dimanche 10 mai 2015

Commémoration de l’armistice

Voilà les soixante dix ans d’anniversaire de la fin de la plus meurtrière des guerres mondiales. Cette mémoire me paraît suffisamment importante, pour souhaiter que mon fils cadet de quatorze ans suive au moins l’un des bons reportages sur ce sujet. Je voudrais qu’il réalise que toute vie humaine a un prix inestimable. Parfois il est primordial de résister à la tyrannie, de refuser d’obéir à certaines injonctions de meurtres abominables, monstrueuses et inhumaines. Mon fils est plutôt gentil, généreux et solidaire. Mais il sort à peine des brumes de l’enfance et il savoure sa vie d’adolescence innocente, pour le moment assez préservée des violences extérieures. Pour lui, la guerre est un affrontement idéalisé entre le bien et le mal dans des contes pour enfants, dans lesquels s’illustrent des héros mythiques. Il sait bien que les relations humaines ne sont pas si faciles à établir. Les rapports avec les camarades de classe peuvent être tendus. Mais il suffit d’avoir au moins un très bon copain, pour qu’il perçoive bien que la période de l’adolescence est un moment de bonheur, capital et essentiel pour prendre dans quelques années un bon départ dans sa vie d’adulte.
Aussi, il ne tient pas du tout à l’intrusion de la bêtise, de la tristesse, de la férocité, dans son monde préservé. De mon côté, je ne voudrais pas qu’il soit totalement ignorant des différents aspects de la nature humaine, du meilleur comme du pire.
Comment peut-il recevoir ces amoncellements de corps décharnés de la shoah, les photos des camps d’extermination, la sauvagerie des combats sur des victimes civiles et militaires ?
Devant sa pureté de cœur, je voudrais presque m’excuser pour toutes ces vérités abominables. Ce d’autant plus, que les mêmes atrocités sont réalisées à l’heure actuelle à quelques heures d’avion, sans grand émoi et sans une forte mobilisation d’une indignation mondiale. Une mère ne met pas au monde un enfant pour qu’il voie et qu’il vive ces atrocités injustifiables. Je voudrais demander pardon au Christ, parce que son sacrifice n’a pas suffi pour arrêter la folie meurtrière des hommes.
Bien heureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu…
Ce soir je vais prier pour que le Seigneur donne la paix à mes enfants et qu’il leur donne la force d’être des artisans de la paix.
Je termine dans ma « bible de Lucile », la période des « Juges ». Voilà une période sombre de la bible qui fait suite aux conquêtes épiques, glorieuses et légendaires de Josué. Ce texte illustre parfaitement la faiblesse morale des humains qui n’ont de cesse que de se battre pour posséder quoi ? La terre bien entendu. La terre, bien plus précieuse que la vie ! Comme quoi, la sédentarisation apporte indissociablement la richesse et la guerre. J’y apprends que les Philistins, les légendaires adversaires de longue date des hébreux, ont donné leur nom à l’actuelle Palestine. Comme quoi, les conflits actuels ont leurs racines qui plongent dans des temps aussi reculés que les débuts de la bible, l’entrée des hébreux en terre promise, probablement vers 1200 avant Jésus Christ.
Je crois que la haine et la peur qui entretiennent les guerres, se nourrissent et se renouvellent dans l’ignorance et l’oubli des motifs initiaux des querelles. C’est bien pour cela qu’il est dangereux d’effacer les images et de détruire les témoignages, d’escamoter l’apprentissage de l’histoire.

Au lendemain de l’armistice le souvenir des atrocités de la guerre a permis d’imposer et de construire la paix en Europe. Pourtant certains témoignages de l’horreur qui n’ont pas été écoutés en temps utile. C’est peut être pour cette raison que nous n’avons pas su nous libérer de la barbarie.

Emylia

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Emylia