samedi 18 janvier 2014

La tolérance religieuse

Chrisme
Je m’interroge comment une religion de type monothéiste, ou les relations humaines peuvent être une représentation probablement partielle et très insuffisante de la relation homme-Dieu peut-elle tolérer en elle-même l’intolérance religieuse ? Inversement par quelle « vulnérabilité », un empire païen polythéiste puissant, dominateur et brutal peut-il basculer rapidement dans le christianisme et entrainer irréversiblement sa population à se convertir après des siècles de paganisme ?

Vous pourriez me rétorquer que l’Esprit-Saint c’est mis à l’œuvre pour agir sur les gouvernants après diverses explosions de haines et de persécutions contre les premières communautés chrétiennes autour de la méditerranée.

Qu’est-il donc arrivé à l’empereur auguste romain Constantin au IVème siècle, à l’apogée de la mondialisation à la romaine ? Certes Constantin n’a pas décrété que le Christianisme serait la religion officielle de l’empire romain. Mais il a osé exiger la tolérance et le respect des chrétiens contre l’avis général. Attitude rare, voire exceptionnelle à une époque où la force et la puissance est une vertu exaltée.

Les historiens nous disent que Constantin a su exploiter habilement, par calcul politique, l’organisation hiérarchique des chrétiens de l’époque pour maintenir la cohérence de l’empire au bord de l’implosion. Peut-être, mais est-ce suffisant pour expliquer les 1700 ans de Christianisme en occident qui ont suivi ?

Constantin n’a t’il pas vécu personnellement une transformation spirituelle dont nous ne disposons aucun de témoignage précis ? A-t’il eu la vision d’un signe (un chrisme) à la bataille du pont de Milvius ? A-t’il fait un rêve étrange ? A-t’il été gravement malade de la lèpre ? Si tel a été le cas, alors il a eu un impact mystérieux et décisif sur toute l’humanité. Nul ne le saura probablement jamais précisément.

Si on ne peut pas le savoir, alors on peut toujours se faire soi-même une idée à partir des écrits qu’il nous a laissé à ce sujet. Ses décisions sont consignées dans l’Édit de Milan écrit en 313 et qui traite de la tolérance à l’égard de toute pratique religieuse y compris celle des Chrétiens. Nous serions bien avisés de relire ce texte historique. Contient-il des indices sur l’inspiration qui habite de Constantin ?

« Moi, Constantin Auguste, ainsi que moi, Licinius Auguste, réunis heureusement à Milan pour discuter de tous les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public, nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer, selon nous, le bien de la majorité, celles sur lesquelles repose le respect de la divinité, c'est-à-dire donner aux chrétiens comme à tous la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix afin que tout ce qu'il y a de divin au céleste séjour puisse être bienveillant et propice, à nous-mêmes et à tous ceux qui se trouvent sous notre autorité. »

 « C'est pourquoi nous avons cru, dans un dessein salutaire et très droit, devoir prendre la décision de ne refuser cette possibilité à quiconque, qu'il ait attaché son âme à la religion des chrétiens ou à celle qu'il croit lui convenir le mieux, afin que la divinité suprême, à qui nous rendons un hommage spontané, puisse nous témoigner en toute chose sa faveur et sa bienveillance coutumières. »

 « Il convient donc que ton excellence sache que nous avons décidé, supprimant complètement les restrictions contenues dans les écrits envoyés antérieurement à tes bureaux concernant le nom des Chrétiens (super christianorum nomine), d'abolir les stipulations qui nous paraissaient tout à fait malencontreuses et étrangères à notre mansuétude, et de permettre dorénavant à tous ceux qui ont la détermination d'observer la religion des chrétiens, de le faire librement et complètement, sans être inquiétés ni molestés. »

 « ...ton Dévouement sait que la même possibilité d'observer leur religion et leur culte est concédée aux autres citoyens, ouvertement et librement, ainsi qu'il convient à notre époque de paix, afin que chacun ait la libre faculté de pratiquer le culte de son choix. Ce qui a dicté notre action, c'est la volonté de ne point paraître avoir apporté la moindre restriction à aucun culte ni à aucune religion. »

Ainsi la religion chrétienne dans le monde occidental commence modestement par la tolérance !  Elle a souvent traversé de très graves crises critiques comme les multiples guerres, schismes,  inquisitions, fanatismes, intégrismes,…, suivis plus récemment par le désenchantement du monde, la déconstruction des valeurs, le postmodernisme, l’effondrement de toutes les utopies, idéologies et les croyances et l’instauration des nouveaux faux Dieux (la main invisible de l’économie, de la finance, des marchés).


Cette longue histoire ne va-t’elle pas s’achever dans l’intolérance universelle ? L’humanité est-elle capable de progrès dans ce domaine, ou bien de régressions dangereuses et alarmantes ? Faisons donc attention à nos propres attitudes, propos et pensées personnelles et collectives, résistons à l’ambiance individualiste égoïste peut être paranoïaque et relisons aussi les voix de notre siècle comme l’admirable texte de Maurice Bellet sur le respect (dans « Morceaux choisis »).

6 commentaires:

  1. C'est bien, c'est beau ce que vous faites, mais veuillez m'excuser, vos textes sont trop compliqués, trop long...ils manquent de simplicité de naturel sur le questionnement d'un fait du jour, du moment, de la semaine tout comme Thierry le faisait. C'était facile à lire, à le comprendre à l'interpréter à le vivre et à en discuter.
    Ici pour moi, c'est trop et je pense que c'est la même chose pour beaucoup d'autres personnes qui venaient sur ce blog. Je sais vous n'êtes pas Thierry et je respecte ce que vous faites mais il manque quelque chose!!! pour moi...
    Il y a le petit quelque chose de" trop parfait", "de trop savoir" qui me dérange...
    Vous avez réponses à tout, mais nous ne sommes pas à votre niveau de connaissances religieuses et de spiritualité, nous ne savons pas tout...nous essayons de comprendre et de vivre "Simplement" et avec" Humilité" en harmonie avec l'Amour et par Amour de Jésus. Toucher le plus possible le coeur de l'homme qui à soif de cet Amour.
    J'aurais voulu vous suivre mais je n'y parviens pas.
    Mais j' admire ce que vous faites! Merci

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  2. Je partage le commentaire précédent, j'aurai pu écrire toutes ces lignes. Il est certainement bien difficile pour vous, Emylia, de prendre la suite du blog de Thierry et pour nous de poursuivre cette aventure spirituelle dans laquelle Thierry nous avait entrainés.
    Thierry avait cette simplicité dans l'élégance, cette élégance dans la simplicité, avec une immense poésie, une grande sincérité, de l'humour, un don de lui même de nous faire redécouvrir au fil de chaque samedi une valeur spirituelle telle que l'espérance, l'oraison, la prière, la bienveillance, la présence de Jésus dans le monde et en chacun d'entre nous et etc...il y en aurait tellement à dire. Son talent permettait à chacun où qu'il en soit dans sa foi, où qu'il en soit dans ses connaissances religieuses, quel qu'il soit dans sa capacité d'abstraction, d'y puiser pour avancer sur ce chemin parfois escarpé qui nous conduit à Dieu.

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  3. Les deux personnes qui ont apporté leur commentaire ce matin ont, à mon avis, eu raison de le faire. Abandonner sans exprimer mon point de vue n'est pas dans mes habitudes; aussi après avoir lu le billet d'aujourd'hui, j'allais demander un joker, car je n'ai pas les connaissances suffisantes pour y répondre.

    A mon avis encore, cela ne se pratique pas assez dans l'Eglise. Je m'explique: au lieu de quitter tel groupe ou même la pratique religieuse... "sur la pointe des pieds", selon l'expression consacrée, il vaut 100 fois mieux dire ce qui nous gêne et discuter -respectueusement- bien sûr.
    Les personnes, prêtres, bénévoles, permanents, tous ceux qui se dévouent et donnent de leur temps sont en droit de savoir pourquoi leurs efforts ne semblent pas appréciés. Il y a de quoi se décourager. Bien sûr il leur faut accepter les remarques et ce n'est pas toujours facile. Mais comment devineraient -elles d'emblée ce qui ne va pas?
    Thérèse




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  4. Accord total avec les deux précédents commentaires.
    Vous êtes une grande érudite Emylia, pour raconter une histoire, l'Histoire, mais cela me laisse indifférente.....Ne me touche pas......
    Ce que je cherche dans ce blog? ma "nourriture" spirituelle (comme il est dit plus haut) que je ne trouve pas. Dommage !!
    Inutile de m'étendre pour répéter les deux précédents commentaires que je signe de deux mains. Une seule ligne de Thierry m'emportait, et je priais. En lisant, Emylia, ces si longs billets, je me demande où vous voulez en venir!!!
    Mais si cela vous fait du bien continuez, c'est méritant de le faire!!

    Je m'adresse aux deux précédents anonymes: puisque la possibilité nous est donnée pourquoi ne pas écrire un petit billet même s'il n'a aucun lien avec le long texte d'Emylia? Nous pourrions échanger tout de même, et peut-être que ce blog prendrait la forme qu semble nous manquer......
    CHICHE !! Pardon Emylia, pour ce mot "déplacé" dans votre style.
    Je prie pour vous tous.

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  5. Mes chers amis,

    Je comprends que je n'ai pas réussi à me faire comprendre aujourd'hui. Je ne voulais pas faire un billet sur l'Histoire, mais rendre un hommage à une personne
    qui a jouté un rôle essentiel pour l'existence de l'occident chrétien.

    Ces personnes sont nombreuses. J'en ai pris une parce que je suis tombée sur ses écrits et qu'ils m'ont touchée et qu'ils m'ont paru illustrer un modeste cheminement spirituel.

    Pour les chrétiens d'orient, cette personne est considérée comme un saint. Pas pour ceux d'occident.

    Je perçois que l'expression de la Foi passe par rendre grâce à Dieu, à Jésus, à des Saints, et aussi à des personnes connues et inconnues dont on peut estimer qu'elles ont contribué à faire du bien à l'humanité.

    C'était tout ce que je voulais dire...

    J'accepte de bonne grâce vos commentaires.

    Emylia

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  6. Chers amis lecteurs de ce blog,

    Je tenais aussi à préciser que j’étais très surprise que personne n’ait perçu le thème principal de ce message qui était donné dans le titre. Pourtant, avec le problème de la tolérance, nous sommes bien au cœur du sujet qui nous occupe. L’intolérance a hanté les combats dans l’ancien testament, poursuivi Jésus en permanence pendant ses trois années de prêche et il est toujours aussi présent dans notre actualité de ce mois de janvier 2014 dans un triste fait divers que je ne pointerai pas. Si la tolérance est l’avant-garde de l’amour, elle est aussi le dernier rempart avant le déferlement de haine. Vous me dites là qu’il y a bien peu de matière spirituelle… J’en suis fortement attristée ! Vais-je dire à ma voisine syrienne dont les parents et le reste de la famille sont encore à Damas sous les bombes, qu’il y a bien peu de matière à prier ? Nos frères chrétiens du proche orient vont-ils disparaitre ? Comment oublier que les premiers chrétiens ont appartenu à l’église d’Antioche fondée par Saint-Paul, tel que raconté dans les actes des apôtres. Je suis désolée de me répéter, mais pour moi, l’histoire spirituelle est adossée à l’Histoire avec un grand H, pour donner tout son sens à ce que nous vivons aujourd’hui, même dans notre foi.

    Emylia

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