, sa faiblesse et sa vulnérabilité morale.
    Cette forme de narration au pour but de susciter un sursaut de conscience pour maintenir l’identité collective du peuple hébreux et affirmer une exigence morale et spirituelle individuelle pour stimuler une intuition de survie durant la vie mais aussi au delà.
    Dans tous ces textes bibliques, on voit que la plupart du temps, les hommes courent tout droit à la catastrophe quand il ne se réfèrent pas à Dieu ou bien l’oublient ou l’évitent carrément et qu’ils s’intéressent un peu trop à leur gloire personnelle. Ces textes sont une catharsis collective mémorielle invitant à se ressaisir constamment de ses erreurs et fautes, en faisant appel à Dieu omniprésent et salvateur pour qui ose implorer son pardon et son aide.

    Je crois que c’est comme cela que je commence à comprendre l’ancien testament. C’est mon thème d’étude principal du moment.

    Bonne journée.

    Emylia

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  5. Bonjour,

    A mon avis, l'Ancien Testament n'est pas tellement un amalgame dans l'ensemble. Il donne cette impression parce qu'il a été écrit, à partir de traditions orales sur de longs siècles, à des époques différentes. Les Livres qui le composent forment donc une superposition de strates différentes et les historiens savent déterminer les époques qui les ont vu naître. L'Ecole Biblique de Jérusalem (et archéologique) créée par les dominicains au milieu du XXe siècle a fait avancer considérablement les connaissances concernant les deux Testaments. Elle publie la Bible de Jérusalem, Bible qui comporte de nombreuses notes au service du lecteur.( C'est une institution qui entrera dans le domaine public en 2027. Des chercheurs du service public, travaillent en collaboration avec les religieux spécialisés dans le domaine)

    .Le fait que les différents livres qui composent l'A T sont souvent écrits dans des genres littéraires très différents les uns des autres contribue sans doute à l'impression d'un fouillis inextricable. Mais c'est comme le reste de ce qu'on apprend dans d'autres disciplines: on suit les guides et il y en a d'excellents.( Je devrais d'ailleurs m'y remettre aussi). Marie Noëlle Tabut et le frère Philippe Lefebvre parmi beaucoup d'autres, expliquent bien comment lire ces histoires, poèmes, prières, codes etc. pour le grand public. Quant aux prêtres, religieux ou chercheurs, ils suivent des cours bien structurés et, s'ils n'ont pas réponse à tout, ils savent se situer, après plusieurs années d'études parfois selon leur spécialité.

    Au fond, la Bible est comme un grand monument, un bâtiment prestigieux. Un architecte s'intéresse au plan et aux techniques de construction mises en œuvre, aux matériaux; un peintre ou un poète le voit à des heures différentes sous des lumières successives, comme Monet devant la cathédrale de Rouen; un responsable du Tourisme voudra mettre en valeur l'attrait qu'il peut exercer , mais s'il s'agit d'un monument religieux, l'adepte de cette religion cherchera plutôt à dégager le message que nos ancêtres ont voulu nous laisser pour en faire son profit. Tous ces personnages peuvent cohabiter et s'apporter mutuellement des connaissances et des éclairages utiles.
    Chacun,même s'il écoute les autres, saitt bien quelle est sa recherche et ne se disperse pas en empiétant excessivement sur le domaine de compétence de l'autre. Marie Balmary par exemple, utilise ses connaissances psychanalytiques pour visiter la Bible grâce à une autre approche encore et fait résonner les mots d'une manière qui ne peut qu'enrichir les ressources que l'on peut retirer du texte . Car ce texte nous donne LA PAROLE de Dieu qui est VIVANTE. Toutes ces lectures différentes mais complémentaires montrent sa vie et l'empêchent de se figer.
    Bonne lecture. A bientôt.
    Thérèse

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  6. Pardon, j'ai fait une erreur. L'Ecole biblique de Jérusalem a été fondée à la fin du XIXe siècle par des dominicains. La Bible de Jérusalem a été publiée par elle en 1956 dans sa totalité en un seul volume. après avoir éré publiée par pièces détachées au fur et à mesure de la traduction.
    Les recherches archéologiques et autres ont toujours lieu à partir de Jérusalem.
    Thérèse.


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  7. Bonne nouvelle:
    La jeune femme soudanaise (je n'ai pas retenu son nom) qui avait été condamnée à mort pour s'être convertie au christianisme a été libérée.
    En fait, elle avait été accusée d'adultère pour avoir épousé un chrétien. Elle a dit au tribunal, durant son procès, qu'elle a toujours été chrétienne. Elle a pu être accusée d'avoir changé de religion sous le prétexte qu'un de ses deux parents est musulman. Elle était donc censée l'être aussi.
    En attendant, elle nous a donné un fameux exemple de courage pour défendre sa foi, comme notre amie anonyme nous l'avait très justement montré.
    Je me réjouis pour cette famille. Dieu veuille qu'elle vive paisiblement maintenant avec les deux jeunes enfants.
    Thérèse.

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  8. Bonsoir Thérèse,

    Merci pour vos commentaires sur la bible. Il me vient une question à l'esprit : où en est-on avec les rouleaux de la mer morte ? Leurs études ont elles apporté des informations nouvelles par rapport au canon officiel des saintes écritures ?

    Je suis ravis pour cette jeune femme très courageuse dans sa foi :
    (je venais juste de relire le passage de la cananéenne "Les petits chiens sous la table mange les miettes des enfants", Mathieu 15,27, extraordinaire répartie de cette femme non juive, dont Jésus ne manque pas de souligner la vive foi devant ses disciples méfiants à l'égard des étrangers.)

    Il me semble avoir lu récemment le pape François déclarer qu'il n'y avait jamais eu dans l'histoire humaine, autant de martyres chrétiens qu'aujourd'hui, même aux heures les plus sombres de l'empire romain.

    Dans notre société laïque et humaniste, on a inventé à juste titre, au XXeme siècle, le droit d'asile politique. Le législateur ne pouvait pas imaginer qu'au XXI siècle, un droit d'asile spirituel ou religieux pourrait être nécessaire. Je crains que les droits de l'homme soient pas suffisamment pour faire reconnaitre un tel droit d'asile religieux.

    Bonne soirée.

    Emylia

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  9. Merci Thérèse pour la bonne nouvelle concernant la jeune Soudannaise. Merci à toutes et tous pour avoir prié pour elle! Nous devons tous nous soutenir spirituellement. Mais quelle FOI! quelle AUDACE!!! Qu'aurions nous fait à sa place! A méditer....
    Mamou

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  10. Bonjour Mamou, je suis heureuse de vous retrouver.

    A Emylia: On peut trouver tous les renseignements à propos des rouleaux de la Mer Morte sur Wikipédia. J'ai fait la recherche ce matin en tapant "Manuscrits de la Mer Morte".
    A bientôt à propos du droit d'asile..
    Thérèse.

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  11. Bonsoir à tous les chretiens anonymes du blog d'Emylia.
    Je suis toujours silencieusement fidèle à ce très interessant et enrichissant blog.
    Moi aussi je me réjouis pour cette jeune femme Soudannaise sa Foi a eu raison de la barbarie de certains hommes.
    Ce soir, je suis très triste en pensant à ce jeune homme Vincent Lambert.
    Prions pour lui surtout, mais aussi pour sa famille qui se déchire depuis tant de mois pour "décider" s'il doit continuer à vivre ou bien "le laisser partir" en arrêtant tous les soins qui le maintiennent en vie.
    Remettre la vie d'un être à une seule décision de justice, je trouve cela effroyable.
    Je prie pour que la décision soit prise par le Seigneur mais aussi pour la famille de Vincent Lambert quelle puisse trouve la paix sans n'avoir aucun remord. Pardonnez moi de cet avis qui n'est autre que le mien.
    Un peu plus léger .... j'adresse mes compliments au fils d'Emylia pour avoir passé ses épreuves du bac avec sérénité, entouré des encouragements de ses parents.
    Nous nous "envolons" mon époux et,moi même, vendredi apres midi pour Taiwan. Vous m'accompagnerez car je vais pouvoir continuer à vous lire et fidèlement, vous serez dans mes prières.
    "Tout le bonheur du monde, ma joie, mon amour, sont aussi dans le sourire de mes enfants et petits enfants"
    A bientôt, que le Dieu vous bénisse et notre Mère la Vierge Marie vous protège.
    Nainai

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  12. Chère Nainai,

    Je partage votre trouble profond au sujet du cas de Vincent Lambert. Comme il est bien difficile de porter une décision de vie ou de mort sur autrui, qu’il s’agisse d’un proche ou d’un prochain que l’on ne connaît pas.
    Moi-même, je sais que jamais je ne me permettrais de donner des leçons de morale religieuse ou humaniste pour quiconque envisage de quitter sa vie volontairement.
    Mais quand il s’agit de répondre pour un tiers, je me sentirais totalement démunie.
    Je pense aussi à tous ceux qui sont morts et qui auraient pu être sauvés si nous avions décidé de leur venir en aide. Je me sens impuissante face à cette misère humaine que je pourrais croiser quotidiennement dans la rue, et pour laquelle je ne m’acquitte que très partiellement d’une piécette. Un jour ces visages familiers disparaissent et on ne les revoit plus jamais.
    Je ne vais pas croire qu’un « Père Noël » soit descendu du ciel en leur offrant un logement et un emploi.
    Je me sens plus proche du lévite que du bon samaritain qui fait tout ce qu’il peut pour sauver la vie d’un inconnu.

    Chère Nainai, je crois qu’une prière n’est nullement un avis arrêté, mais un renoncement à prendre une décision, arrêter une pensée, pour s’en remettre seulement à l’Esprit Saint et à Dieu. Cette attitude est un aveu d’incompétence sur des sujets qui ne peuvent reposer sur des critères humains et type moraux, philosophiques ou économiques.
    Nous savons pertinemment que ce genre de décision ne peut pas nous appartenir : Dieu doit seul décider au travers de l’inspiration des hommes.
    Cette décision engage la conscience toutes les personnes qui auront à se prononcer, même si ces dernières auraient voulu éviter d’avoir à décider. Dans leur solitude de juré, il y a la place pour la prière, l'attention portée à une présence, l’écoute d’une parole, l’entretien avec Dieu.
    Peut être que la réponse adéquate pourrait être suggérée en ouvrant la bible à une page au hasard.

    Chère Nainai, je vous souhaite un très bon voyage avec votre époux à Taiwan, et d’excellentes retrouvailles familiales avec vos enfants et petits enfants.

    Emylia

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  13. Bonjour Emylia,
    Merci pour votre commentaire qui fait suite au mien.
    Ce que j'ai omis de dire, dans la triste "histoire" de ce jeune homme, c'est la mediatisation a outrance qui me gêne et j'y vois comme un manque de respect envers ce jeune homme et sa famille,un acharnement médiatique
    Combien de familles de malades sont confrontés chaque jour à ces douloureuses situations? des centaines.
    Ceci relève de l'intime, du privé ... ceci est une toute autre histoire lorsque les médias s'emparent d'une affaire profitant largement de la situation de faiblesse des personnes concernées.
    Merci pour vos souhaits de bon voyage. Je suis si heureuse !!!!!
    Prenez soin de vous. A bientôt, le plaisir de vous lire
    Nainai

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  14. Merci Nainai,

    Je suis peut être un peu égoïste, mais je regarde de moins en moins les informations, comme si je voulais me déconnecter des incessantes mauvaises nouvelles.
    (Je préfère lire et comprendre à mon rythme, que de me faire asséner ces informations déprimantes sans avoir le temps de les digérer.)

    Les médias à sensations ne tiennent pas à annoncer de bonnes nouvelles, car les mauvaises nouvelles nous rendent plus captifs, plus dépendants, plus additifs aux sources d'informations.

    Je ne veux pas pour autant nier l'existence du malheur pour mon prochain. Mais je dirais que les souffrances des personnes que je côtoie directement me suffisent. J'essaye de faire modestement ma part (allusion à l'histoire du colibri).
    De plus, il y a aussi de la joie et du bonheur autour de moi. Ce serait dommage de ne pas y consacrer suffisamment d'attention. (Sans joie, il serait bien difficile de faire des prières de louanges, et peut être même de prier...).

    Oui il y a des questions qui relèvent de l'intime et de la sphère privée qui n'ont pas à être diffusées, et il y a des questions d'une importance primordiale et universelle qu'il serait égoïste de ne pas faire partager, de les garder uniquement pour soi.
    Faire la différence entre les deux types de sujets, suppose de travailler son discernement. Avec mes interlocuteurs de Initial (association fondée par Maurice Bellet), nous nous sommes interrogés recemment sur la différence entre l'intime et la parole qui nourrit et renforce.
    Parfois, il vaut mieux se poser des questions sur les problèmes que d'y répondre péremptoirement en jugeant.

    Je comprends votre bonheur.

    Merci et à bientôt.

    Emylia

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