samedi 24 janvier 2015

« Croire au Dieu qui vient »

Je voudrais tant raconter ces pensées merveilleuses sur la foi que je suis en train de lire depuis ce début du mois de janvier. Et pourtant, la succession des événements dramatiques de la première semaine, d’un voyage aux conséquences usantes et encore de très tristes nouvelles au sujet d’un ami, épuisent mon ardeur à la rédaction.
Il faut dire que la lecture du dernier livre de Joseph Moingt est loin d’être facile. J’ai du mal à boucler le premier chapitre en trois semaines en raison de multiples activités. Je n’aime pas terminer un chapitre en ayant oublié le début.
Je m’étais toujours dite que la théologie n’était pas pour moi. Je ne cherchais pas à accumuler un savoir théorique sur Dieu. C’est contraire à mon éthique qui admet l’inconnaissance de Dieu. Je m’intéresse encore moins à l’explication de dogmes de l’église catholique. Je préfère comprendre mon expérience de la foi en la comparant à différents témoignages. Peut être que je doute en permanence de ma propre foi. Mais j’y vois une attitude de redynamisation permanente de la foi. Et j’ai réalisé que mes craintes n’étaient point fondées. Ce livre « Croire au Dieu qui vient » explique bien que pour aller à cette rencontre de Dieu sur notre chemin de foi, il faut accepter de faire un retour arrière pour retrouver les pas de nos ancêtres et aïeux sur le même chemin de foi, pour retrouver la source originelle commune de la foi de l’humanité. Aussi loin que l’on remonte dans le temps sur les traces de l’humanité, on trouve des cultes, des croyances dans le sacré et dans un ou plusieurs Dieux. Notre époque d’athéisme massif est atypique. N’en concluons pas trop rapidement sur un archaïsme dépassé des hommes du passé. Se pencher sur notre passé permet de mieux se comprendre soi-même. Ce retour en arrière nous invite à un voyage anthropologique au cœur des religions. La religion nait au sein des groupes humains en cours de socialisation. Chaque individu est pleinement intégré à sa communauté dont il partage la destinée. Il ne peut pas s’en distinguer ni s’en émanciper. Les prières sont collectives, dans des supplications adressées au(x) Dieu(x), au nom du groupe. La personne ne peut s’émanciper du groupe que lorsqu’elle prend conscience d’elle même et que sa foi devient individuelle. C’est Jésus Christ qui invite chacun à prendre conscience de sa propre responsabilité dans le salut individuel. Si vous ne priez pas, vous n’attirez pas les représailles divines sur votre communauté. Vous prenez seulement des risques pour votre propre salut. Cette prise de position est insupportable pour le groupe qui condamne fermement cette liberté religieuse individuelle par la peine de mort. Avant le Christ, il semble que Socrate avait bien compris la différence entre les Dieux de la cité et le Dieu personnel unique qui offre à l’âme individuelle de s’élever au delà des contingences de la vie commune, pour tendre vers la perfection du Bien souverain. Le groupe n’avait pas supporté cette indépendance religieuse. Et pourtant, c’est par la personnalisation de la croyance religieuse que la foi qui ne peut être qu’individuelle parvient à sa pleine maturité.
Je crois bien qu’il en est de même dans nos parcours individuels religieux : on peut avoir appris par la catéchèse les rudiments de la foi ; on peut pratiquer régulièrement le culte dominical. Il reste encore à faire une rencontre personnelle bouleversante à faire avec le Dieu de la foi.
J’aurais tant de belles phrases à citer. Je vais n’en retenir qu’une pour cet article qui illustre bien la maturité de la foi devenue individuelle :

« Je m’intéresserais à la décision, à l’orientation de la volonté, à l’engagement existentiel qu’implique le fait de croire au divin, plus qu’aux croyances, sentiments et pratiques dans et par lesquelles il se manifeste, plus qu’aux représentations du divin et aux institutions religieuses auxquelles le croyant adhère. » (Joseph Moingt)



Emylia

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    J'ai lu plusieurs fois, dans des comptes-rendus de livres récemment parus que Joseph Moingt, dans son dernier livre nie la résurrection du Christ parce qu'elle lui parait invraisemblable. Est-ce exact? Si oui, que pensez vous de cette prise de position, Emylia?
    Bonne journée.
    Thérèse.

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  2. Bonjour Chère Thérèse,

    Je confirme parfaitement que Joseph Moingt minore la réalité naturelle de la résurrection d'après le compte rendu de son livre que j'ai lu sur le site web du magazine "La Vie".

    Je dois dire que je ne suis pas encore arrivée au passage ou au chapitre sur la résurrection du Christ.
    Aussi je ne sais pas comment il argumente précisément ce sujet.
    Je crois qu'il parle d'un ressenti intérieur et personnel de la résurrection et non d'une manifestation sensible collective.

    Je ne pense pas que son point de vue soit de nature à bousculer ma foi.

    Mais je reconnais que ce sujet mérite d'être creusé. Je pense que j'atteins une limite de ma compétence sur ce sujet théologique.

    En tout cas, il n'en demeure pas moins que ce livre est vraiment centré sur la question du salut.

    Je vous en dirais plus dès que j'aurais progressé.
    Mes amitiés.

    Emylia

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  3. Bonjour Emylia et merci pour votre réponse.
    La présentation de cette partie du livre était peut-être un peu trop brutale dans les résumés que j'ai lus. Prenez tout votre temps pour lire car vous avez de multiples tâches à accomplir.
    Amitiés aussi.
    Thérèse

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