dimanche 2 mars 2014

Retour sur le pardon

« Pardonner n'est pas oublier. C'est lâcher la douleur. »
Kathy
« L'amour est un acte de pardon sans fin,
 un regard tendre qui devient une habitude. »
Peter Ustinov

La question du pardon ne se pose pas seulement pour les crimes les plus horribles notoirement connus car ils défrayent la chronique. Elle nous concerne tous dans le silence intérieur de nos blessures intimes. Je crains qu’il soit impossible de ne pas être confronté un jour ou l’autre, à cette épreuve du pardon dans nos vies, sinon pourquoi la prière du Notre Père inclurait la phrase « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». Il y a aussi cette phrase essentielle de la passion du Christ « Pardonne-leurs car ils ne savent pas ce qu’ils font » qui s’adresse à nous, si nous voulons suivre Jésus pour connaître le Royaume.

Si nous avons tous à vivre des offenses très destructrices qui s’incrustent profondément dans notre vie, voire qui obstruent singulièrement notre parcours spirituel, quitte à éluder totalement la question de Dieu, comment se fait-il que certains surmontent facilement, tandis que d’autres trainent en eux leurs blessures à vie, comme des forçats ?
Je n’ai pas la réponse à ces questions, ni de leçons à donner. Je ne peux qu’offrir le simple témoignage de mon expérience de vie qui s’est prolongée spirituellement. Je ne sais pas s’il vous aidera à poursuivre votre propre cheminement.

Aujourd’hui, je suis devenue capable de prendre conscience à quel point j’ai été comblée d’avoir eu les parents, mon époux, et mes enfants, que j’ai eus. Je peux louer en permanence le seigneur à leurs sujets. Mais je n’ai pas toujours eu cette lucidité.

Il y a presque dix ans, j’ai eu à subir une terrible offense de la part d’un tiers, dans mon milieu professionnel oppressant. Cette offense consistait simplement en l’affirmation que le monde irait bien mieux, si je n’existais pas. Cette assertion avait été répétée plusieurs fois en public avec insistance.
J’ai pu échapper à ce milieu étouffant et mortifère en finissant par demander ma mutation. Il s’est ensuite écoulé trois ans sans que je me préoccupe de mon offense et du pardon.
Puis je suis tombée gravement malade. C’est alors que j’ai compris que la fameuse phrase sur le fait que « le monde irait bien mieux si je n’existais pas » avait cheminé intérieurement pour corroder mon désir et ma joie de vivre parmi les miens. Devant l’urgence vitale qui se dressait devant moi, j’ai compris l’ampleur destructrice du mal intérieur qui m’avait rongée comme un cancer.

Je crois alors que s’est alors posée pour moi la question du désir de vivre contre l’abandon morbide. Comment m’en suis-je sortie ? Peut-être que je me suis révoltée face à cette volonté du mal à m’effacer de la vie ? Comment tolérer que certains, tout emplis de haine qu'ils soient, puissent s’octroyer le pouvoir de retirer une mère aimée à ses enfants, une épouse aimée à son époux, une fille aimée à ses parents, sous l’allégation que le monde se porterait bien mieux en mon absence !
J'ai vécu dans ma chair le combat de l'amour contre la haine, de la Vie contre la Mort. J’ai délibérément choisi la Vie, la Joie. Cet offenseur ne peut plus me retirer cette vie, maintenant qu’elle est entre les mains du Christ.

Cette vie et cette joie, c’est le Christ qui me les a rendues. Même si je n’ai pas compris tout de suite que c’était lui qui m’indiquait le chemin de ma guérison intérieure.  Il m’a laissé tellement d’indices pour le trouver, que d’intuitions en pensées, de pensées en lectures pertinentes, de lectures méditatives en prières, j’ai fini par ouvrir mes yeux, mes oreilles, pour percevoir sa présence, m’éclairer de sa lumière et me bercer de ses paroles.

Ai-je fini par pardonner ? Je crois que je ne ressens plus de rancœur et que je me sens apaisée de ce passé éprouvant. J’ai fini par lâcher ma douleur ! Je sais que mon offenseur est toujours dans les parages de mon milieu professionnel. Si selon une hypothèse très vraisemblable, je le rencontre à nouveau, je pense ne ressentir que de l’indifférence. Même s’il cherchera à m’atteindre de nouveau, je sais que le Christ m’a déjà plus que largement dédommagé de la blessure subie. Il ne peut rien contre moi, je suis en vie avec les miens dans le Christ !

Dois-je alors méditer sur la misère et la pauvreté spirituelle de mon offenseur, tout livré qu’il est à sa propre haine qui le dévore ? Irrémédiablement éloigné du Christ, prisonnier solitaire des ténèbres de sa haine qui l’entrainent dans sa mort spirituelle !

Pour poursuivre sur le pardon, je vais consacrer une page « spéciale pardon » contenant des résumés ou extraits de textes sur le pardon. Si vous, chrétiens anonymes avez des textes à faire connaître, n’hésitez pas à me les faire parvenir, par exemple sur la page membres.


Emylia

42 commentaires:

  1. Pour Nainai,

    Mon offenseur est bien un pervers narcissique que personne n'ose affronter de face, même ceux qui ont autorité sur lui. Je n'ai été ni la première, ni la dernière victime.
    Je vous embrasse bien fort.

    Emylia

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    1. Bonsoir Chere Emylia,
      Je viens de prendre connaissance de votre billet, Retour sur le pardon. A la fois tres beau, si bien exprime, mais tellement effrayant.
      Le mien, d'offenseur, de pervers narcissique, c'est mon propre pere, suivi de mon seul frere, helas lui aussi contamine. Deux offenseurs !!!! le Seigneur nous a bien dit de fuir le mal, c'est ce que j'ai fais, comme vous Emylia, il est tres difficile de les affronter de face, et "le mal" souvent continu a agir et operer a distance, c'est de cela dont il faut aussi se proteger.
      Vous avez dit "j'ai fini par lacher ma douleur". C'est a cela que je dois parvenir.
      C'est tres juste. Bonne soiree Emylia en paix et peut etre en famille
      Nainai

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    2. Vous savez Nainai,

      Je ne saurais pas écrire ces phrases avec ma seule raison. C'est le cœur seul qui guide ma main.
      Pourquoi ? "Le cœur a ses raisons que la raison ne connait point" dit Pascal.
      Je reconnais que le Seigneur m'a donné une bien gentille petite famille qui me soutient et qui m'apporte la paix.
      À bientôt, pour approfondir le Pardon.

      Emylia

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  2. Bonsoir Emylia et Nainai,
    Ayant été absente cet après-midi, je viens seulement de lire vos deux témoignages.
    Je ne peux, ce soir, que garder le silence, un silence plein de respect devant tant de douleur...et me mettre à genoux..., prier pour vous..., vous confier au Père de toute tendresse...à Marie.
    Avec toute mon affection.
    Thérèse.

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  3. Bonjour,
    Samedi, suite a ma confession, j'ai eu un grand moment de decouragement et j'ai depose sur ce blog tout ce qui me faisait souffrir. Cela a aussi entraine Emylia a se confier. Je crois qu'il faut que ce blog reprenne son cours, je crains de l'avoir quelque peu perturbe, j'en suis navree. Emylia et beaucoup d'autres Chretiens Anonymes postent des billets qui amenent a reflexion, et cela est fort enrichissant. Chacun (e) d'entre nous porte son fardeau d'epreuves de la vie et il nous faut aussi savoir accueillir les joies qui illuminent nos coeurs.
    Hier, dans son homelie le Pretre a dit "avons nous assez de Foi, pour nous appuyer sur le Seigneur", il nous a invite a nous interroger sur cette phrase en ce debut de Careme.
    Merci Therese pour vos mots si reconfortants.
    Pardon Emylia, si j'ai fais remonter, en vous de penibles souvenirs.
    Sachez que la poursuite de ce blog, a la suite de celui de Thierry, est simplement magnifique et tres enrichissant pour nous tous, ceux qui s'y expriment comme tous ceux qui gardent le silence.
    Je vous souhaite une bonne semaine
    . Que la Vierge Marie vous protege et le Seigneur vous benisse.
    Nainai



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  4. Chère Nainai,

    Vous n’avez pas à vous excuser d’avoir perturbé le cours normal de ce blog. Ce blog se veut avant tout libre de tout programme qui aurait été fixé à l’avance. C’est comme une promenade où l’on découvrirait un lieu, on parcourrait des chemins au hasard sans être déjà passé par là. Ce blog ne veut pas virer à des pensées théoriques déconnectées de la vraie vie. Au contraire, il veut inviter à l’expression de nos expériences respectives si on le souhaite, et au partage des solutions éventuellement essayées. Aussi quand un intervenant a un souci particulier sur un sujet donné dans sa vie, il est normal que collectivement, nous essayions d’y réfléchir.

    Vous avez raison de dire qu’une confession, comme un témoignage sont pénibles à dire ou à écrire. Mais ils ont a posteriori une fonction de libération et de guérison. Il ne s’agit certainement de se faire plaindre (l’auto-compassion fait aussi partie de l’étape de libération). En effet, en répétant cette confession (écrite ou orale) à maintes reprises, on lâche vraiment peu à peu sa douleur. On ne peut pas conclure à un échec de la confession car c’est dans le travail répété de notre témoignage que nous progressons vers notre libération.

    Nous avons été victime d’une piqure de vipère qui nous a injecté son venin. Le venin s’est répandu dans tout notre organisme. Nous ne sommes pas coupables d’avoir été des victimes. Et il faut absolument arrêter de continuer à se sentir victime. Car le mal qui nous a atteint, non seulement nous détruit, mais il atteint aussi nos proches qui nous soutiennent. Nous n’avons pas à cultiver notre martyre. Nous devons absolument réagir contre les effets du mal. En se révoltant contre ce mal qui se poursuit dans le temps et qui fait inévitablement d’autres victimes collatérales, on se purifie peu à peu du poison qui nous a été injecté. On allège aussi le fardeau de nos amis. Évidement, en nous déchargeant de notre fardeau, nous ne voulons pas non plus de nous faire complice du mal qui nous a atteint en contribuant à le propager à d’autres victimes innocentes.

    C’est dans cette perspective que Simone Pacot et Lytta Basset considèrent qu’on trouve dans les Évangiles les ressources spirituelles pour nous libérer du mal avec le pardon. Cette libération passe par plusieurs étapes. La prise de conscience du mal subi, la révolte contre le mal et ses conséquences sont deux étapes. Il y en a d’autres. J’en ai compris un certain nombre. Cependant, je n’ai pas la prétention de croire que j’ai tout compris sur le pardon.
    Je vous propose de continuer sur ce thème cette semaine. Je poste quelques phrases de mes lectures dans l’onglet « Spécial pardon ».

    Emylia

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  5. Bonjour et Merci chère Emylia pour cette ouverture de coeur poignante et si enrichissante. Merci pour votre courage qui on le sait vient de ce Christ qui est venu prendre la première place en votre coeur, tellement bien que vous relevez en vos propres mots :" Il ne peut rien contre moi, je suis en vie avec les miens dans le Christ !" Ses propres paroles : "Ma vie nul ne la prend c'est moi qui la donne."

    Toutefois, votre question m'interpelle : " Dois-je alors méditer sur la misère et la pauvreté spirituelle de mon offenseur, tout livré qu’il est à sa propre haine qui le dévore ? Irrémédiablement éloigné du Christ, prisonnier solitaire des ténèbres de sa haine qui l’entrainent dans sa mort spirituelle ! "

    Et j'ose vous dire : de grâce OUI - n'oubliez pas votre offenseur, ne le laissez pas bruler dans le feu de l'enfer où il se trouve. Que votre indifférence se transforme en compassion. Priez pour lui, je prie avec vous. C'est tout ce que nous pouvons faire, c'est tout ce que nous devons faire. Je me sens interpellée avec vous. Car le Pere veut que tous soient sauvés. Cette brebis perdue doit être ramenée. Quittez tout et partez à sa recherche. S'il vous a offensé c'est à vous de le sauver. Je suis avec vous Emylia. Je prie avec vous. Vous n'etes pas seule.

    Qui ne connait la blessure ? Qui n'a pas été offensé ? Pire, qui n'a pas offensé ?

    Je vous embrasse en Christ Sauveur
    doris +

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  6. Chère Doris,

    Vous avez raison, parler de Pardon demande beaucoup de forces.
    Je pense qu'il faut clairement dissocier l'acte qui en lui même est inexcusable de l'auteur dont Dieu seul connait ses raisons d'agir ainsi.

    On pardonne à l'offenseur sans excuser l'acte lui-même.

    On dissocie la personne de son acte.

    Je vous embrasse aussi en le Christ sauveur.

    Emylia

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  7. Bonjour Emylia et Nainai, Bonjour à tous,

    Non, Nainai, vous ne perturbez pas le blog. A ce propos je vois les choses exactement comme Emylia. Au contraire, en disant la cause de votre souffrance comme vous l'avez fait hier soir vous nous avez donné une belle marque de confiance qui m'a beaucoup touchée.
    Comme Emylia aussi je pense que de dire ce qu'on a vécu aide à s'en libérer. Ne le regrettez pas. Et puis, on sait ainsi de quoi on parle ensemble.

    J'ai remarqué depuis le début, Nainai, que vous avez un sentiment de culpabilité très prononcé.
    Vous vous sentez coupable de ne pas pardonner ( ou pas assez, car en désirant pardonner vous êtes déjà sur le chemin du pardon, Dieu fera sa part ).
    Coupable d'avoir ce que vous appelez des moments de découragement.
    Coupable de nous perturber, mais vous nous emmenez à réfléchir, et c'est un gain pour nous. Pour moi, c'est clair que ça l'est !
    Coupable de dire votre souffrance, alors que d'autres souffrent aussi. (Il n'ont peut-être pas besoin autant que vous de se raconter, leurs souffrances n'étant pas de même nature.)

    Je sais que les pervers narcissiques font ce qu'il faut pour emmener leurs souffre-douleurs à s'auto- déprécier, et même à ne se trouver aucune valeur. Il semble, Nainai, que vous êtes toujours (peut-être plus ou moins inconsciemment ) dans ce processus d'auto- dénigrement. Il vous a été inculqué alors, qu'étant enfant, vous étiez encore très malléable et par les plus proches. Ça prend donc du temps pour disparaitre. Ne vous sentez pas coupable de cela non plus.

    Toutes les deux, avec raison, vous appréciez à sa juste valeur le fait d'avoir un mari, des enfants qui vous aiment. C'est bien parce que vous avez de la valeur et êtes aimables, dignes d'être aimées. Pensez y beaucoup!

    Votre ami prêtre a bien fait de vous dire, Nainai, de communier la tête haute !
    Le fils du Très-Haut, Dieu lui--même est venu dans vos mains, puis vous l'avez porté à votre bouche et vous êtes devenue Tabernacle , selon l'expression de M. Zundel !

    Un jour, vous serez fière de la route que vous avez réussi à parcourir. Vos enfants vous félicitent déjà. Comme ils ont raison!
    Emylia peut vous aider pour certains cols qu'elle a elle-même réussi à passer.
    Bonne journée à toutes les deux et à tous et toutes.
    Thérèse


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    1. Me revoila, Therese,
      Votre analyse, en ce qui concerne, mon probleme est tres juste.
      Ah .... la culpabilite !!!! c'est le sentiment sur lequel "je travaille"
      Confession, culpabilite, pardon ....
      Ce sont des sujets tres sensibles.
      J'ai ete emue par vos mots reconfortants, tout comme ceux d'Emylia.
      Et si je vous disais que dans ce blog, cette petite eglise virtuelle, je viens y puiser des forces, il y a tant de chaleur, de bonte. Tout simplement encore merci. Je ne suis pas seule et ne n'oublie pas la priere qui est un grand soutient, apres m'etre ecartee du chemin, je l'ai repris et en plus j'ai des compagnons de route, c'est rassurant.
      Bonne journee.
      Nainai

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  8. Bonjour Doris,
    Je comprends votre mouvement de compassion vis à vis des pécheurs. Pourtant si je suis bien d'accord avec vous pour ne condamner personne définitivement, ne pensez vous pas que c'est un poids bien lourd à faire porter pour une personne qui n'est pas encore sortie de sa propre souffrance que de lui demander de s'occuper du salut de son offenseur? Ne risque-t-elle pas d'entretenir ainsi l'emprise dont elle cherche douloureusement à se défaire?
    C'est une question que je me pose. Il me semble qu'il y a des étapes à respecter et qu'à vouloir tout faire à la perfection tout de suite, on risque beaucoup. Dieu nous laisse le temps de la maturation.
    C'est peut-être à la communauté des croyants de porter ce souci. Ce qu'elle fait d'ailleurs à chaque messe quand elle dit; " remmène à toi tous tes enfants dispersés"
    Bonne soirée.
    Thérèse

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  9. A Doris encore,
    Le fait même de célébrer la messe est une action de grâce mais aussi, bien sûr, une participation au mystère pascal, l'ensemble mort-résurrection du Christ, pour le salut de tous les hommes. Notre participation à la messe s'inscrit dans cette prière commune de L'Eglise.
    Il y a aussi les nombreux groupes de prière où intercèdent les personnes moins impliquées et pouvant prendre plus de recul, comme ceux où vous êtes active.
    Amitiés
    Thérèse.

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    1. Bonsoir Therese,
      Je fais une petite intrusion dans la reponse au commentaire depose par Doris.
      Je suis absolument d'accord avec vous. Je ne vais pas argumenter a nouveau. Le sujet est trop douloureux pour moi. Comme vous le dites, si justement, il faut du temps, beaucoup de temps. Parfois meme, le pardon ne pourra jamais etre donne. J'ai pardonne a ma Mere, quelques temps apres son deces, elle ne m'avait jamais rien demande, malgre le fait qu'elle m'ait fait souffrir, parceque victime, elle aussi, en silence. j'ai compris beaucoup de choses trop tard. A mon avis, il n'y a pas UN pardon, mais DES pardons, selon le vecu de chacun.
      Merci Therese, je suis sure que vous comprenez ce que je veux dire.
      Mon principal sujet de preoccupation actuellement est de vivre un Careme serein a mon rythme.
      St Augustin a dit " tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre coeur est sans repos tant qu'il ne repose en toi". J'ai releve cette phrase dans le mensuel Chretien de ma paroisse.
      Bonsoir, Chere Therese.

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    2. Desolee Therese, c'etait Nainai commentaire a 17h12, ci-dessus

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  10. Oui Nainai, je crois vous comprendre. Votre mère vous comprend maintenant aussi. Les relations que nous avons avec chaque personne sont toutes particulières
    Soyez douce envers vous-même et n'appréhendez pas trop le carême. Il n'est pas fait pour nous torturer mais pour ouvrir notre cœur et le préparer à savoir accueillir le don du Christ à Pâques avec toute la joie que cet événement mérite.
    Le carême n'est plus présenté d'une façon si austère et je dirai même "punitive" qu'elle l'était durant notre enfance. Nous en reparlerons peut-être.
    Bonne nuit, Nainai.
    Thérèse.

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  11. Nainai, je vous avais adressé un petit mot hier mais je ne le vois nul part!!! Je ne serai pas très longue question temps et problème aux mains donc pas facile d'écrire...
    Dans un tout autre contexte, nous vivons la même situation que vous. Et, qu'est ce que je peux vous comprendre!!!!! La seule chose qui m'a fait tenir la tête hors de l'eau, c'est la PRIERE. Avoir à faire à un pervers narcissique, c'est horrible!!!! c'est à devenir fou. Mais il faut croire en soi, croire en Dieu car il est toujours là et il nous Aime....Dans la vie, il y a les bons et les méchants, les manipulateurs c'est paraît il une personne sur dix. Nous vivons dans un monde rempli de requins et il faut s'en protéger, mais vous n'êtes pas responsable de ça...faites vous une carapace de bonté et de vérité, avec l'Amour de Dieu vous y arriverez car il ne nous laisse jamais seul.
    J'aimerais communiquer avec vous pour vous aider autrement que sur ce blog.
    Si vous avez une adresse mail ou peut être par téléphone.
    N'oubliez pas, la Prière, cette relation intime entre Dieu et vous c'est ce qu'il y a de plus important. Que Dieu vous bénisse.

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    1. Je n'avais pas fini...Pardonner oui, car vous le faites d'abord pour vous, pour vous libérer des chaînes du mal afin de pouvoir renaître et être plus forte MAIS! ne JAMAIS oublier!! afin de ne pas revivre cette situation.
      Le Pardon libère...de Tim Guénard "de la haine au pardon" dur et magnifgque"
      Sur la manipulation de Laurent Gounelle "le philosophe qui n'était pas sage" hard!

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    2. Bonjour Anonyme de 8h.53 et 9h05
      Merci pour votre message de reconfort.
      Ne soyez pas peine(e) si je prefere continuer nos echanges sur ce blog, ou petite eglise virtuelle, plutout que par mail ou par telephone.
      Je prefere rester dans la discretion, et l'anonymat de mon pseudonyme.
      Ce blog est un magnifique lieu d'echanges et bien qu'anonyme est tres sincere et respectueux.
      Pour ce qui est du livre de Laurent Gounelle, je l'ai achete mais pas encore lu. Je suis plongee dans les livres de Thierry Bizot.
      Samedi, apres la confession le Pretre m'a dit "Alleluia, tu es debout, ton offenseur n'a pas reussi a te detruire, avance, la tete haute".
      Le Seigneur nous a fait des etres libres : libre de faire le bien, libre de faire le mal. Pourquoi, l'un choisi de faire le bien et l'autre le mal?
      Mes prieres sont aussi pour tous les Anonymes de cette si jolie Eglise virtuelle.
      Que le Seigneur vous benisse
      Nainai

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    3. une petite precision, je n'ai pas un pseudonyme, j'utilise le petit nom que l'on me donne a la maison et que j'aime tant. Nainai

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  12. Bonjour à tous et à toutes

    Je pense tout de même qu’il faut être très prudent avec le pardon comme avec les expressions « aimer ses ennemis », « tendre la joue droite et la joue gauche ». Je suis persuadée qu’il ne faut pas comprendre littéralement ces expressions (les prendre à la lettre). Rappelez vous que le mot « aimer » a un sens très ambivalent dans la langue française. Il est profitable de s’intéresser aux interprétations en esprit bibliques (ancien et nouveau testament) du pardon.

    La première attitude fondamentale, est en tant que victime, ne pas se rendre complice du mal qui nous atteint, donc ne pas accepter de se laisser détruire physiquement ou moralement. Ce qui veut dire aussi ne pas acquiescer à l’attitude de l’agresseur, ne pas adhérer sous prétexte de paix.

    Il me semble que pardonner selon moi signifie bien plus :
    - que la victime se doit renoncer à toute vengeance personnelle,
    que la victime se doit renoncer à ce que la justice soit faite,
    - abandonner l’idée que autrui (les témoins) saura reconnaître la victime dans son statut de victime et le bourreau dans son statut de bourreau : en règle générale, c’est la victime qui est transformée en bourreau alors qu’elle est un bouc-émissaire.
    - que la victime s’en aille pour arrêter le conflit ouvert et qu’un semblant de paix (factice) soit restauré,
    - que la victime se reconstruise toute seule en tentant de surmonter tout ce qui la détruit et pervertit intérieurement dans l’indifférence générale et l’oubli opportuniste et lâche des témoins.
    - que la victime finisse par surmonter toutes ses frustrations sans pouvoir effacer la mémoire de l’indignité et l’injustice qu’il l’a frappée injustement.
    Cela fait déjà beaucoup.
    Dans le conflit, qu’il soit familial ou professionnel, il y a des comportements inimaginables.
    - Quelques un soutiennent à fond le manipulateur pervers et s’en font les complices pour profiter eux-mêmes de la situation en toute immoralité ou ammoralité.
    - Mais la majorité comprend parfaitement la situation ; qui est exactement victime qui est le bourreau et font lâchement mine de ne pas comprendre, par intérêt personnel, par peur de se trouver soi-même bouc émissaire.
    - Le nombre de personnes qui viennent en aide à la victime est minimal.
    Je crains qu’au cœur d’une famille dans laquelle le nombre de membres est forcément restreint, lorsqu’un des membres est pervers, que ce pervers a désigné sa victime, les autres sont opportunistes ou lâches.
    Et au travail de pardon à l’égard du bourreau se rajoute le travail de pardon à l’égard des nombreux complices.
    Aussi je ne suis pas très loin de penser comme Lytta Basset dans son livre « Le désir de tourner la page, au-delà du pardon » (Prix 2007 de littérature religieuse). (J’ai commencé à le relire et j’ai toute confiance en Lytta Basset qui se base sur son histoire personnelle).
    « On a trop souvent fait du pardon un but en soi. Et s'il s'agissait plutôt de tourner la page pour pouvoir enfin se libérer ? D'assumer ses blessures bien plus que d'attendre une impossible réparation ? Lytta Basset présente ici la quintessence d'une recherche de plus de dix ans, pour nous livrer les grandes étapes de cet incontournable travail de pacification avec le passé. Pas à pas, en s'appuyant sur des personnages ou des épisodes bibliques, elle nous invite à suivre une trajectoire de renouveau pour s'accepter et s'aimer, tout blessé que l'on soit. Alors seulement, l'unité intérieure se fait jour et la joie est au rendez-vous. »

    Emylia

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    1. Bonjour Emylia,
      Merci pour ce magnifique commentaire, tellement vrai.
      J'ai lu aussi votre billet dans l'onglet, special reserve au pardon.
      Decidemment ce difficile sujet aura suscite beaucoup de reflexions et de commentaires divers et varies, selon la sensibilite de chacun et son vecu personnel. Tous ces echanges sont un immense enrichissement, j'y puise beaucoup de force.
      Je vous remercie chaleureusement pour tout ce que vous nous apportez a toutes et tous.
      Je souhaite une petite chose, c'est de rester "une Chretienne Anonyme", dans ce blog.
      Que le Seigneur vous benisse. Bonne journee
      Nainai

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  13. Nainai,...c'était simplement pour vous aider vu que nous sommes dans le même cas de façon différente bien sûr mais, je respecte votre choix et sachez que la prière et nos prières vous aideront dans votre cheminement.
    Pour l'instant, écrire pour moi, c'est très difficile...mais je vous lis.
    Je demande à Dieu de vous bénir.

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    1. bonjour Anonyme du 04 Mars 18:42
      Infiniment merci pour votre message empreint de grande sollicitude et gentillesse. Je compatis a votre difficulte d'ecrire.
      Je pense bien a vous, et meme si vous n'ecrivez qu'une seule ligne, je vous lirai avec plaisir et vous repondrai, dans la mesure de mon possible.
      Moi aussi je prie pour vous et je demande a la Vierge Marie, de vous proteger et de vous aider.
      Nainai

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  14. Bonjour à tous,

    Une personne sur dix est un pervers narcissique. Ce qui fait que la probabilité de se retrouver une seconde fois confrontée à ce genre de situation n’est pas nulle. Mais la seconde fois (vécu dans un contexte différent du premier cas), on ne le vit pas du tout de la même façon. On est devenu expert dans cette matière et l’on identifie les dérives instinctivement : un mot, une phrase, une attitude, un regard, une grimace déplacés. On observe, on étudie, on compare. On reste silencieux pour ne pas dévoiler ce qu’on sait.
    Et puis quand la grosse colère éclate, on ne se sens plus dans la peau d’une victime, mais dans celle d’un observateur scientifique extérieur qui analyse objectivement et qui comprends tout, qui suit les mécanismes, les enchainements, le déroulement de la situation qui dérape de façon évidemment parfaitement orchestrée.
    C’est comme une comédie jouée par des acteurs, dans le but d’impressionner la victime et les témoins. Mais la deuxième fois, je n’étais pas seule. Le Christ m’accompagnait, avec le récit de la passion. C’est presque pareil : le silence de la victime, le déchainement et la colère des accusateurs, les accusations mensongères et complètement ridicules, la rage du pervers à ne pas réussir à entrainer sa victime dans son propre enfer de haine.
    La deuxième fois, je ne ressens plus que de la miséricorde pour celui qui est prisonnier de sa haine instinctive, enchainé à ses schémas de réaction programmée pour détruire. La deuxième fois, même si j’ai du encore partir, je suis restée entièrement vivante et pas du tout dupe de la comédie. Je pense que le Christ n’est pas pour rien dans ce changement de perception de la situation et le fait que je ne m’en suis sortie pas si mal.
    Pour le futur, je risque à nouveau de me retrouver face à mon premier offenseur. J’essaye d’éviter de me retrouver dans cette configuration. Mais je risque tout de même de me retrouver en confrontation frontale un jour prochain. Je crois que tout le travail intérieur que j’ai accompli pendant des années est une longue préparation à cette éventualité.

    Que le ciel vous tienne tous et toutes en joie.

    Emylia

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  15. Bonjour à tous et toutes,

    Ma petite pensée du jour, après ma lecture du soir:

    Il y a deux lectures des Évangiles qui s’opposent « presque » depuis toujours : celle qui interprète que la vie doit être un chemin de croix permanent, justifiant les coups, les humiliations, la tristesse, le malheur et la haine. L’autre lecture considère que le Christ a justement voulu nous enseigner que si nous savions nous éloigner de ce chemin là, alors le bien-être, le bonheur et l’amour seraient au rendez-vous de la vie.
    Selon Lytta Basset, dans son dernier livre « Oser la bienveillance », la seconde approche, celle du bonheur était celle comprise et recherchée par les Pères du désert. La première approche, celle du malheur, a été introduite par Saint-Augustin assez tard dans l’Église, seulement au V ieme siècle. (Je suis désolée de revenir sur l’histoire, mais pour se relier à Dieu, il faut se comprendre soi-même, donc connaître sa propre histoire.) Effectivement, Saint-Augustin a incrusté le concept du péché originel au cœur de la théologie, qui justifie toute les maltraitances comme une juste pénitence. Il n’y a qu’à lire le début de ses Confessions pour comprendre à quel point Saint-Augustin remercie ses maitres de l’avoir battu pendant sa jeunesse. Sans maltraitance, il n’aurait jamais appris toute la culture qu’il a apprise de force et il ne serait pas devenu le grand théologien que l’on sait.
    Ce concept « d’avoir à souffrir pour vivre, et de devoir expier une faute imaginaire » est resté ancré dans notre société malgré la déchristianisation massive, particulièrement en France.
    Ce n’est pas pour rien qu’en France, nous sommes les champions européens du mal-être au travail, à l’école et peut-être dans les familles qui conduisent à la consommation excessive et aberrante d’antidépresseurs. Cette maltraitance est incrustée au cœur du système éducatif familial et elle doit rester en partie présente de façon sournoise dans l’éducation académique (Évaluation permanente des enfants, maltraitance dans les cours d’école, suicide des jeunes et jeux suicidaires).
    On sait Ô combien, l’Église trainera encore malheureusement pendant longtemps cette image castratrice du bonheur et que naturellement de nombreux occidentaux espèrent trouver dans des spiritualités exogènes, des représentations plus justes et apaisantes de l’Être Humain.
    Alors Basta ! Il faut contribuer à restaurer le première vérité « Oser la bienveillance » comme l’affirme Lytta Basset. Quand on sait toutes les épreuves qu’elle a vécues, toutes les solutions qu’elle a essayée en décodant le sens des Évangiles, il y a peu de doute qu’elle ait raison.

    Bonne journée.

    Emylia

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  16. Malheureusement, je n'ai pas lu ce livre de L; Basset. Je ne sais si elle y parle de l'influence du jansénisme. Elle sévit encore.
    En effet, nous avons pratiquement tous influencés directement ou non, par cette doctrine de Jansénius, un théologien néerlandais du XVIIe siècle qui reprenait les thèses de Saint Augustin en leur donnant une grande force par une morale austère, rigide, puritaine, attachée aux "mérites" pour arracher, à grand renfort de pénitences variées,un salut acquis de haute lutte.

    Ces façons de voir ont eu beaucoup de succès en France. (Port-Royal, Pascal ) Elle a été condamnée par les hautes autorités de l'Eglise, ce qui ne l'a pas empêchée d'imprégner les esprits jusqu'à nos jours.

    J'ai failli en parler bien des fois ici. Elle explique de nombreux réflexes encore, soit d'adhésion, soit de rejet total, entraînant, hélas, le rejet de l'Evangile du même coup.
    Un prêtre, qui faisait de la direction spirituelle, me disait un jour, il y a quelques années, qu'il constatait encore les effets de cette mentalité, souvent absorbée à notre insu, chez les personnes qu'il conseillait.

    Je dois, moi aussi, me défaire de cette façon de voir peu à peu ." Changer de religion" à l'intérieur du christianisme pour lui être fidèle. Changer de religion, c'est ce que conseille M. Bellet. Le prêtre que j'évoquais tout de suite était d'ailleurs un de ses anciens étudiants. Hélas pour moi, sa nomination dans une autre paroisse m'a empêchée de profiter plus longtemps de ses conseils.

    Cela me parait important, en effet, de savoir pourquoi les commentaires d'Evangile peuvent parfois diverger et les réactions des prêtres varier selon leur propre éducation. Important aussi de ne pas avoir le raisonnement du" tout ou rien" et faire la part des choses. Sans doute en apprenant à lire l'Evangile avec des yeux neufs. De nombreuses possibilités nous sont offertes maintenant.
    Thérèse

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  17. Emylia, Therese, comme vos commentaires sont vrais.
    Je ne puis m'exprimer avec autant de reference, mais combien de Chretiens de "ma generation" ont entendu : il faut souffrir, il faut expier, c'est ma faute .... ma tres grande faute !!! combien d'entre nous, sommes nous toujours, lorsque nous recevons "des coups" a courber l'echine, encaisser parcequ'il faut souffrir. C'est ce que l'on m'a enseigne au cathechisme et c'est pourquoi combien d'entre nous sommes mines par le syndrome de culpabilite? et ce syndrome qui ronge a longueur de vie.
    Personnellement j'ai change de "methode" en me disant mais de quoi suis je coupable? du mal que l'on me fait, du fait d'exister alors que je n'etais pas desiree? parceque j'etais consideree comme un "accident". Alors, le jour ou j'ai decide de dire "non" de ne plus accepter l'inacceptable, c'est la que tout est alle mal, mais surtout pour ceux qui faisait le mal. Alors, je me suis mise de cote, en retrait, eloignee de tout ce mal en me disant que je n'etais coupable de rien et que j'etais la, et bien la par la volonte du Christ et que j'etais aimee du Christ et de ceux qui m'aiment.
    Maintenant je tente d'etre sereine, dans la priere, en paix, donner le meilleur de moi meme pour ceux qui en valent la peine. Et puis, "mon amour" je l'offre a qui le merite, et je le donne totalement. Jamais je n'ai rendu le mal pour le mal, cela est usant et ce n'est pas dans ma facon d'etre. Trop souvent ma grande colere s'est retournee contre moi en faisant souffrir mon corps. Alors, comme me l'a dit Therese, se defaire de la culpabilite, lacher sa douleur comme l'a dit Emylia.
    Mais notre religion nous incite souvent a nous auto flageller, enfin cela est juste mon avis.
    Pour terminer. Emylia vos billets sont remarquables. Therese vos commentaires magnifiques. Un bonheur et un grand reconfort de vous lire.
    desolee si mon commentaire est denue de reference, mais il est sincere.
    Je suis en train de lire le livre d'Alexandre Jollien "petit traite de l'abandon" et j'ai recu le livre d'Etty Hillesum "une vie bouleversee" ensuite je commanderai celui de L. Basset. J'ai de la lecture en perspective.
    Merci pour toutes ces references de lecture donnees pour ce qui est pour moi enrichissant. Je n'aurai pas assez du reste de ma vie pour apprendre et a comprendre, quoi que !!!!
    Que Dieu vous benisse
    Nainai

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  18. Bonjour à tous et toutes,

    Merci à Thérèse et Nainai,

    Au sujet de Lytta Basset, j'ai recommencé la lecture du livre "Tourner la page". Je m'aperçois que je l'apprécie bien plus que lors de ma première lecture car nos échanges sur ce blog ces derniers temps éclairent la pertinence de son texte.

    Emylia

    Je continue ensuite sur le jansénisme dans le prochain billet.

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  19. Dès qu’il y a un combat pour imposer une vision de ce que devrait être le monde, il n’y a que de la violence et de la confusion. Au cours de l’histoire, les différents ordres religieux n’ont pas arrêté de se quereller et de s’envoyer à la figure leur richesse ou leur pauvreté, leur bienveillance ou leur rigorisme excessif, leur fondamentalisme ou leur modération.
    Alors je dois dire que j’ai bien du mal à discerner qui sont les bons et les méchants. Au moment de l’affaire de « Port Royal », il y a un affrontement épistolaire terrible entre Jésuites et Jansénistes. À l’époque les Jansénistes se réclament de la pauvreté tandis que les Jésuites se seraient laissés aller à vivre plus que confortablement. Notez qu’aujourd’hui, les Jésuites sont plutôt considérés comme pauvres et sérieux.
    Pascal, l’un des plus brillants génies scientifiques et littéraires français de son époque, très précoce prend parti pour les Jansénistes qui passent pour des résistants courageux contre les Jésuites présentés comme laxistes, en particulier en soutenant l’abbaye de Port Royal rebelle (qui devait se trouver à côté de la station de métro port royal à Paris).
    Ca se termine très mal dans le drame, dans un rapport de force inégal, car Louis XIV, probablement sur insistance du pape et des Jésuites fait raser Port-Royal (c’est bien dommage) au 18eme siècle.
    Pascal hyper-intelligent, mais aussi devenu très croyant après une conversion fulgurante, cède tous ses biens aux pauvres, et j’ai même l’impression qu’il s’est laissé mourir très jeune à 39 ans, sans essayer de se faire soigner.
    Était-ce le signe de la dépression liée à une forme d’extrémisme religieux rigoriste ?
    Je veux dire que la juste mesure, le bon sens et la raison sont toujours absents de ces rapports de force sans merci, même aujourd’hui.
    Qu’y pouvons nous comprendre nous-autres laïcs, extérieurs aux intérêts des uns et des autres et totalement dépassés par les enjeux ? Fuir en urgence.
    Sinon au sujet du jansénisme dans le nouveau livre de Lytta Basset, je ne peux pas répondre précisément car je n’en suis qu’au début. Cependant elle reprend un thème qu’elle avait envisagé de présenter pour son mémoire de doctorat en théologie, après avoir renoncé en raison d’un épuisement personnel sur la recherche de l’origine du mal. Cela représente pour elle, un certain nombre de décennies d’interrogation sur le sujet.

    Bonne journée.

    Emylia

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  20. En effet Emylia, il est bien difficile pour nous dans ces conflits du passé de s'y retrouver. Pascal est admirable par d'autres côtés et il a connu la joie de croire, lui au moins !

    Pour moi, l'intérêt de l'Histoire c'est de comprendre comment nos réactions peuvent découler, souvent à notre insu, de prises de positions du passé. Il ne s'agit pas de juger avec nos yeux d'aujourd'hui. On commettrait un anachronisme.

    Si j'ai insisté ce matin sur le côté triste du jansénisme -condamné à son époque je le rappelle et jamais réhabilité que je sache- c'est qu'on a confondu ces pratiques expiatoires avec ce que Dieu lui-même demandait. On les a même trop souvent privilégiées.

    J'avais à l'esprit la conversation que j'ai eue il y a quelques jours avec un proche. On parlait du carême et je lui disais comment une bibliste (j'ai peur d'écorcher son nom )présentait la célébration des cendres, de manière joyeuse et positive.
    Cet homme ne pratique plus depuis longtemps, mais il a eu une éducation très très stricte à l'intérieur de l'Eglise. (Ceci explique d'ailleurs sans doute cela)
    Il me disait: "Je me souviens d'un curé de notre paroisse que tout le monde considérait comme un saint. Il mangeait très peu et s'imposait toutes sortes de privations. Mais ses jeunes vicaires auraient eu besoin de manger plus. Il leur imposait le même régime et ces jeunes souffraient littéralement de la faim"

    Ce manque de charité, connu des paroissiens parait-il, ne les choquait pas. Ils avaient la même mentalité que leur prêtre. Le commandement premier donné par Dieu est pourtant: "Tu a i m e r a s ...ton prochain comme toi-même".
    Remarquez, c'est bien ce que ce curé faisait: il aimait ses vicaires aussi mal qu'il s'aimait lui- même, en les privant de nourriture. Mais ils en souffraient plus ayant des besoins plus grands à leur âge et n'ayant pas choisi ce jeûne
    .
    Que les souffrances que l'on s'impose passe avant la charité me parait une déviance grave de l'esprit de l'enseignement du Christ. Ce n'est pas saint ni sain.

    Merci Nainai pour vos compliments. Je ne cache pas qu'ils me font du bien. On ne m'a pas vraiment appris à m'aimer non plus. J'apprends sur le tard. Les compliments étaient suspectés de pousser à l'orgueil.
    Bon après-midi
    Thérèse.

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  21. La bibliste dont j'avais peur d'écorcher le nom est Marie Noëlle Thabut.

    je ne veux pas dire que le jeûne ou les privations de carême n'ont pas lieu d'être. Je veux dire qu'heureusement aujourd'hui on leur donne un autre sens que souffrir pour souffrir. Cette bibliste dit que jeûner c'est mettre de côté ce qui n'a pas lieu d'être et faire l'inventaire de ce à quoi il nous faut renoncer pour être vraiment à la suite du Christ. J'espère ne pas déformer ses propos car je la cite de mémoire. C'est un chemin de conversion. tout ce qu'elle disait avant ça était enthousiasmant.
    Thérèse

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  22. C'est encore moi!
    Je me suis trompée cet après-midi. J'aurais dû écrire: pour cette bibliste, jeûner c'est mettre de côté ce qui n'a pas d'importance.
    J'aime bien ce que disent les sœurs de Beaufort à propos du jeûne: "Va-t-on jeûner parce qu'on le devrait, parce que la Loi nous le demande? Ce ne serait pas bien comprendre le message. Le Carême est un temps privilégié pour descendre à la source de notre foi, qui est l'Amour déposé au tréfonds de notre cœur par le Christ.

    Je pense que cela répond, Emylia, aux deux façons de lire l'Evangile qui s'opposent depuis toujours, comme vous le disiez très justement hier: la Loi d'un côté (et la Loi pour la Loi ) et d'un autre côté l'Amour. Je ne sais si je réussis à exprimer clairement cette idée.

    Je pense, Nainai, que vous avez bien compris un jour comment choisir la vie, la vraie. Vous n'avez vraiment pas eu de chance qu'au catéchisme on vous ait appris qu'il fallait souffrir pour plaire à Dieu. Quelle idée de Dieu vous donnait on ainsi !!!

    Je trouve tout à fait admirable que vous en soyez arrivée où vous en êtes aujourd'hui sur le plan de la foi. Cela montre que vous avez déjà fait un travail très important pour vous dégager de tout ce triste conditionnement. Mais au fond de vous, vous étiez déjà saine, depuis toujours, puisque vous n'avez jamais voulu vous venger.
    Cette montée vers Pâques, fête du triomphe de l'Amour sur la haine et la mort, entamée depuis hier va vous porter encore. C'est ce que je vous souhaite de tout mon cœur.
    Bonne nuit.
    Thérèse.

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  23. Bonsoir Thérèse,

    Effectivement, je n'y avais pas pensé : "Jeûner c'est mettre de côté ce qui n'a pas d'importance."

    Cependant que devrait t'on faire avec des nourritures spirituelles (comme des lectures) ?
    Peut-être faudrait-il adopter le silence ?

    Le Carême est un temps privilégié pour descendre à la source de notre foi, qui est l'Amour déposé au tréfonds de notre cœur par le Christ.

    Mais que doit t'on faire de plus ou de moins que d'habitude pour descendre à la source de notre foi, particulièrement pendant le Carême ?

    Bonne nuit Thérèse !

    Emylia

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  24. Je n'aurai pas la prétention de donner mes conseils car c'est aussi la question que je me pose. Le texte tiré du petit livret biblique qui accompagne chaque mois la revue "Panorama" se poursuit ainsi:
    "Alors, nous saurons quel jeûne nous appelle et peu importe la forme qu'il prendra, visible ou non, car avant tout, il exprimera notre amour et notre attachement à Celui qui nous aime le premier."
    Donc chacun adapte à son cas. L'Esprit nous dira certainement dans la prière, si nous le lui demandons, ce à quoi nous devons veiller et peut-être renoncer pour le temps du carême ou définitivement.
    Bonne journée à vous Emylia et à tous et toutes.
    Thérèse.

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  25. A Emylia, a Therese en reponse a vos commentaires.....
    Comme toujours vos commentaires sont tres justes et vous avez les mots pour le dire.
    Je sais, Therese que vous n'aimez pas trop les complimente, alors je vous dis simplement que j'apprecie vos posts ainsi que ceux d'Emylia.
    Mercredi au soir, je suis allee a la Messe des Cendres, ouvrant ainsi la periode du Careme.
    A la fin de la messe le chant que vous devez connaitre etait " Changez vos coeurs, croyez a la bonne nouvelle, changez de vie, croyez que Dieu vous aime"
    Mon coeur etait gonfle de joie.
    En ce qui me concerne le Careme est effectivement une periode ou, comme le dit Emylia le temps privilegie pour descendre a la source de notre Foi.
    En effet, cette periode est, pour moi, un temps de reflexion, le jeune qui consiste a se priver de nourriture alimentaire n'est pas important pour moi, je le respecte surtout la semaine Sainte.
    Mon jeune est surtout un jeune sans publicite, sans arrogance, loin du tapage des medias. Beaucoup de periodes de silence ou je peux reflechir, de petites privations, certes, mais beaucoup de petites choses qui viennent du coeur. Prier, ouvrir d'avantage mon coeur aux autres, offrir mes services a ceux qui en ont besoin, et comme le dit Emylia, mettre de cote tout ce qui n'a pas d'importance.
    Effectivement, Therese, j'ai eu la malchance d'avoir un cathechisme ou il fallait souffrir pour plaire et se faire aimer du Seigneur. L'essentiel est qu'apres une longue, tres longue periode d'eloignement, le Seigneur m'ait envoye des signes, des invitations a le suivre sur ce chemin que je trouve si difficile, mais sur lequel je suis heureuse de cheminer. C'est cela aussi pour moi la bonne nouvelle.
    Au sujet de mes souffrances psychologiques, c'est vrai que l'amelioration s'est faite au prix d'un travail enorme, et ce n'est pas un hasard si je suis sur le chemin du triomphe de l'amour sur la haine, meme si, helas il y a encore du travail a accomplir, je me suis eloignee du mal, j'ai tourne le dos aux attaques, bouche mes oreilles aux insultes, ferme les yeux sur ce qui etait laid. Et pour terminer, si j'ai bien decrypte certains messages de certains anonymes sur blog de Thierry, les epreuves font grandir.
    D'habitude, je suis hors de France pour la periode du Careme et Paques, cette annee c'est un peu different, je suis ici prete à vivre cette periode le mieux possible en croyant a la bonne nouvelle.
    J'ai une pensee et prieres pour tous les anonymes qui souffrent, et qui, comme moi, son sur "le chemin" qui j'en suis sure un jour nous menera vers la lumiere.
    Je suis inscrite pour suivre le Careme sur le site : croire.com
    Cela est une aide precieuse, c'est simple, bien fait et cela me convient parfaitement.
    Bonne journee a vous toutes et tous.
    Amities en Jesus
    Nainai


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  26. Bonjour à Tous et Toutes,

    En réponse à Thérèse et Nainai.

    Une période de souffrance ou de traversée du désert est une période de jeûne "de joie et de paix" qui donne la faim de retrouver " la joie et la paix" ainsi que le désir de rétablir au plus vite des relations saines avec les autres et le Tout Autre. Ce sont ces relations qui vont nous substanter et nous redonner à vie au terme de notre jeûne.

    Bonne journée.

    Emylia


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  27. Je me réjouis de voir que l'évocation douloureuse des conflits et affrontements qui posaient nécessairement la question du pardon au début de cette semaine, ait laissé place peu à peu au thème du Carême qui doit être une période de transition avant une résurrection personnelle, de notre vivant.

    Emylia

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  28. En effet, Emylia, cette réflexion commune m' a beaucoup apporté, personnellement.. Merci à toutes les deux. J'aime votre façon de voir votre marche vers Pâques, Nainai..
    Je ne peux, hélas, m'attarder aujourd'hui.
    Très bonne soirée.
    Thérèse.

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  29. Le chemin...c'est, déjà la lumière!!! car c'est elle qui vous attire et vous met en chemin.
    Nainai, vous changer.....vous évoluer... ça se sent rien qu'à vous lire! et j'en suis vraiment très heureuse pour vous.
    N'oubliez pas!! Dieu vous aime et prions les uns pour les autres.
    Bon wend à toutes et à tous.

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  30. bonsoir message de 18:40
    Merci. Oui, meme si le chemin est long et difficile, la lumiere est au bout. Il faut garder courage et espoir. La patience, l'espoir, les prieres aident beaucoup.
    Oui, Dieu nous aime et nous prions les uns pour les autres.
    Bonne soiree et bon week end a vous aussi
    Nainai

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  31. Bonsoir Nainai,

    Je suis sure que ce lien sur Lytta Basset sur "Les Blessures de la vie" est vraiment pour vous sur France Culture (Les racines du ciel).

    http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-les-blessures-de-la-vie-avec-lytta-basset-2013-07-14

    Très bonne écoute.

    Emylia

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  32. Je pense que j'ai tort sur plusieurs points. C'est vraisemblablement Lytta Basset qui a raison et qui a analysé mieux que moi les différentes étapes pour surmonter une destruction de soi par autrui.

    L'auto-compassion est nécessaire, la colère et la révolte aussi, la demande de justice exprimés à Dieu, donc dans la prière sont indispensables.
    Tout est dans l'histoire de Job. C'est aussi exprimé dans les psaumes.
    Il faut se méfier de l'acceptation "stoïcienne"de la providence.
    La résistance nous fait advenir dans ce que Lytta appelle notre consistance.
    C'est une sorte d'épaisseur d'humanité-divine. On n'est plus un bout de paille virevoltant au vent. C'est la confrontation avec le malheur qui peut nous donner notre consistance.

    À suivre...

    Emylia

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