samedi 1 mars 2014

La messe est une prière

La messe est une longue prière se déroulant immanquablement selon un cérémonial bien déterminé. Elle est structurée en séquences pratiquement fixes, et d’autres variables quotidiennement comme les lectures. Nous y retrouvons presque toutes les formes de prières que nous pouvons pratiquer individuellement chez soi, la prière de louange, d’actions de grâce, de lecture méditative, de méditation... Mais la messe est l’occasion souvent seulement hebdomadaire (ou moins fréquente parfois), de pratiquer nos prières en communion avec les autres fidèles et avec le prêtre, notre médiateur humain auprès du Christ et de Dieu.

Elle peut sembler terriblement routinière, même si certaines séquences varient comme les différentes lectures et surtout l’homélie qui recadre toutes les paroles entendues sur notre expérience humaine vécue personnellement. On comprend que la répétition puisse susciter parfois l’ennui. Mais que voulez vous, une prière n’est ni un spectacle ni une séance d’instruction religieuse. Cependant, plus on assiste à des messes, plus on pénètre la justesse de son symbolisme sacré, plus on perçoit son importance.

Toute la finalité de la messe vise la séquence eucharistique au cours de laquelle le prêtre énonce la très belle oraison eucharistique que nous n’avons probablement pas l’occasion de prier seul chez soi. C’est à ce moment là que le symbolisme religieux atteint son paroxysme.
D’une part, l’assemblée des croyants fait offrande à Dieu du fruit de son labeur, matérialisé symboliquement par le pain et le vin, en signe de gratitude pour tous les bienfaits reçus de la part du créateur. D’autre part le prêtre rejoue symboliquement la cène du partage du pain et du vin par le Christ où ce dernier tente d’expliquer à ses apôtres, le sens du don de sa vie pour le rachat de l’âme de l’humanité. Les deux symbolismes se superposent et s’interpénètrent pour conduire à la transformation du pain et du vin bénis par Dieu sollicité par les offrandes, en corps et sang du Christ qui vont purifier toute l’assistance, et renouveler ainsi la promesse du salut.

Dans la pratique, notre contribution aux offrandes est simplement symbolique car peu d’entre nous ont un rôle direct dans ce travail de production du pain ou du vin, contrairement aux paysans et moines d’autrefois. Qu’avons nous personnellement à offrir à Dieu ? Nos plus sincères prières, nos plus beaux chants, notre gratitude, notre confiance, notre amour, et un cœur plein d’allégresse et de joie quand c’est possible.

Et aussi relire chez soi, tranquillement les différentes versions de la prière eucharistique, méditer lentement le sens de chacune de ses phrases est presque aussi beau que la prière du "Notre Père" !

Emylia

15 commentaires:

  1. J'ai oublié de préciser que le symbolisme religieux étant sacré, il nous élève de notre condition terrestre ordinaire vers notre vocation divine....

    C'est peut-être aussi important.

    Bon week-end à tous et toutes.

    Emylia

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  2. Bonjour ,

    Je crois, Emylia, que la consécration est encore plus qu'un symblolisme.
    Je ne suis pas théologienne, aussi j'aurai peut-être un peu de mal à bien exprimer cela, mais je vais essayer quand même.

    Je n'ai peut-être pas bien compris ce que vous entendiez par symbolisme, mais en tout cas, pour moi, et je crois en théologie catholique, la messe n'est pas une commémoration, une reconstitution historique. Le prêtre , par ses paroles et ses gestes, paroles et gestes sacramentaux ( c'est à dire efficaces, qui font ce qu'ils disent) refait exactement ce qu'a fait le Christ le Jeudi- Saint à la Cène. Nous croyons que le Corps et le Sang du Christ sont réellement présents, sous la forme du pain et du vin , sur l'autel.

    Les protestants et les catholiques se sont littéralement bagarrés sur cette question après la Réforme. Pour certains protestants, de nos jours encore, il n'y a pas de présence réelle sur l'autel et ils évoquent simplement le souvenir des gestes et paroles de la Cène. Pour d'autres, il s'agit comme pour nous, catholiques d'une présence réelle.

    A chaque fois qu'une messe est célébrée, C'est un événement extraordinaire , au sens littéral, c'est à dire sortant de l'ordinaire, un véritable - m i r a c l e -; Nous avons tendance, hélas, à le banaliser parce qu'il se produit tous les jours et plusieurs fois par jour.

    Vérité difficile à croire. Des disciples ont quitté Jésus quand il l'a annoncée. .A ses apôtres Il demande: "Voulez vous me quitter vous aussi? ". Pierre répond: "A qui irions nous Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle".
    Ce sont bien des vérités qui concernent au plus près la foi, foi en des réalités invisibles sortant du cadre des réalités pouvant être expliquées par la science.

    Si tous" les invités au repas du Seigneur " comme il est dit au début de la messe, se rendaient vraiment compte à quoi ils sont invités...! S'ils savaient le don de Dieu...!.

    Pardonnez moi, Emylia, ces précisions, et ce ton un peu prédicateur. J'avais juste peur que le mot "symbolisme", employé banalement dans la vie courante, puisse prêter à confusion.
    Amitiés à tous.
    Thérèse.!

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  3. Je viens de publier un texte de commentaire, du moins je croyais. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je ne le vois pas. Ne peux recommencer tout de suite. Essayerai ce soir. Thérèse.

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  4. Bon le revoilà! Il manque juste un paragraphe:

    Je précisais, répétais que c'est réellement le Corps du Christ que nous mangeons , comme nous le savons. J'insiste car je veux dire que ce n'est pas symboliquement que nous prenons le Corps du Christ et que c'est bien le Corps réel présent sur l'autel par la consécration. Corps donné sur la croix et ressuscité. Corps qui nous fait participer à cette mort , qui nous rend capable d'amour, et Corps ressuscité qui nous donne accès à la Résurrection . Vérité qui nous dépasse et me donne plutôt le vertige quand je l'écris.
    C'est cette vérité qui faisait fuir des disciples après le discours de Jésus sur " le Pain de Vie "
    Je demande à quiconque verrait une erreur doctrinale dans tout ce qui précède d'avoir la gentillesse de me corriger. Merci.
    Thérèse.

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  5. Bonjour Chère Thérèse,

    Je crois que vous dites ce que j'ai essayé d'exprimer. Dans le langage de ma Sainte de référence Ste Th. d'Avila, elle utilise l'adjectif surnaturel qui est l'équivalent d'extraordinaire pour qualifier l'événement qui se déroule lors de l'eucharistie.

    J'ai eu besoin de rajouter "symbolisme sacré" mais vous avez raison de souligner que l'événement est réel.

    Je voulais surtout insister sur le double mouvement : de l'homme vers Dieu et de Dieu vers l'homme, le double don des offrandes pain et vin de l'homme vers Dieu et du corps et sang du Christ de Dieu vers l'homme. Evidemment la valeur de cet échange est disproportionné dans la mesure. Le don de Dieu est de valeur infinie, tandis que celle de l'homme est le simple fruit de son labeur.
    Il me semble que c'est une invitation pour nous de donner en proportion de nos possibilités : attention, prières, chants.

    Je voulais juste insister sur le fait que le participant n'est pas passif. Il a quelque-chose de lui-même à offrir humblement.

    Mes amitiés.

    Emylia

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  6. Complètement d'accord avec vous Emylia;
    En effet, surnaturel est le mot qui convient et en Ste Thérèse d'Avila, vous avez un guide formidable,
    J'aime ces paroles de l'offertoire:" fruit de la vigne et du travail des hommes "à propos du vin , puis " fruit de la terre et du travail des hommes" à propos du pain;
    Nous ne pouvons jamais offrir que ce que nous avons reçu de Dieu, mais le fait de l'offrir et de lui donner cette destination, est une belle élévation (consécration) de nos activités déployées pour gagner notre pain et poursuivre la création du monde.
    Nous croyons en de bien belles choses !
    Thérèse.

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  7. Que pensez vous de cette phrase de Georges Bernanos:

    "On est toujours indigne de ce qu'on reçoit, mon enfant, car on ne reçoit jamais rien que de Dieu."
    Dialogues des Carmélites

    Emylia

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  8. Qu'elle est très vraie !
    Thérèse.

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  9. Je reviens: sur cette citation.
    Je pense qu'elle est pleine d'humilité, mais je crains qu'elle soit comprise comme un certain mépris de soi. Je veux dire un certain mépris de l'homme. Je pense que la messe donne à l'activité humaine une grande dignité.

    J'ai bien fait attention aux paroles du prêtre tout à l'heure à la messe.( Je recopie dans le livret "Prions en Eglise".) Il disait dans la prière eucharistique: "Sanctifie pleinement cette offrande par la puissance de ta bénédiction, rends la parfaite et digne de toi; qu'elle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ, notre Seigneur;

    Donc; et c'est admirable, si tout ce que l'on apporte à la messe de nos offrandes: travaux, souffrances , joies etc... bref notre vie, nos vies sont prises par Dieu avec le pain et le vin déposés sur l'autel pour en faire le corps et le sang du Christ et redonnés dans la communion transformés en Vie éternelle, cela donne une immense valeur à ce que nous apportons nous-mêmes à la messe . Cela donne une grande valeur à nos vies. C'est ça rendre grâce, faire eucharistie ou je me trompe?

    Ce que l'on offre est indigne au départ, mais tellement grandi , magnifié, par Dieu que cela devient, grâce à Dieu - et notre participation, notre acte d'offrande - un échange tellement beau que rien n'est plus indigne.

    Tout ça me dépasse tellement et pourtant...! On dit bien que l'eucharistie (la messe)est le sommet de la vie chrétienne!

    Bonne soirée et très bon dimanche à tous.
    Thérèse.

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  10. Bonsoir Emylia et Therese,
    Je penserai, demain a la messe, a ce que vous dites a propos de l'Eucharistie, des offrandes. Je vais surtout deposer en offrande ma confession d'aujourd'hui, qui fut longue car lorsque j'ai aborde le sujet du pardon, ce fut vais je dire un mot peut etre trop fort, un desastre. Le pretre qui m'a confessee me connait fort bien, il a tente a nouveau de me convaincre. mais, voila je ne suis pas prete. Il m'a dit de prendre mon temps, de demander au Seigneur de pardonner pour moi. Suis je une mauvaise Chretienne? Je demande simplement pardon, de ne pas pouvoir pardonner !!!
    Ma confession s'est terminee dans les larmes. Bien sur j'ai recu l'absolution, merci Seigneur. J'etais apaisee, je suis de nouveau tourmentee. Dieu que tout cela est difficile. Ce soir j'ai telephone au pretre, ne pouvant rester sur l'amertume que j'ai ressentie toute la journee. Il m'a rassuree, et demande d'etre patiente. Demain la Messe sera ma priere. Merci d'avoir lu mon commentaire qui, encore une fois, sort un peu du sujet, mais je trouve dans cette Eglise Virtuelle un peu de reconfort.
    Je vous souhaite une douce nuit et un bon dimanche ou je prierai pour vous a la messe.
    Nainai

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  11. Bonjour Nainai,
    Je viens de lire votre Intervention. Elle m'inspire une grande compassion. Je vais y réfléchir. je serais heureuse de trouver les mots qui vous réconforteraient car j'imagine votre souffrance. Puisse la messe vous apporter la paix car la confession et la communion forment un tout.
    Je vous embrasse bien affectueusement.
    Thérèse

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  12. Bonjour Nainai,

    L'intention d'essayer de pardonner est déjà un acte de foi exceptionnel. Cela compte énormément. Je comprends aussi parfaitement qu'au moment de le faire, vos forces spirituelles se dérobent devant l'effort à réaliser. Aussi, je vais aussi prier pour vous dans 30 minutes à la messe pour que Notre Seigneur vous accordent son pardon de ne pas avoir eu suffisamment de forces pour surmonter l'épreuve du pardon et que l'Esprit Saint vous inspire la force de poursuivre.

    Mais je demande à tous et à toutes : N'est-il pas possible de demander seulement pardon à Dieu ?

    Mes amitiés en Dieu.

    Emylia

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  13. A Nainai,
    Il m'est venu une idée. Ce que vous nous dites depuis le début ressemble aux effets d'un syndrome post-traumatique, je crois. Ce qui expliquerait que ni votre très longue analyse, ni les prêtres, ni votre évidente bonne volonté ne réussisse à vous soulager que temporairement.
    Florence dit de ne pas donner de conseil en la matière, avec raison sans doute. Mais vous avez besoin de sortir de cette souffrance. Je vais donc vous faire une suggestion: il existe une méthode de thérapie brève, l'E M D R pour soigner les conséquences des traumatismes post- traumatiques. Vous trouverez des renseignements sur Google en tapant EMDR.
    Vous verrez si cela peut vous intéresser.

    Ce n'est pas de la magie. La méthode est curieuse, je vous laisse la découvrir dans le concret.
    La technique vise, en gros, à déplacer un souvenir mal placé dans le cerveau. Durant la scène qui a créé le traumatisme, les souvenirs se sont "mélangés" et un fait anodin évoque le souvenir douloureux, car il est dans très proche dans la mémoire au lieu d en 'être séparé, si bien qu'il peut revenir n'importe quand et gâche la vie.
    La méthode EMDR remet le souvenir à la place qu'il aurait toujours dû occuper . Il n'est plus qu'un mauvais souvenir, rien de plus, et on peut vivre normalement.

    Si j'éprouve l'envie de vous venir en aide, vous pensez combien Dieu veut vous apaiser durablement et vous voir heureuse!
    Vous verrez ce que vous pensez de ma suggestion.
    David Servan-Schreiber parlait de cette méthode dans son livre: "Guérir". Depuis qu'il a écrit ce livre des découvertes ont été faites grâce aux IRM. Nul besoin de lire tout le livre. Le chapitre concernant ce sujet suffit et le livre st dans de nombreuses médiathèques.
    Bon courage chère Nainai, quel que soit le cheminement que vous aurez choisi.
    Thérèse.

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  14. Bonsoir Therese,
    Je viens de rentrer "m'aerer" par une belle journee ensoleillee.
    Infiniment merci pour vos conseils et aussi a Emylia pour votre amitie.
    Je connais la methode EMDR, mais elle ne s'adapte pas a mon cas. Je n'ai pas ete victime d'un traumatisme soudain, violent et brutal. Il s'agit simplement des consequences d'un grave et douloureux conflit familial, qui durait depuis de tres nombreuses annees et qui m'a conduit a une rupture totale d'avec ma famille et bien avant le deces de ma Mere.
    Face a un pervers narcissique je n'ai pas eu le choix que de fuir et de couper les liens d'une maniere radicale, car cela est bien reconnu, le pervers narcissique n'a de cesse et de plaisir que de detruire l'autre meme ses propres enfants.
    La rupture je l'ai faite avec l'aide de ma psy et de mon ami Pretre, qui m'a beaucoup aide.
    Devant le constat de ce desastre familial, j'ai Dieu soit loue, un epoux remarquable qui m'a toujours soutenue malgre les violentes attaques subies pour me proteger.
    Le danger fut que pour vouloir sauver ma famille, nous avons failli nous perdre tous les deux. J'ai fais un choix que j'assume et ne regrette pas, j'ai moi aussi voulu proteger mon couple. En revenant sur le chemin dont je m'etais ecartee, je "bute" essentiellement sur le mot "pardon" ou "pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font" .. c'est cela qui ne "passe" pas pour moi, car tout ce petit monde savait ce qu'il faisait !!!! Ce matin, j'ai fais offrande, comme vous l'aviez suggere, de ma peine et ma souffrance, puis j'ai communie "tete haute", veuillez excuser ce terme. Mon ami pretre m'a demande de "me redresser". Sans doute, le chemin spirituel est encore un peu difficile pour moi, je trebuche souvent et beaucoup. J'ai remarque un fait, chaque annee le temps du Careme est une periode difficile en ce qui me concerne !!!! comme par hasard !!!!
    Therese, Emylia, vos mots d'amities me touchent profondement. Je suis heureuse de faire partie de votre Eglise Virtuelle. Je suis desolee de mon decouragement d'hier, tant de gens souffrent plus que moi.
    J'ai lu aussi le livre de DS.Schreiber, "guerir" , il donne de bons conseils. J'ai tout lu sur "le harcelement moral" et d'autres livres encore. Helas, ce qui manque souvent c'est la force. Je vais cette annee essayer de faire un bon Careme. Je vais lire vos billets, vos commentaires, cela m'aide aussi beaucoup.
    Ce matin j'ai prie pour vous, a la messe, vous "les Chretiens Anonymes" qui me reconfortez de toutes vos forces.
    Puis je me permettre de vous embrasser aussi ???? je n'attends pas, je le fais.
    Bonne soiree et que le Seigneur vous benisse
    Nainai

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  15. J'ai retenu à la fin de l'Eucharistie que nous étions invités nous-même à nous donner en offrande. Nous offrons notre corps spirituel. Mais il ne faut pas faire de confusion entre offrande de soi et sacrifice de soi.

    Dieu ne demande pas notre martyr et que notre sang soit versé. Il veut que nous trouvions le chemin spirituel du bonheur.

    Bonne soirée.

    Emylia

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