lundi 25 mai 2015

La divination de l’homme, c’est le cheminement vers soi

C’est toujours émouvant d’écouter le témoignage d’une personne qui m’a précédée sur le chemin d’humanité, surtout quand ses paroles renforcent le thème de nos échanges sur ce site. La découverte de ses mots tombe comme une révélation de Pentecôte. Cette lumière vacillante que j’essaye de suivre par intuition sans espoir a priori de confirmation attendue, se manifeste comme l’un des multiples chemins de vérité que beaucoup d’autres personnes ont emprunté bien avant moi et ce depuis la fondation du monde. Ces multiples chemins de vérité tendent et convergent vers un point inaccessible de notre vivant de chair, mais qui existe pourtant bien.
Oui, je n’avais pas porté attention à Annick de Souzenelle dont j’ai écouté hier l’émission du 15 février 2015 aux racines du ciel sur le « cheminement vers soi ». Cette émission complétait bien ses propos lors d’une précédente émission aux mêmes « racines du ciel » en 2013  sur le thème de « la vocation divine de l’homme ».

Le témoignage de Annick de Souzenelle me confirme que mon travail personnel de compréhension de la symbolique des saintes écritures que je réalise depuis le début de cette année, constitue bien une poursuite dans l’approfondissement de mon cheminement spirituel entamé depuis huit ans au moins, et non pas une vaine recherche extérieure de connaissance à faire valoir dans le monde.
Le constat unanime et désabusé de la situation notre monde nous conduit à un passage obligé par le constat de l’absurde impasse de vacuité, d’abysse de vide spirituel dans laquelle notre civilisation mondialisée nous a menés, alors qu’elle avait  semblé porter un projet de société libre, juste, équitable et fraternelle.
Heureusement, il y a d’ailleurs un phénomène peu connu mais réjouissant dans la mesure où nous sommes bien plus nombreux que nous le pensons, à chercher des portes de sortie de cette impasse pour prolonger l’aventure spirituelle humaine et surtout rester en vie spirituelle pour ne pas mourir bien avant notre mort physique comme des robots désincarnés.
Il ne faut pas croire non plus que le passé valait mieux que le présent, et que l’avenir sera pire que le présent. Oui nous somme bien plongés au cœur d’un retournement sans équivalent de civilisation dont les prémices en rongent peu à peu les fondements. La révélation de la vraie vie est la chose la plus secrète et la plus protégée (confisquée) du monde, seulement accessible qu’à une minorité éclairée.
Ce qui est sûr, c’est qu’il faut travailler à se transformer. Annick de Souzenelle parle de mutation. Je n’aime pas trop ce terme qui laisse à penser que l’on change par hasard et non par choix décisif personnel. La mutation de l’ADN dans une cellule mène au cancer, alors que le but de la vie de la chenille, c’est la métamorphose en papillon. Mais pour que la conversion se produise, il faut y travailler et non pas attendre comme cette personne « rigide » qui me disais « à moi, il ne m’est jamais rien arrivé », et pour cause, il faut se réchauffer le cœur avec l’amour.
Je suis d’accord, transposer les récits des saintes écritures en évolution de son intériorité ne va pas de soi. Il n’est pas donné à tout le monde d’apprendre l’hébreu et de déchiffrer les textes à la source, de les interpréter dans le contexte culturel de l’époque et de les rapporter à notre époque. C’est un travail titanesque pluri disciplinaire hors de portée de la plupart d’entre nous.
Mais comme toujours, il y a quelques rares personnes éclairées qui ont fait déjà le chemin et qui nous l’ont déjà balisé. À nous, reste seulement le travail d’attention, d’écoute, de veille et de vigilance. À nous découvrir nos propres racines célestes, le point de jonction et de rupture de nos eaux terrestres avec nos eaux divines. À nous de faire advenir nos trois baptêmes d’eau, de feu et du crâne, à percevoir selon les interprétations des écritures telles qu’elles nous ont été transmises par les pères de l’église et préservées dans leur signification originelle dans de nombreuses pratiques du christianisme oriental et peut être aussi dans d’autres spiritualités, bien qu’aucune religion ne puisse jamais se prévaloir de détenir à elle seule toute la vérité qui nous concerne.
Annick de Souzenelle est notre « Lytta Basset » à la française, en matière d’étude de la symbolique de la bible. Dans les deux cas le corps a une importance primordiale pour que l’esprit puisse faire son œuvre dans le cœur. Ce corps intègre aussi la raison qui nous fait vivre des moments de joie profonde comme de peines déchirantes. Les deux auteurs n’ont pas strictement la même expérience humaine, mais elles ont vécu toutes les deux un effondrement lors de leur enfance. Elles ont surmonté les épreuves de leur passé grâce à des rencontres avec des personnes exceptionnelles qui leur ont permis de développer cette intelligence des écritures qui les a sauvées à jamais, pour en sauver aussi des milliers d’autres anonymes, si seulement ils veulent bien y consentir.


Emylia

6 commentaires:

  1. Bonjour Emylia,

    C'est avec intérêt que je vais écouter cette nouvelle émission avec Annick de Souzenelle qu'il m'est déjà arrivé d'écouter par le passé avec plaisir.

    J'ai aussi pris plaisir à écouter André Comte- Sponville la semaine dernière. Etant seule cette semaine, j'ai eu beaucoup à faire et n'ai pas pu commenter. Elle n'était pas ,à mon avis, trop difficile à entendre car même s'il dit bien le tragique de la condition humaine, il parle souvent aussi du bonheur de vivre.

    Une chose me frappe dans mes écoutes ou lectures en ce moment. Des auteurs, qui racontent leur parcours spirituel, disent assez souvent qu'ils ont été très croyants jusqu'à leur adolescence ou leur jeunesse puis qu' ils ont perdu la foi et ne l'ont plus depuis.
    A. Comte Sponville dit qu'il s'est senti libéré quand il l'a perdue.

    Comment se fait-il que tant de jeunes adultes, souvent des intellectuels, n'ont pu s'approprier la foi transmise?
    Ce qui leur a été transmis ne les a sans doute pas assez nourris intellectuellement dans le domaine spirituel ?
    Leur appétit en la matière n'a peut-être pas assez été éveillé, stimulé ?. Ils ont gardé une certaine image de Dieu, le juge, le moralisateur, le Tout- Puissant qui laisse souffrir les hommes malgré la bonté qu'on lui prête ?
    J'ai l'impression qu'ils ont rejeté la foi parce qu'ils ont reçu une fausse idée de Dieu et que les voies pour accéder à une représentation de Dieu ne leur paraissait même pas imaginables.

    Le langage de l'Eglise a peut-être encore du mal à se défaire de certains réflexes, sur le plan de la morale notamment ? De plus, il est souvent déformé par les médias qui ne s'encombrent pas de nuances généralement ?

    Comment dire à ceux qui réfléchissent ,de façon souvent très profonde à de nombreux sujets fort complexes, que la foi religieuse n'est pas une concession faite à l'obscurantisme et qu'elle a quelque chose de précieux à dire à l'homme de notre temps ? Que loin d'être la source d'aliénation qu'ils voient sans doute en elle, elle libère.
    Cela me parait une vraie question à une époque où le savoir profane parait plus accessible .

    Je vous laisse pour écouter A. de Souzenelle.
    Bonne soirée.

    Thérèse.

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  2. Après l'écoute:
    Très impressionnée ! Il faut que je médite tout ça ! J'aurais un tas de questions à poser !
    Thérèse.

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  3. Bonsoir Thérèse
    Vous souvenez vous, dans le passé j’ai souvent parlé de ma première lecture, de celle du philosophe Guy Coq qui évoquait sa difficile et lente réconciliation et conversion.
    Ce qui l’avait très frappée, c’était de lire son analyse lucide de la comparaison de sa foi d’enfant et sa foi d’homme mur, avec un trou abyssal d’oubli total de Dieu et du Christ remplacés par une croyance politique.
    Sa foi d’enfant était mue par la peur d’autrui, la nécessité de trouver un refuge protecteur. C’était la foi de la peur. Après une espérance politique déçue, après un assèchement de sa créativité, de sa capacité à s’exprimer par écrit, il retrouve sa parole en renouant avec la foi. Mais cette fois-ci, il s’agit non plus d’une foi de la peur, mais d’une foi d’ouverture à autrui, de la reconnaissance du rôle essentiel de l’amour. On pourrait dire qu’il y a une opposition entre une foi de la peur et une foi de la joie.
    Je crains qu’André Compte-Sponville n’ait connu que la foi de la tristesse et de la mélancolie. Il a écrit sa thèse sur le thème « traité du désespoir et de la béatitude ». C’est l’un des rares livres que je n’ai pas pu lire. Comme il le dit, il n’est pas très doué pour le bonheur. Il a dû résister à la tentation de la mélancolie et de la tristesse par l’écriture. Il postule que l’espérance et bonheur sont deux oxymores. En refusant conceptuellement, c’est-à-dire philosophiquement l’espérance, il s’interdit de connaître la foi qui rend heureux (la seconde foi de Guy Coq). L’absence de foi ne nuit nullement à sa créativité. Elle ne lui semble pas utile. Il n’empêche que son livre « l’esprit de l’athéisme » m’a beaucoup appris sur la religion chrétienne (moi qui ignorait tout du christianisme à l’époque où je l’ai lu).
    La foi, l’espérance et l’amour, ces trois vertus théologales ne peuvent pas être choisies à la carte.
    Pour moi, il n’y a qu’une seule vraie foi, celle qui dissipe les peurs et qui propulse vers son prochain dans le désir de la rencontre, de l’échange et du partage amical.

    Pour Annick de Souzenelle, je ne vous cache pas que j'ai écouté deux fois son intervention et que j'ai pris des notes.

    Bonne soirée et mes amitiés.

    Emylia

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  4. Bonjour Emylia,

    Je viens d'écouter la première émission de la série concernant Maurice Zundel que vous avez mises à notre disposition. J'ai beaucoup aimé la présentation sa pensée . Depuis que je l'ai découvert, ma foi s'est approfondie et l'image que je me fais de Dieu a changé. J'écouterai bien sûr les émissions suivantes avec intérêt..
    Je sais qu'avec la compagnie de Maurice Zundel je suis en bonne compagnie.

    A propos de Annick de Souzenelle, il faudrait que je lise aussi au moins un de ses livres, ou plusieurs, pour savoir si je veux la suivre ou pas. Ses explications symboliques sont très séduisantes mais je sens une réticence en moi malgré tout ; peut-être parce que c'est tellement nouveau pour moi !

    En fait, j'ai peur de m'engager sur une voie trop ésotérique alors que je pense que le christianisme est ouvert à tous et qu'il peut être compris et pratiqué par tous, les savants et ceux qui ne le sont pas, les personnes dotées d'un esprit très sophistiqué et celles dotées d'un esprit très simple et tout aussi capable de bien comprendre et mettre en pratique l'Evangile. C'est en cela aussi qu'il est universel et cette idée me plait beaucoup.

    Mais je trouve très intéressante l'idée d'A. de Souzenelle de faire se rejoindre des notions existant dans les différentes religions du monde. Elles sont autant de chemins pour approcher la Vérité, qui elle, est Une. Plus elles se rapprochent de cette Vérité plus elles disent les mêmes choses. C'est du moins ainsi que j'explique les convergences possibles entre elles...et même rejoignant parfois des théories comme celles de la psychanalyse par exemple.
    C'est cette idée surtout qui m'attire dans sa façon de penser.

    On peut comparer cela à l'ascension d'un sommet. Dans la vallée, les marcheurs prennent des chemins différents et ne se voient pas. Ils s'ignorent les uns les autres. Plus ils montent et plus ils ont des chances de se rencontrer , les chemins possibles étant moins nombreux. Quand ils sont en altitude, ils marchent ou escaladent presque ensemble et au sommet, ils se rejoignent.

    Bon après-midi et amitiés. J'imagine votre fils (vos fils? ) en période de préparation d'examens et je leur souhaite bon courage.

    Thérèse.

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  5. L'émission de "La foi prise au mot" sur Maurice Zundel est à rechercher dans les vidéos à KTO accueil.. Th.

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  6. Bonjour Thérèse,


    J'ai encore l'émission 4 à écouter.
    Je mets ci dessous le lien sur l'emission de KTO.

    http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/la-foi-prise-au-mot-maurice-zundel/00093736
    Je me promets de l'écouter bientôt.

    C'est étonnant, mais je suis plus habituée à écouter la radio que de visualiser la TV.


    Pour Annick de Souzenelle, j'ai essayé de lire l'un de ses livres mais j'ai été un peu désarçonnée par l'avalanche de
    symboles liés aux traductions possibles de l'hébreux en français. Impossible de lire une ligne de l'ancien testament sans qu'il soit nécessaire de traduire un mot, d'en interpréter le sens selon différents niveaux de compréhension.

    Finalement, j'ai l'impression que la bible peut donner toutes les interprétations possibles.

    Il y aurait 5 niveaux d'interprétation. Je ne crois pas que la parole de Dieu puisse être aussi ésotérique comme vous dites.

    Chez Jean-Marie Beaude, l'explication de texte est beaucoup plus abordable. Pour le moment ce niveau d'interprétation me suffit.

    Pour mon fils ainé, nous attendons les résultats des ses partiels pour vendredi. Il est probable qu'il ait des rattrapages à passer à l'écrit et à l'oral en juin. Mais quelles que soit ses notes, son parcours cette année est vraiment très honorable.
    Il a vraiment trouvé sa voie qui lui est vraiment unique (il est passionné de stratégie théorique, je ne saurais pas définir précisément moi-même de quoi il s'agit.).

    À bientôt.

    Emylia

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