mercredi 5 novembre 2014

La bible

En rédigeant ce soir, je suis encore dans les brumes de ce dimanche 2 novembre de commémoration de nos chers défunts. Je pense à toutes ces personnes que je connais bien et qui traversent actuellement un terrible chemin de croix de souffrances. Pourquoi faut-il supporter toutes ces épreuves qui ne sont pas sans rappeler le calvaire du Christ. Il y a de quoi s’affliger profondément de tout ce mal qui s’abat sur les humains. À la messe, le prêtre nous exhorte à ne pas se laisser effleurer par la pensée que Dieu pourrait y être pour quelque chose. « Le Dieu en lequel je crois est un Dieu bon. » affirme-il. Le problème du mal, c’est qu’il n’y a pas d’explication. Il faut accepter le fait que l’on ne saura jamais pourquoi le mal existe dans la création. Évidemment je me rappelle du livre de Job qui aboutit à cette même conclusion.
J’ai du mal à comprendre pourquoi le mal désigne de façon confuse aussi bien le malheur et la mort. (on pourrait aussi rajouter méchanceté, meurtre,… La lettre m doit être maudite), mêlant le mal commit avec le mal subit. N’y a t’il pas de la sainteté à subir le mal en se refusant de le propager à d’autres, en refusant de le laisser détruire l’âme. Le mal atteint inexorablement malheureusement le corps et parfois l’esprit qui est dans le corps (folie, démence).
C’est alors que je commence un nouveau livre qui promet d’expliquer les sens de la bible (La bible de Lucile, notre voyage de la genèse à l’apocalypse de Pierre-Marie Beaude). Me voici lectrice m’insérant dans un échange privé et enrichissant de courriers électroniques entre un vieil oncle féru de textes sacrés bibliques et une jeune femme Lucile qui cherche à comprendre ces textes difficiles et souvent contradictoires qui narrent des récits où se mêlent confusément le mal et le bien. Commençant par le début, c’est-à-dire la Genèse qui est non seulement un récit mythique de création du monde mais avant tout une introduction à des livres sacrés qui traiteront essentiellement de l’homme. La fonction d’un mythe n’est pas d’expliquer rationnellement la situation de l’homme dans le monde mais de l’introduire tel qu’il est. Une évidence est posée : le monde réel terrestre de l’homme est sans Dieu et l’homme n’est pas un Dieu. Voilà une assertion qui vient en contradiction avec la plupart des récits païens de la création du monde, qui associent allègrement Dieux et Humains dans une épopée violente. Or dans les deux premiers chapitres de la Genèse il n’y a point de violence. Certes il y a désobéissance puis déchéance, pour introduire l’homme tel qu’il est, être de passions, libre dans ses actes et pensées, expert dans la connaissance du bien et du mal (après avoir gouté ledit fruit), limité dans sa nature de mortel et soumis aux affres de la vie. Dans les deux premiers chapitres de la Genèse, il n’est nulle mention explicite au mal. Dieu n’a donc pas créé le mal. ça se gâte ensuite sur terre avec Caïn. Le péché, nous le savons, nait d’un malentendu entre Dieu et l’homme. Caïn croyant deviner que Dieu préfère les offrandes d’Abel aux siennes, commet le meurtre emblématique qui inaugure l’entrée du mal dans la création. Le texte est absolument muet au sujet d’une réelle préférence divine qui pourrait justifier toute jalousie en réaction à un désir de justice. Mais même si Caïn est un meurtrier, Yahvé mit un signe sur Caïn pour que nul ne l’agresse en représailles. C’est-à-dire qu’il n’est fondamentalement pas permis de faire justice soi-même.
Je crois que j’ai enfin trouvé le livre que je cherchais pour me guider dans la bible, après avoir tenté des livres trop savants ou trop simplistes qui n’abordaient ensemble les multiples questions des contextes historiques et culturels avec les sens anthropologique, métaphysiques et spirituels.

Emylia

« Quand nous nous lançons dans la lecture de la bible, toutes les pages ne nous parlent pas. Mais il suffit à notre bonheur que quelques-unes le fassent, qu’elles deviennent soudain, au détour d’une phrase apparemment anodine, un horizon qui se découvre, une flèche qui nous atteint. On a alors l’impression que le livre nous précédait, qu’il nous attendait, que ces phrases étaient écrites pour nous. Ce n’est pas nous qui découvrons le livre, c’est lui qui nous surprend. C’est-là, je crois, une véritable expérience du sacré, et quand elle nous surprend, nous en sommes profondément remués. »

Pierre-Marie Beaude

3 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Je suis heureuse Emylia, que vous ayez trouvé le livre qui vous convient pour entrer dans ce monde vaste mais souvent passionnant qu'est la Bible.

    Je n'interviens pas beaucoup sur le blog en ce moment. Je mets tellement de temps à faire le peu que je fais dans une journée que j'ai bien du mal . Je suis très très lente pour écrire aussi. Je vous lis.
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  2. J'ai bien pensé à cette dame qu'on vous a demandé d'aller voir et qui devait se faire opérer aujourd'hui. Je vais cntinuer de prier pour elle.
    Thérèse.

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  3. Bonsoir,

    J'ai la chance de pouvoir regarder les émissions de KTO. La bibliste Marie Noëlle Thabut présente toutes les semaines les lectures du dimanche suivant dans l'émission "En marche vers dimanche". Elle explique d'une façon très vivante et pleine d'espérance les lectures qui y seront faites avec des explications que je n'ai jamais entendues nulle part ailleurs. J'avoue que ça me donne envie de me remettre aussi à la lecture de la Bible. Elle explique bien les liens qui existent entre telle ou telle références prises dans des textes d'époques différentes et les mots prennent soudain un nouveau sens bien plus profond et plus parlant. C'est très enthousiasmant.
    Je sais que tout le monde ne peut pas voir ces émissions, mais j'en parle quand même car M. N. Thabut a aussi écrit des livres dont j'ignore les titres mais qui sont faciles à trouver.

    Je suis aussi tentée par le livre ce Pierre-Marie Beaude.... d'autant plus que les émissions de M. N. Thabut m'ont redonné l'envie de mieux comprendre les Ecritures. Cette meilleure saisie des textes nous permet de mieux comprendre le christianisme et d'approfondir notre foi.
    Cela devient de plus en plus important pour nous et pour tout le monde à mesure que notre société se déchristianise et perd le fondement de culture religieuse que les générations précédentes avaient encore et nous ont légué. Il nous appartient aussi d'être capables de transmettre à notre tour, au moins un peu, ce riche bagage , en cas de besoin et quand l'occasion se présente, aux générations qui viennent, Même si nous ne devenons pas tous biblistes, car les compétences requises demandent des années d'études.
    Bon dimanche.
    Thérèse.

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Emylia