samedi 16 août 2014

Rafraichissement estival

L’été, souvent période d’accalmie, parfois période de transition, surtout pour les enfants. Pour mon ainé, c’est la transition de la vie lycéenne vers une future vie d’étudiant, pour mon second, l’enfance s’éloigne peu à peu pour  entrer au cœur de l’adolescence joyeuse, contestataire ou revendicatrice. Pour marquer cette étape, je leur suggère de revoir leur décoration de chambre, c’est à dire de changer quelques uns des multiples dessins ou posters qui ornent les murs surchargés. Mon ainé (le philosophe), un passionné de cartes du monde génère de la place dans sa chambre en donnant son beau tableau blanc et le poster des éléments chimiques à son frère (le matheux) et reconfigure la disposition de l’ensemble de ses décorations. Le plus jeune accepte de se défaire des plus vieux dessins ou posters en lambeaux qui datent encore de l’école primaire, non sans quelques réticences, puis nous installons son tableau et la table de Mendeleïev.
S’ils ont plusieurs fois relooké leurs chambres, je note qu’il est des ornements qu’ils n’ont jamais changé de place : Les croix qu’ils ont dessiné et coloré sur des feuilles de papier aujourd’hui racornies, les croix en bois ou les grosses médailles (celle sur l’Alpha et l’Omega) qu’ils ont reçu à l’occasion de sacrements, un gros rosaire reçu en cadeau demeurent immuables fixé à leur emplacement depuis plus d’une décennie.
Je tenterais moi-même de déplacer ces symboles que je me heurterais à une révolte. Alors je m’interroge sur l’importance qu’ils accordent à ces symboles religieux, au respect qu’ils attribuent à ces objets. N’ont-ils pas disposé deux chapelets sur le cadre du tableau au dessus de notre lit, il y a sept ans. Les chapelets sont toujours là, même si le tableau a été changé.
Nous vivons dans un monde en phase de sécurisation, d’effacement du religieux dans l’espace public, pourtant nous laissons rentrer dans nos demeures laïques des objets religieux. Nous les laissons en place avec référence comme s’ils avaient rejoint leur destination finale. Nous ne comprenons pas toujours pourquoi nous agissons ainsi ?
Ce n’est pas tant le côté artistique qui confère quelque valeur à ces objets. N’y aurait-il pas une part de nous-même qui considère que ces symboles sont sacrés et que leur présence veille sur nous. On ne sait jamais ?
Même si mes enfants ne m’accompagnent jamais à la messe, la croix a un sens considérable pour eux, même si j’ignore ce qu’elle représente exactement pour eux. Ils ont bien du temps pour y réfléchir. N’ai-je pas moi même attendu une bonne quarantaine d’années pour m’intéresser à la question religieuse.
L’essentiel est que la lampe demeure allumée pour accueillir l’époux quand il viendra dans notre maison.

Emylia

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Pardon Emylia de raconter mes "aventures" avant de répondre à votre billet d'aujourd'hui qui me parle pourtant bien.

    Merci Nainai pour votre sollicitude.
    Oui, je suis très satisfaite de ma consultation jeudi. J'ai rarement bénéficié d' une telle écoute et d'une telle attention (peut-être jamais dans ce cadre là). C'était la deuxième fois que je voyais ce médecin. Elle m'a tracé une ligne bien nette à suivre pour ces 3 prochains mois. Elle a découvert des pathologies jamais soignées parce que jamais diagnostiquées et qui vont enfin être prises en compte.

    Heureusement que j'avais ce R.V. car nous n'avons pas pu partir nous promener comme prévu. J'étais dans un tel état de fatigue que j'ai passé ces deux dernières semaines allongée et dans l'incapacité de faire quoique ce soit.( Heureusement aussi que mon mari sait bien faire "tourner" la maison quand ça m'arrive). Je peux dire que cette consultation était providentielle, car je ne savais plus comment m'en sortir.
    Ce n'est pas la première fois que je constate cela: quand je suis dans cet état de désarroi, ne sachant plus comment "gérer" ma vie, un secours s'offre à moi et me fait espérer et trouver de nouveau la vie belle. Je retrouve espoir et je sens que Dieu, s'il accepte que je me sente pauvre par les faiblesses de mon corps, ne veut pas que je me désespère et m'aide à me relever.
    Ma capacité à admirer - la création par exemple - en sort grandie à chaque fois, mais aussi l'envie de remercier Dieu pour tout ce qui marche bien dans mon corps, pour l'aide aussi que m'apporte mon mari avec une grande efficacité et patience. Non non, il n'est pas un saint mais comme on dit: "faut le faire ! "
    C'est dans un état de grande fatigue encore, après l'effort fait pour voir ce médecin, un peu loin de chez nous, que j'ai écrit l'autre jour disant que je ne pourrais peut-être pas participer au blog ces temps ci. On verra, je me remettrai peut-être vite.

    Bon courage, Emylia pour la reprise du travail et bon voyage au Canada.
    Bonne journée.
    Thérèse.

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  2. Bonjour Thérèse,

    Ne vous excusez surtout pas de nous parler de vos gros soucis de santé.
    Je crois qu'il y a une grande tentation (je parle surtout au sujet de mon passé) d'en vouloir aux médecins qui ne sont pas suffisamment attentifs à la santé de leur patients.
    Du coup il faudrait souffrir dans la discrétion sans importuner son médecin !
    Je vous souhaite de tout cœur que votre nouvelle rencontre providentielle avec ce nouveau docteur soit la bonne et qu'elle vous vienne véritablement en aide.

    Ce matin, je me faisais la reflexion (qui est peut être complètement idiote) que l'un des défis de notre vie est de parvenir à amoindrir la place du corps pour accepter en soi un peu plus d'esprit ou d'âme (en contrepartie ?).

    Ma sœur vient de m'apprendre qu'elle venait de recevoir de très mauvais résultats d'analyse. Nous attendons les
    résultats de sa biopsie. Ma sœur n'a pas de conjoint ou de compagnon. Je m'apprête à lui apporter mon aide si nécessaire. Heureusement elle est une battante.
    Tout de même, trois cancers dont un décès en une décennie plus une MA, cela fait beaucoup pour une famille.

    En tout cas, reposez vous bien.

    Pour Nainai, je vous souhaite de tout cœur de trouver la paie du cœur, de vivre le pardon au sens de Lytta Basset, c'est-à-dire de lâcher l'offenseur afin de pouvoir vivre votre vie sans intrusion. Il ne s'agit ni d'oublier ni de nier l'offense.
    Cependant, il n'est nul besoin de renouer le contact directement. Il n'existe plus que dans votre prière, pour qu'il trouve la foi et en appelle à la miséricorde du seigneur.

    Bon repos à vous aussi.

    Emylia



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  3. Bonjour Emylia,

    Merci pour vos encouragements.

    Je suis touchée d'apprendre que votre sœur est malade du cancer à son tour. Votre famille est en effet bien touchée. Votre exemple, le fait que vous vous en soyez sortie, va beaucoup l'encourager et votre aide lui sera précieuse. Elle va se sentir comprise, c'est déjà très important, comme dans toute maladie.

    Il faut veiller sur vous-même aussi. Soyez douce envers vous-même. Le fait que vous soyez devenue chrétienne entre-temps peut vous donner de la force, mais soyez bien persuadée que vous avez le droit et le devoir de prendre soin de vous
    . Je suis heureuse de savoir que votre sœur est une battante. Je vais prier pour elle et pour vous.
    Bon courage à vous. Toutes mes amitiés.
    Thérèse.

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