samedi 4 janvier 2014

Free Style

Bibliothèque dans le film
"Au Nom de la Rose",
film de Jean-Jacques Annaud
(1986)

Les années, les siècles passent, la condition chrétienne change. Je veux dire que la Foi ne peut se vivre strictement de la même façon aujourd’hui comme elle s’éprouvait dans le passé. Cela me paraît une évidence. Il me semble qu’autrefois, les croyants étaient bien plus encadrés tout au long de leur vie par l’Église et la Famille. C’est ce que l’on appelle la tradition. Aujourd’hui, ça patauge péniblement dans la mélasse. Les prêtres qui ne sont plus aussi nombreux et font ce qu’ils peuvent. Après les célébrations et cérémonies indispensables, il ne leur reste plus beaucoup de temps pour pratiquer des échanges humains spirituels avec leurs paroissiens. Nous autres les laïcs contemporains, désormais habitués à l’esprit critique et à la liberté, nous sommes peut être peu accompagnés, mais nous avons une masse de documents et de moyens de communication dont aucune génération n’a disposé avant nous : journaux et revues, livres récents ou anciens, sites web et blogs, applications sur Smartphones. Devant cette masse d’informations, nous tentons de construire notre cheminement spirituel en essayant de ne pas piétiner sur place ou de tourner en rond, ni de partir sur les écueils de l’interprétation fallacieuse de l’esprit des évangiles. Mais revenons quelques siècles en arrière. Je ne suis pas spécialiste des congrégations. Les docteurs de l’Église – femmes--  auxquelles je me suis intéressée (Ste Thérèse d’Avila et Ste Thérèse de l’enfant Jésus) avaient leur confesseurs ou guides spirituels qu’elles consultaient régulièrement. Pour les gens ordinaires, les laïcs, peut-être certains avaient l’habitude de la confession régulière. En tout cas, il y avait très peu de bibles en libre circulation. J’ai appris que même pour les prêtres de base, les bibles (surtout l’ancien testament) étaient en circulation très limitée jusqu’au milieu du XX siècle. Hors des circuits bien balisés, il est périlleux de s’aventurer dans des lectures difficiles sans se munir de commentaires éclairants. Comment comprendre le message religieux dans des récits de guerres, de complots et de meurtres sans prendre des précautions préalables ?

De nos jours, l’offre surabondante d’informations religieuses et de parcours spirituels possibles donne le vertige. Il faut choisir, souvent dans la solitude ou l’incompréhension, se composer à la carte sa progression sans avoir la certitude de prendre la bonne direction. C’est à dire qu’il faut compter sur son bon sens, sur le peu de sagesse que nous apporte l’expérience de la vie, et de l’aide bienveillante de l’Esprit-Saint. Qu’il vous accompagne vous aussi tout au long de l’année 2014.


Emylia


Bibliothèque à Stuttgart

18 commentaires:

  1. Qu'Il vous accompagne aussi chère Emylia. Sans Lui que pouvons-nous faire ?
    Sainte et Heureuse Année 2014 à vous et aux vôtres dans Son Souffle. Qu'Il continue à animer ce blog pour la plus grande gloire de notre Père qui est aux Cieux. Il est vrai que le choix 'd’informations religieuses et de parcours spirituels' est surabondant - mais n'est-ce pas là Sa promesse : la surabondance pour ceux qui croient, qui cherchent Le Chemin pour revenir à Lui ?

    Rendons grâce pour la surabondance. Rendons grâce pour le 'Free Will', pour le choix, la liberté. Rendons grâce pour nos fragilités mais surtout rendons grâce pour Son doux Regard posé sur nos êtres poussiéreux.

    Merci Seigneur. Reste avec nous encore ...

    Bonnes Amitiés en Christ

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  2. Votre analyse de la situation me semble très juste, Emylia;
    Je la ressens aussi de cette façon;:surabondance d'informations spirituelles et religieuses, grâce aux médias, et rareté dans l'accompagnement ou même absence complète d'accompagnement.
    Pour les personnes âgées, isolées ou malades, cela devient très problématique dans nos pays.
    Personnellement, je trouve cette quasi solitude bien difficile à vivre à certains moments.

    Une autre forme de vie en Eglise est à inventer, s'invente peut-être en ce moment, mais reste encore floue.. Nous sommes dans une époque de transition., c'est évident!.

    Pour ce soir, je médite sur le sujet...très vaste, lui aussi.
    Des pistes semblent se dessiner. Vous m'encouragez à les creuser pour rester optimiste.

    Oui, Seigneur reste avec nous!
    Thérèse.

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  3. Aujourd'hui " Le jour du Seigneur " fête ses 65 ans.
    C'est une émission qui a beaucoup œuvré, et continue de le faire toujours, pour les personnes âgées, malades ou isolées que j'évoquais hier et leur permet de participer à la messe depuis leur maison, leur hôpital ou leur prison peut-être.
    Que tous ceux qui y travaillent en soient remerciés.
    Thérèse
    Que tous ceux qui

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    1. Bonjour Thérèse,
      Vous avez raison de le mentionner : j'ai oublié les émissions de télévision ainsi que celle sur la radio. Je pense particulièrement aux émissions sur France Culture que j'aime écouter.
      Mes amitiés en Dieu.

      Emylia

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  4. J'aime aussi beaucoup les émissions spirituelles du dimanche matin sur France-Culture.

    Ce qui nous manque souvent ce sont des conseils personnalisés et adaptés à notre situation particulière. Des connaissances livresques, c'est très bien et il y a de nombreux livres d'une très grande qualité, Mais nous avons aussi besoin de faire le point et être guidés, soit par un dialogue particulier avec un prêtre -et nous savons comme c'est devenu difficile -, soit de réflexion en groupe à partir d'un sujet pris dans la vie concrète.

    C'était le but des groupes d'Action catholique. Ils ont eu une réelle importance dans le passé. Il y avait là un compagnonnage entre chrétiens très précieux, un soutien mutuel qui reste peut-être à restaurer ou à réinventer pour l'adapter aux nouvelles façons de vivre.

    Leur programme était la confrontation de la Parole de Dieu, L'Evangile en priorité, et la vie de tous les jours dans ses catégories: famille, profession, action sociale etc ...selon les groupes.Leur "devise" était : "voir, juger, agir ". Il existe encore de tels groupes sans doute, mais on n'entend plus beaucoup parler d'eux. Faute d'aumôniers là encore?

    J'ai un peu fréquenté de telles équipes autrefois, au hasard de nos déménagements causés par la profession. Il m'en reste peut-être une sorte de réflexe. Depuis hier soir, je repense à ce passage d'Evangile où il est dit que Jésus eut pitié de la foule qui le suivait comme des brebis qui n'auraient pas de pasteur.

    Je vais le relire, retrouver la citation exacte, voir ce qui se passe avant, ce qui se passe juste après: la multiplication des pains, si je ne me trompe... puis essayer d'en retirer, avec l'aide du St Esprit, ce que ce passage peut nous dire aujourd'hui, en 2014, pour être guidés et nourris.

    Que ceux qui veulent m'éclairer écrivent leurs idées. Je leur en serai très reconnaissante. C'est de la confrontation des idées que sort l'éclairage intéressant et utile.( Il s'agit de Marc XIV, 34 et versets suivants. )
    Bonsoir à vous.
    Thérèse.

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    1. Merci Thérèse pour tous vos commentaires éclairés.

      Emylia

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  5. Bonne année Emylia, Thérèse, Doris et autres lecteurs.
    Merci pour ces réflexions intéressantes. Thérèse le passage dont vous parlez se trouve dans Marc VI, v.34 et suivants. " En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement."
    Vous avez bien raison d'y faire référence, car c'est effectivement par l'instruction que Jésus remédie à leur solitude ou isolement spirituel.
    Ste Thérèse d'Avila avait un accompagnateur spirituel mais pas de Bible je crois bien. C'est par la prière qu'elle a avancé vers Jésus. Il ne faut peut-être pas exagérer l'importance des livres même s'ils sont nécessaires comme balises le long de notre chemin. Prions plus.
    L'échange sur les blogs c'est un peu nos réunions d'Action catholique moderne! Mais il y manque la chaleur et le concret d'un groupe, et des dates précises pour se retrouver ça compte aussi pour ne pas se sentir seul.
    A Nice il y a les "maisons d'Evangile" depuis 2 ou 3 ans qui remplissent se rôle de discussion autour d'un texte.
    La messe en semaine peut aussi être vécue comme un accompagnement. Dans ma paroisse ( communauté dominicaine en fait) il y a une trentaine de personnes à la messe quotidienne et ça fait vraiment du bien de se retrouver si nombreux.
    Je vais réfléchir et essayer d'apporter un petit quelque chose dans les jours à venir.
    Bonne journée!

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  6. Merci Béa pour vos réflexions que j'approuve largement.

    Je ne peux écrire beaucoup plus long aujourd'hui étant alitée.
    En fait, c'est comment savoir concilier cette santé si chancelante, depuis 35 ans, avec la vie chrétienne -dans la pratique, dans la vie concrète, la vie quotidienne- qui me pose un gros problème...que j'exagère peut-être quand je suis fatiguée. Ça déforme peut-être quelque peu ma vision des choses. Je ne sais plus.
    En tout cas, merci.
    Thérèse

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  7. Merci pour vos vœux Béa et bonne année à vous aussi.
    Thérèse

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  8. Ce passage d'Evangile est justement celui qui sera lu demain à la messe. Merci Béa d'avoir donné la bonne référence car je m'étais trompée.

    Les disciples reviennent de leur envoi en mission 2 par 2 et sont fatigués. N'est-ce pas aussi le cas de nos prêtres, à cause de leur âge ou de leurs emplois du temps surchargés?
    Jésus dit aux disciples: " ...reposez vous un peu" La foule était si pressante qu'ils n'avaient même pas le temps de manger...et Jésus se mit à l' enseigner lui- même( la foule) longuement.
    En y réfléchissant, je me dis que c'est encore ce qu'il fait pour chacun de nous dans la prière.

    Ce qui nous donne cette impression d'être livrés à nous-mêmes c'est le manque trop fréquent de confrontation avec les enseignements reçus par les autres, d'où notre sentiment de solitude peut-être?

    Nous avons besoin de vérifier auprès des autres que ce que nous croyons avoir reçu comme éclairage dans la prière n'est pas le fruit de notre imagination et que nous ne sommes pas en train de nous fourvoyer;
    Est-ce un manque de confiance ? en soi? en Dieu?
    Je ne sais ce que vous en pensez?
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  9. Chères amies,
    Après quelques jours d'absence je m'empresse de vous mettre un mot pour vous souhaiter une très bonne et sainte année. Paix dans le monde, et que le Seigneur panse les plaies de tous ceux qui souffrent, et ils sont nombreux....
    J'étais absente du blog, mais vous étiez présentes dans ma prière quotidienne,
    de même que Thierry......
    En union en Lui.
    Florence.

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  10. Heureuse de vous retrouver Florence. Merci pour vos vœux et vos prières. Belle année à vous aussi. A bientôt.
    Thérèse

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  11. Je vous demande de prier pour moi. Ma santé me donne beaucoup de soucis. Trop fatiguée pour en dire plus aujourd'hui. Maladie pas dangereuse mais très invalidante. Merci
    Thérèse

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    1. Bonjour très chère Thérèse,
      Je comprends votre désarroi devant la persistance d’une maladie invalidante pour laquelle il n’y a pas d’autre solution que de l’accepter et de puiser le plus de courage possible dans ses ressources intérieures. Par retenue, peut être vous n’exprimez pas votre douleur physique. Comment ne pas s’interroger « Pourquoi moi ? Comme si cela ne suffisait pas ! Mais qu’ai-je fait pour mériter cela ? ». Mais il n’y a pas de causalité à rechercher.
      Surtout chère Thérèse, vous n’y êtes pour rien. Je vais prier pour que Dieu vous enveloppe dans son infinie douceur et sa tendresse. Je vais relire l’histoire de Job. L’histoire de Job nous enseigne qu’il ne sert à rien d’en vouloir à personne et surtout pas à Dieu. La grandeur de l’Être humain est de subir sans se révolter. Je vais peut être aussi relire de Maurice Bellet « L’épreuve ou le tout petit livre de la divine douceur». Vous serez plus que jamais dans mes prières. Puissiez vous trouver la force de tenir, de ne pas vous décourager, de supporter et d’espérer une amélioration.
      Emylia

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  12. Message reçu, Thérèse.( J'ai d'ailleurs commencé la nuit dernière! )
    Vous apportez toujours beaucoup de paix par ce que vous écrivez, merci.

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  13. Merci à toutes les deux.
    Thérèse

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  14. Chère Thérèse,
    Il est facile de dire "courage"....Que vous dire d'autre sinon de vous blottir dans les bras de Marie notre Mère, d'offrir vos souffrances au Seigneur pour tous ceux qui souffrent dans le monde, d'imaginer le Christ sur la croix, aucun d'entre nous n'a souffert comme lui, et tout cela pour nous sauver!
    Lundi prochain je vais aller prier à la Médaille Miraculeuse, rue du Bac à Paris, où Marie est apparue à Catherine Labouré, il y a une corbeille où l'on peut mettre les intentions de prière, et je vais écrire, et déposer dans cette corbeille un mot à votre attention.
    Sachez surtout que je prie très fort pour vous, pour que le Seigneur vous donne le courage de supporter cette épreuve, et qu'elle vous fasse grandir dans l'Amour, c'est facile à dire, mais je vous crois capable vu vos écrits.....
    Avec une tendresse particulière le vous embrasse, Thérèse.
    Florence.

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  15. UDP Thérèse. Je vous confie à notre petite soeur au Ciel qui porte votre prénom :) Elle saura vous bénir de ses multiples pétales divines - chacune plus guérissante que les autres - qu'elle lâche constamment sur la Terre à la moindre de ses requêtes ! Vous embrasse et vous aime en Jésus par Marie ... doris + xxxx

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Emylia