mercredi 6 novembre 2013

Il n'y a pas que les livres...

Il n’y a pas que les livres pour nous apprendre des choses sur nous-même. Certains films exceptionnels mais rares sont capables de nous évoquer notre propre histoire ou du moins d’en faire un rapprochement d’une façon très détachée et libre ou sans qu’on se fasse dicter ce que nous avons à penser.

Ces films sont des allégories qui nous relatent des histoires humaines auxquelles nous sommes sensibles, comme nous le sommes aux paraboles enseignées par Jésus. Le message sous-jacent n’est jamais facilement accessible pour qui ne réfléchit pas un peu par lui-même. Il est pourtant  porteur d’un sens ayant un rapport direct ou indirect à sa propre vie.

Je voudrais évoquer le film « Gravity » sorti récemment, porteur d’un mystère existentiel et métaphysique qui m’interpelle (comme dans les films « 2001 Odyssée de l’espace » ou de « Matrix »).
Que vient donc faire une femme médecin et non astronaute professionnel, un peu perdue dans un monde si étrange, si froid et si hostile que l’espace ?

Le décor de cette énorme terre omniprésente, aux couleurs dominantes bleues avec des filets, des  tourbillons blancs cotonneux est imposant, majestueux et spectaculairement beau, donnant une impression de paix et de calme rassurant qui tranche sur le premier plan qui est plongé dans l’obscurité inquiétante.

Quel est l’intérêt de visser des boulons, de vérifier l’état de cartes d’électronique, d’obéir aux ordres techniques et programmatiques de ses supérieurs du centre de Houston ou de son chef de la mission, dans un lieu aussi froid, aussi inhospitalier qu’inhumain ?

Ne cherche t’elle pas à fuir quelque chose, quelqu’un, elle même, une profonde blessure ? On apprendra qu’elle ne parvient pas à se consoler du décès de sa petite fille à l’âge de 3 ans. L’espace n’est pourtant pas le ciel. Il ressemble à la terre et serait même plutôt l’antichambre de l’enfer.

La situation tourne rapidement au drame à cause d’une faute humaine grave. La voilà soumise à une pluie aveugle et meurtrière de débris. Elle se retrouve seule, coupée de tout, impuissante, à devoir gérer sa survie dans l’improvisation totale. Le retour sur la terre semble incroyablement difficile, voire illusoire. Les catastrophes s’enchainent sans qu’elle puisse les prévenir.

Elle est sur le point de renoncer à résister, à se laisser mourir là haut quand soudain elle réalise que son chef de mission a fait le don de sa vie pour la sauver. Elle entend à la radio des voix inconnues et étrangères, d’abord des chiens, une voix d’homme, puis des pleurs d’un nourrisson. Ces sons porteurs de vie terrestre et humaine qui d’ordinaire pourraient sembler insignifiants la tirent de sa torpeur mortelle.

Alors dans un sursaut vital, surmontant son deuil, ses peurs et sa solitude, elle éprouve la volonté soudaine de tenter de s’en sortir. L’intuition spontanée lui vient de commencer par une prière, et de croire que sa prière pourrait être entendue par Jésus ; elle qui est athée depuis fort longtemps et qui a oublié toute référence à sa religion « maternelle ». Mais ne sait on jamais. Peut-être que ça pourrait marcher ! D’ailleurs n’est-elle pas à cet instant guérie de sa longue dépression ?

Les épreuves continuent de s’accumuler tout au long de son périple du retour vers la terre. Elle tient le coup. Elle trouve à chaque fois la bonne solution et arrive à faire face. À destination, à bout de force, elle s’effondre et s’abandonne vivante sur le bord d’une plage d’un paysage terrestre magnifique et vierge de toute présence humaine.

L’histoire s’arrête là. Il me plairait d’imaginer qu’elle va rencontrer une peuplade habitant ce pays paradisiaque, éloigné de toute civilisation, qu’elle changera complètement sa vie et retrouvera le gout pour le bonheur d’une vie simple sans actes extraordinaires.


Cette histoire me rappelle la parabole du fils prodigue ainsi que toutes les histoires d’exode, de traversée de désert et  de retour vers la terre promise. C’est encore une histoire de conversion après la traversée d’épreuves existentielles.

Emylia

2 commentaires:

  1. Merci Emylia.

    Cette histoire me rappelle la mienne. Moi aussi j'ai connu, après mon premier divorce, l'exode, l'exil... J'ai du quitter mes enfants avec leur père parce que j'étais perdue, j'avais besoin de me trouver... et puis c'était trop dur - la séparation, les visites hebdomadaires... ma fille ne voulait plus choisir entre son pere et moi... alors j'ai fait le sacrifice ultime... j'ai mis l'ocean entre mes enfants et moi... j'ai immigré en australie... par 2 fois... m'y suis remariée... par 2 fois j'ai divorcé... j'ai essayé ... j'ai essayé de recommencer une vie... d'être heureuse... d'enlever le stress de me savoir malheureuse de mes enfants, de mes parents... mais je n'ai pas pu... jusqu'au jour où je suis revenue chez moi... dans mon île...et c'est à ce moment que le Bon Dieu a choisi pour remettre l'amour de ma vie sur mon chemin... et tout a pris car rien auparavant n'avais prit !

    Nous devons passer par l'exil, c'est une route nécessaire à parcourir sur Le Chemin... Pour moi ca c'est passé comme ça...

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  2. J'ai divorcé par amour ! J'ai rendu la liberté à celui que je ne pouvais pas aimer et Dieu m'a donné la mienne en celui qui m'a aimé depuis toujours et j'avais aimé depuis toujours sans m'en rendre compte... Si j'ai tenu le coup c'est dans l'abandon... Peut etre qu'un jour je ferai un livre de notre histoire... Je l'avais proposé à Thierry mais il n'a pas voulu... En parlant de lui, quelqu'un a-t-il de ses nouvelles... J'ai écrit mais il n'a pas répondu... merci - vous embrasse... doris +

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Emylia