samedi 8 mars 2014

Carême et ascèse


"Le carême est un petit oiseau dont la prière est le centre,
 l'offrande une aile et le jeûne l'autre
pour nous aider à monter vers le Ciel."
Saint Augustin
                                                                                                  

Nous avons déjà commencé à discuter du Carême la semaine passée. J’avais préparé le message ci-dessous. Aussi je pense que cela vaut le coup de poursuivre nos réflexions sur ce thème cette semaine.

Période de Carême ! À la messe, le prêtre nous exhorte à nous convertir. Je ne comprends pas trop ce qui est demandé puisque je suis déjà convertie, il me semble. Que veut-il dire ? Que la plupart des pratiquants font de la figuration ?  Je ne le crois pas ! Qu’on change d’attitude ? Mais quel changement pourrait t’on opérer quand on pense sincèrement suivre le Christ, donc suivre la direction recommandée ?
Mais alors qu’il nous explique ce qu’il faudrait faire de plus ? Prier plus, prier plus longtemps ? Améliorer ses dispositions à l’égard d’autrui, de soi, de Dieu ou de plus se détacher des choses matérielles ? Pratiquer une ascèse ?
Il me semble qu’en ces temps de Carême, il faudrait faire plus certaines choses, et moins d’autres choses. Nous y venons. N’y aurait pas quelques restrictions à s’imposer ? Comme par exemple des restrictions alimentaires ! Mais alors ne serait-on pas en train de privilégier l’expression extérieure de la religion, en changeant les apparences plutôt qu’une transformation intérieure.
Il me semble qu’aujourd’hui l’Église insiste moins sur une ascèse physique et plus sur une forme d’ascèse morale et spirituelle qu’il conviendrait de définir. L’ascèse en-soi n’est pas si absurde, surtout si elle est pratiquée dans la cohérence avec un aspect physique ou physiologique, une considération morale et une dimension spirituelle.
Je peux admettre que dans une société d’abondance, où cependant les biens sont répartis inéquitablement, il y aurait du sens à s’imposer des restrictions. D’ailleurs, est-t‘on suffisamment libre et capable de restreindre sa  consommation de biens de superflus ?
Pourtant d’ascèses, en privations, en limitations de toutes sortes qui ne seraient pas suffisamment vécues en rapport avec un progrès spirituel, on risque de se plomber gravement le moral.
Alors pourquoi ne pas se décider d’être joyeux et optimiste pendant quarante jours et de réjouir de notre gaité toutes les personnes que nous rencontrons. La tristesse n’a jamais été la prescription du Christ. Choisissons préférentiellement des prières joyeuses d’actions de grâces (remerciements, reconnaissance, louange, adoration) ! Voilà un véritable effort à contre-courant de la morosité ambiante !

Emylia

Poème pour souhaiter un bon Carême à tous nos amis chrétiens
Douce fête religieuse, temps de pénitence et de conversion
La foi du croyant s’amplifie, la sagesse devient affection
Mes amis ! Croyants ou pas, il nous faut respecter ces jours saints


Poème pour souhaiter un joyeux carême aux amis de Jésus
Les quarante jours du Carême commencent le mercredi des cendres
Patience, et abstinence rappellent que la vie n’est pas à vendre
L’humilité du cœur est un message qui met l’Homme à nu


Le Carême annonce la venue de Pâques, une douce semaine sainte
L’amour et la vie s’unissent tendrement dans une même étreinte
Temps sacrés qui exigent le respect de tous, croyants et athées
A chacun sa foi, à chacun sa croyance au pays de la laïcité



Message d’amitié pour souhaiter un Carême spirituel et sincère
Belle poésie pour que cette douce fête soit une très belle prière
Que l’on soit croyant en Jésus Christ ou que l’on n’y croit pas
La fête sacrée du Carême nous rappelle le sens de la vie ici-bas




33 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je suis enchantée d'avoir l'occasion de poursuivre cette réflexion sur le carême avec vous.

    Vous écrivez, Emylia,: " A la messe le prêtre nous exhorte à nous convertir. Je ne comprends pas trop ce qui est demandé puisque je suis déjà convertie."
    M. N. Thabut (la bibliste ) dit qu'en langage chrétien, les mots ont souvent deux sens. Par exemple la vie pour St Jean l'évangéliste ou la mort pour St Paul. Je crois que pour le mot conversion , c'est vrai aussi.

    Pour St Paul, justement on sait bien quand a eu lieu sa grande conversion. Elle a commencé sur le chemin de Damas quand il a été renversé de son cheval et que le Christ s'est révélé à lui. Rencontre foudroyante qui a complètement changé sa vie.
    Mais ensuite il lui a fallu découvrir peu à peu, progressivement qui était , qui est, réellement le Christ, et voir peu à peu comment vivre de Sa vie. Il y est parvenu au point de pouvoir dire: "Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi "

    De même Lévi, le collecteur d'impôt dont nous parle l'Evangile d'aujourd'hui. Il se met à suivre Jésus sur ses simples paroles: "Suis moi ". Conversion instantanée. N'empêche! Il a eu à découvrir peu à peu, en devenant Matthieu, à connaître Jésus et à voir où ça le conduirait de le suivre.
    Les exemples sont innombrables.

    C'est de cette conversion, progressive , lente le plus souvent, que le prêtre parle quand il s'adresse à des chrétiens déjà pratiquants.
    On n'a jamais fini de découvrir qui est vraiment le Christ. De plus, nous pouvons peiner en le suivant, le suivre de plus en plus loin ou même se tromper de route en croyant (ou non ? ) être toujours sur le bon chemin.

    On entend souvent dire que la conversion est à reprendre chaque matin. On veut dire par là que nous devons retrouver le désir de marcher, s'il faiblit, et étudier de nouveau la carte, l'itinéraire, pour ne pas bifurquer en route.
    Cela chaque chrétien en éprouve le besoin, je pense.

    Bonne journée à tous et un grand merci de faire route avec moi. Ne pas se sentir seule sur ce chemin, c'est réconfortant .
    Thérèse.

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  2. Je viens de relire votre texte, Emylia. j'avais oublié que vous écriviez vous-même: " Quel changement pourrait on opérer quand on pense sincèrement suivre le Christ ?"
    Je vais réfléchir à cette question. Cela m'éclairera aussi.
    Thérèse.

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  3. Il est évident que le point de vue de chacune (ou chacun ) me rendra un grand service. Merci d'avance. Je crois avoir quelques éléments de réponse, mais ils ont besoin d'être approfondis car ils restent en surface pour le moment.
    Thérèse.

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  4. Bonjour Thérèse,
    Vous avez certainement raison de dire qu'il y a deux formes de conversions, l'une un peu brutale de prise de conscience de l'existence de Dieu et l'autre plus continue dans le temps, basée sur l'approfondissement de la connaissance sur la vérité révélée.

    Ste Thérèse ou le Père Marie Eugène disent (Chap : Lectures spirituelles dans Je veux voir Dieu) : "L’amour procède de la connaissance. L’homme ne peut aimer que ce qu’il connaît de quelque façon.". Il s'agit donc d'approfondir en permanence et sans relâche, sa foi.

    Je vous souhaite un bon week-end.

    Emylia

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  5. "Quel changement pourrait on opérer quand on pense sincèrement suivre le Christ ?"

    Bonjour Emylia, bonjour à tous et toutes,

    Moi aussi je pense que l'on ne peut suivre quelqu'un que l'on ne connait pas, de même l'aimer... Le chemin de l'amour est une lente progression, une 'ascention' douce mais sure vers la surface, vers le haut où nous attend Ce quelqu'un qui nous aime depuis toujours et nous est fidèle : Dieu, Celui que nous connaissons en Christ Sauveur des hommes. Ainsi le carême c'est chaque jour qu'on doit le faire et non pendant quelques jours de l'année et puis tout oublier ce qui est le cas pour beaucoup de chrétiens, hélas - ceux qui attendent le temps du carême pour remonter un peu à la surface et couler de nouveau après...

    Je vous embrasse tous et toutes
    doris +

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  6. Quant aux changements ä opérer - je pense qu'en reprenant la Route avec notre Seigneur chaque matin, Lui-même nous indiquera les changements à opérer afin qu'Il puisse venir habiter en nous car là est Son but... "Que ce ne soit plus moi qui vit mais Christ en moi". La conversion, et la réconciliation, prennnent du temps, je crois que c'est l'Eveil et le pardon qui se font assez rapidement... tout comme le coup de foudre et l'attraction - le 'love at first sight'... Il faut apprendre à aimer celui que nous découvrons chaque jour un peu plus en demeurant en Son amour, en demeurant dans l'intimité d'amour avec Lui.
    Votre soeur
    En Christ
    doris +

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  7. Je reprends le passage du billet à propos des restrictions alimentaires.: " Mais alors
    ne serait on pas en train de privilégier l'expression extérieure de la religion en changeant les apparences plutôt qu'une transformation intérieure ? "
    A mon avis, cela ne s'oppose pas. On ne peut pas dire que dans les monastères on néglige la vie intérieure et pourtant on y pratique les restrictions alimentaires durant le carême. On les met au service de la vie intérieure justement.
    Le christianisme est une région incarnée où le corps a son importance.

    Je ne vois pas l'opposition vie extérieure -vie intérieure comme une opposition entre
    le corps et l'âme. Pour se recueillir, durant les temps consacrés à la prière il est sans doute mieux de fermer les yeux et mettre en sommeil les cinq sens. Mais le bon sens nous montre facilement qu'on ne peut vivre toute la journée les yeux fermés. Quand la vie intérieure est assez intense, elle est toujours vivante même quand nous travaillons ou rencontrons les autres. Il faudrait prier en secret en son for intérieur pour garder la conscience de la présence de Dieu en nous.

    Demain nous entendrons dans les homélies commenter les tentations de Jésus dans le désert. A la première, il répond que l'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu.

    Durant le carême si on nous encourage à quelques restrictions alimentaires, c'est sans doute pour nous rappeler que le superflu en matière de nourriture ou en biens matériels ne doit pas être trop important et qu'il risque d'étouffer notre vie spirituelle si on ne veille pas à un équilibre raisonnable. Le carême est l'occasion d'un réajustement.

    De plus, depuis maintenant plusieurs décennies, l'Eglise met l'accent sur le partage, ((l'aumône ) plus grand durant cette période . Elle nous demande de prendre conscience de la souffrance qu'est la faim pour les pauvres des pays défavorisés ou d'ici en nous privant volontairement. Elle nous demande aussi de verser les économies ainsi réalisées en leur faveur.
    Les restrictions alimentaires ( pour ceux dont la santé le permet bien sûr ) ont donc leur sens. On ne fait plus ça pour rechercher une certaine souffrance pour elle-même dans une sorte de masochisme mal placé, ce que nous dénoncions ces derniers jours. Mais il y a d'autres formes de jeûne possible. Chacun peut voir quels efforts correspondent à une meilleure relation à Dieu pour lui.

    La vie extérieure, en matière de religion, me fait penser à d'autres réalités mais ce serait trop long à aborder maintenant.
    Bon dimanche.
    Thérèse.

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  8. Bonjour Thérèse, bonjour Doris et bonjour à tous,

    Je vous remercie pour tous vos commentaires.
    Cet après-midi, réunion paroissiale de lancement du Carême sur thème du message de sa sainteté François à cette occasion.

    J'ai retenu une invitation à s'enrichir de la pauvreté du Christ.
    Nous sommes appelés à lutter contre toutes les formes de misères, la misère matérielle, morale et spirituelle.
    Il faut commencer par soi-même, sans s'y arrêter bien-sûr.
    Nous avons la possibilité de se dépouiller de "trop de soi", pour faire don à autrui de nos richesses, pas seulement matérielles, mais aussi morale et surtout spirituelles.

    Très beau programme n'est-ce pas ?

    Excellente fin de week-end.

    Emylia

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  9. J'ai aussi entendu une homélie sur ce même thème: s'enrichir de la pauvreté du Christ. Très beau thème et beau programme. J'ai aussi pensé à vous en l'entendant.
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  10. Il y a aussi cette phrase :
    N'oublions pas que la vrai pauvreté fait mal : un dépouillement sans cette dimension pénitentielle ne vaudrait pas grand-chose. Je me méfie de l'aumône qui ne coûte rien et qui ne fait pas mal.

    Autrement dit, on doit faire quelque-chose, bien au delà du simple symbole.

    Bonne soirée.

    Emylia

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  11. Bonjour à tous,

    Cet enrichissement procède de l'apprentissage d'un certain savoir :
    d'une part de se délester de l'inessentiel qui nous encombre,
    d'autre part de s'imprégner jusqu'à l'âme de sa richesse spirituelle.

    Cependant, derrière ces mots, que faire concrètement puisque la foi s'inscrit dans la vie
    incarnée, pleinement vécue ?

    Recevoir, implique nécessairement de donner à son tour !

    Bonne journée.
    Emylia

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  12. Bonjour,
    "La vraie pauvreté fait mal "
    Se faire mal en effectuant un acte de partage aurait ainsi pour but aussi, au delà du fait de soulager la souffrance du pauvre ( matérielle ment, spirituellement, en santé, en savoir etc...), de s'en approcher en vivant, nous aussi, un peu de sa souffrance pour la connaître de l'intérieur et entrer en empathie avec lui. Ce n'est plus alors souffrir pour souffrir et offrir cette souffrance à Dieu (comme si Dieu se plaisait à voir souffrir ceux qu'il aime ) mais souffrir pour mieux aimer.

    Accepter d'aimer même s'il faut souffrir pour cela, plutôt que refuser d'aimer par peur de souffrir.

    Est-ce ainsi qu'on peut comprendre la phrase que vous rapportez?
    Il me semble que Jésus a accompli cela en venant vivre parmi nous et partager notre condition humaine. Il en a souffert par amour. Il s'est abaissé pour être au plus près de nos pauvretés et les a portées en lui pour les transformer en victoire.
    Le carême vu ainsi serait une façon de l'imiter en cela pour le suivre vraiment.
    Voilà qui serait un carême ayant du sens !

    Je me sens bien petite sur ce chemin. Le mot souffrir fait toujours peur, non?
    Que le Christ me vienne en aide!. Qu'il mette assez d'amour dans mon sac à dos pour que je ne défaille pas en route et aie toujours envie d'avancer. Qu'il y ait assez de joie en marchant pour me donner du courage !

    C'est sans doute aussi pourquoi on nous demande de prier plus durant ce temps:
    pour ne pas être présomptueux et croire qu'on va tenir à force de volonté crispée sur nos efforts et non pas abandonnés à l'aide de Dieu qui nous porte.
    Cette année, j'ai des compagnons, ou plutôt compagnes, de route et ça aide bien !

    Bonne journée.
    Thérèse.
    Thérèse.

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  13. Chère Thérèse,

    Je dois avouer (ou me confesser), que c'est bien la première année que je réfléchis au sens du Carême.

    La dernière fois que j'y ai pensé sérieusement, j'étais encore à l'école primaire.
    Je m'étais engagée sérieusement à observer ce Carême en renonçant à manger le moindre bonbon pendant 40 jours (heureusement les œufs de pâques étaient au bout du chemin).

    Ma résolution a tourné court, lorsque la sœur de mon grand-père, en visite, religieuse de son état, a mangé un bonbon sous mes yeux. J'ai fondu en larmes, sans que les adultes qui m'entouraient comprennent pourquoi. Pauvre religieuse ! Que Dieu ait son âme, elle qui a consacré toute sa vie à autrui, sans que je la connaisse vraiment.

    Il faut penser au décalage de sens du Carême entre la jeunesse qui vit l'enseignement du cathé et les adultes croyant qui lui cherchent un sens dans la foi.

    Emylia

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  14. Oui, je suis bien d'accord avec vous Emylia;
    Heureusement, on présente mieux ces choses aux enfants maintenant. C'est ce que je crois en tout cas.


    On peut trouver que je manque de logique , je réfléchis à ceci: Il y a une semaine à peu près, je disais que l'on peut offrir ses souffrances à la messe et ce matin, j'écrivais que Dieu ne se plait certainement pas à nous voir souffrir.

    Je pense que les souffrances subies, celles qui nous viennent à cause de la maladie, celles que nous infligent les autres ou les circonstances etc... c'est bon de les offrir à Dieu. Cela ne fait pas longtemps que je le pense. Je trouvais que cette idée appartenait à un discours doloriste qu'on avait trop entendu dans l'Eglise. C'est en réfléchissant avec vous sur ce blog que je me suis dit que : offertes à Dieu à la messe, il les transforme en Pain de vie, il les féconde. Ainsi, nous n'avons pas vécu ce négatif pour rien. Elles sont associées aux souffrances du Christ dans sa Passion et redonnées dans l'Eucharistie en résurrection pour notre vie présente déjà.

    .
    Elles prennent alors un sens, ce sens que je cherche tant parce que je me dis que Dieu ne peut pas se moquer de nous.

    Mais nous n'avons pas à rechercher la souffrance pour autant. C'est ce que je crois. Il nous faut même refuser la souffrance pour nous et les autres quand elle ne sert à rien ou nuit.

    Les souffrances (le mot est fort pour certains efforts que nous acceptons de faire pendant le carême, mais gardons le quand même ) sont acceptées
    EN VUE D'UN PLUS GRAND AMOUR.
    Sinon, je crois qu'elles sont inutiles et même malsaines car il ne faut pas perdre sa joie de vivre dans l'affaire. Le carême n'est sûrement pas fait pour ça !
    Il faut donc faire un travail de discernement avant de choisir tel ou tel effort ou tel ou telle privation.

    Moi aussi je peux dire que je n'avais jamais autant réfléchi au sens du carême. C'est grâce au fait que nous sommes plusieurs à le faire ensemble. Merci à vous.
    Thérèse;

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  15. Si je me trompe sur le fond ou si j' ai été maladroite dans ma façon de dire , n'hésitez surtout pas à me le dire. Je ne suis pas théologienne. J'espère ne pas m'écarter de la façon évangélique de voir la vie chrétienne. Merci.
    Thérèse.

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  16. Re bonjour Thérèse
    Je suis loin d'être moi-même une puriste en théologie. Loin s'en faut. Mes lectures sont très disparates, et en ce moment, je lis plutôt des livres de vulgarisation dans ce domaine comme « croire quand même » de Joseph Moingt.
    Je pense que la théologie est une aide "intellectuelle" à la compréhension du mystère divin, mais comme tout dogme ou théorie, elle n'est pas infaillible. Et les théories échouent souvent à expliquer le réel ou la vie de foi. Ma profession n'est pas pour rien dans la contribution à mon scepticisme. D'ailleurs je considère que trop compter dans la théorie est une forme d'idolâtrie de la raison. Seule l'expérience nous informe sur réel.
    Pour revenir au pain de vie et au Carême,
    Notre humble offrande est notre travail de notre propre terre d’argile qui se transforme peu à peu en pâte humaine, sous la pression des différentes formes de souffrances ; les douleurs physiques, morales et spirituelles, les maladies graves ou infirmités handicapantes, les deuils. Cette pâte s’affine, fermente et se gonfle peu à peu sous l’action d’une alchimie mystérieuse divine au cours de notre vie. Le mystère de la foi transforme miraculeusement (cuit à feu doux d’amour) cette belle pâte en pain de vie que nous pouvons présenter humblement en offrande à Dieu, la source de notre vie intérieure et notre vie de chair.
    Je ne peux pas croire à un Dieu qui se nourrirait de nos souffrances comme la finalité d’une vie humaine (comme le feraient certains Dieux païens d’anciennes mythologies). Son désir véritable est bien ce pain de vie en lequel nous essayons de nous transformer et qui vient combler son manque d’amour de l’homme à son égard.
    Ces quelques pensées gastronomiquement divines nous sont elles inspirées par le Carême ?
    Au sujet du discernement, j’ai lu chez Lytta Basset que la colère, la révolte à l’égard de Dieu, au sujet des souffrances injustifiables sont parfaitement légitimes et constituent une étape indispensable à notre cheminement, avant de pouvoir surmonter réellement nos épreuves et retrouver la sérénité et la paix intérieure. C’est ainsi la réaction de Job confronté au malheur qui l’accable de façon incompréhensible. Mieux vaut la colère et la révolte temporaire que l’indifférence ou l’apathie mortifère. Cette considération est nouvelle pour moi.
    Vous voyez Thérèse, je ne pensais pas que pousserions autant nos réflexions sur le Carême ; et nous n’avons pas fini. À deux, on y arrive mieux.



    Emylia

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  17. Merci Emylia,

    Je suis assez d'accord avec les réflexions de Lytta Basset à propos de la révolte. J'ai vécu cela parfois avec le livre de Job en mains. J'y reviendrai peut-être. Ce soir je suis un peu fatiguée et je suis obligée de finir ma journée déjà.
    Bonne soirée.
    Thérèse.

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  18. Bonjour à tous, et toutes,

    Un de mes philosophes préféré a dit : « Philosopher c’est penser sa vie et vivre sa pensée ». Cela m’évoque la réflexion : « Être dans la foi, c’est prier sa vie et vivre de sa prière. ».

    Emylia

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  19. Bonjour Emylia, tous et toutes ... suis tout à fait d'accord avec vous sur 'vivre sa prière, vivre sa foi, vivre sa vie... en faire une prière comme notre Seigneur en a fait de la Sienne...
    Ne pas se contenter de philosopher ... mais vivre sa propre philosophie. Pas facile, mais... c'est ce qui nous est demandé... La foi ne suffit pas mais la foi entraine l'action, j'en suis positive.
    Sur ce je vous demande chers tous, de prier pour moi. J'ai offert à ma vieille mère de 88 ans bientôt de venir habiter chez nous le reste de ses jours. Je veux lui donner un peu de joie et de paix avant qu'elle ne s'en aille car depuis le départ de mon père il y a 5 ans de cela, elle vit seule (son choix) et est assez affaiblie maintenant (handicapée par l'ostéoporose). Je n'ai vraiment pas le coeur à la mettre dans une maison de retraite maintenant que son propriétaire vend sa maison et qu'elle se retrouve sans toit.
    C'est ma foi en ce que me demande notre Seigneur qui me dicte l'action que je dois prendre. Toutefois je sais que la co habitation ne sera pas facile - j'aurai beaucoup d'eau à mettre dans mon vin ! Alors j'ai bien besoin de vos prières mes chères soeurs et chers frères aussi, s'il y en a dans notre communauté (?).
    Je vous remercie à l'avance et je vous embrasse bien fort.
    doris +

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  20. D'accord Doris.
    Thérèse.

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  21. Bonjour Doris,

    Vous faites le plus beau don que vous puissiez offrir à votre pauvre maman. Vous savez parfaitement que votre don ne sera pas reconnu à sa hauteur.
    Ce don vous demande non seulement beaucoup d'amour mais aussi beaucoup d'altruisme et d'abnégation.

    Ma belle mère a aussi donné beaucoup d'elle même, jusqu'à en être battue en retour par sa propre mère en état de démence.

    Je vais prier pour vous Doris, que le Seigneur vous aide et vous donne d'aimer quoi qu'il arrive. Je sais qu'il va vous en couter beaucoup.
    Les aidants sont formidables et jamais reconnus pour leur courage et leur charité.

    Je vous embrasse et prie pour toute votre famille.
    Amen.

    Emylia

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    1. Merci Emylia, je sais que je peux compter sur vous. Je vous embrasse tendrement, vos prières m'aideront certainement.
      doris + xxxx

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  22. Emylia, de toute ma vie je n'ai jamais aimé le mot "charité"! Pourquoi!!!! je ne sais pas trop...mais je pense que nos actions dans la charité ne sont pas complètes...ne sont pas dans la vérité! Personnellement, je ne fais rien par charité. Si je le fais c'est par Amour et avec Amour tout simplement. L'Amour n'est pas la charité c'est une dimension supérieur sans limite c'est l'infini...c'est Beau et c'est Vrai comme relation il y a quelque chose qui vient du fond du coeur, je ne sais pas trop l'expliquer. Merci et bonne journée

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    1. bonjour anonyme 12 mars 6.56
      Je suis absolument de votre avis. C'est pareil pour moi, tout ce que je peux faire je le fais par amour. J'y mets alors toute mon energie
      Bonne journee a tout le monde
      Nainai

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  23. Très chère anonyme,

    Moi aussi, le mot charité me mets très mal à l’aise. Il m’évoque l’expression « faire la charité » qui signifie donner l’aumône. Et donner l’aumône me mets mal à l’aise. Elle fait ressentir l’inégalité de situation entre celui qui est suffisamment riche pour donner et la grande pauvreté de celui qui est en position de demander. En donnant, je crains de ressentir une forte condescendance qui n’a absolument pas lieu d’être entre frères et sœurs dans le Christ. Nous sommes tous égaux en Dieu. De plus, la providence aurait pu être différente : moi dans la position du mendiant qui supplie humblement qu’on lui donne la charité et l’autre, le riche condescendant qui dans sa grande générosité donne une part infime de sa grande richesse matérielle.
    Le mot amour comporte beaucoup d’ambiguïté (érotisme, amitié et l’amour en Dieu).
    Je préfèrerais utiliser le mot grec « agape » qui a été spécifiquement inventé par les Évangélistes qui écrivaient directement en grec. Pourquoi le latin, puis notre français ont atténué le sens de cet agapé en le noyant dans des mots ambigus ? Je ne comprends pas très bien.
    Très bonne journée.
    Emylia.


    PS J'aime bien aussi le mot vérité que vous employez et qui est indispensable. J'y reviendrai très bientôt.

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    1. Je rajoute aussi que je ne peux pas trop utiliser le mot agape dans mes propos car je risque non seulement de passer pour une érudite, et d'autre part je risque de ne pas être comprise.
      L'amour ne peut que ce concevoir dans la vérité, jamais dans le mensonge.

      Et je rajoute Saint Paul:

      L'amour est patient,
      l'amour est serviable,
      l'amour n'est pas envieux,
      il ne se vante pas,
      il ne se gonfle pas d'orgueil,
      il ne fait rien de malhonnête,
      il n'est pas intéressé,
      il ne s'emporte pas,
      il n'entretient pas de rancune,
      il ne se réjouit pas de voir l'autre dans son tort,
      mais il se réjouit avec celui qui a raison ;
      il supporte tout,
      il fait confiance en tout,
      il espère tout, il endure tout.
      L'amour ne passera jamais.

      (1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens 12, 4-8)

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  24. C'est encore Nainai
    En ce qui concerne le billet d'Emylia, qui est, comme toujours, fort interessant, je ne puis apporter aucun commentaire, car beaucoup d'echanges tres documentes me depassent. Mais cela est tres bien.
    Par contre je vous ai lu avec beaucoup d'interet.
    Mon Careme, a moi, est tres simple car c'est un chemin qui m'emmene vers la lumiere avec le soutien de la Vierge Marie. Pas de grandes restrictions mais beaucoup de prieres, de lectures simples et de l'amour et ma main tendue a ceux qui ont besoin, bien que j'essaye de le faire tout au long de l'annee.
    En lisant les archives du blog de Thierry, je me reconnais dans beaucoup de temoignages tres simples. Il est regrettable que ces Chretiens Anonymes n'aient pas suivi ce blog, Emylia, car vous vous donnez beaucoup de mal pour le faire vivre.
    J'ai une pensee pour Doris car d'occuper d'un parent age est une lourde tache qui demande beaucoup de don de soi, et il faut beaucoup de force. Je me suis occupee des 4 dernieres annees d'une grande tante qui etait seule, puis de ma Ma Belle Maman (qui etait en maison de retraite, a cause de nos deplacements a l'etranger, elle y etait en securite car elle etait aveugle). Ces deux personnes qui m'ont enormement apporte d'amour et d'affection, j'ai essaye de leur rendre leur fin de vie la plus douce possible, je crois y etre parvenue. Ce sont des moments douloureux, mais que d'amour dans leurs regards, et cela on ne l'oublie jamais. Bon courage Doris, et je prie pour vous aussi et votre Maman. Et pour finir, au depart de ces personnes que j'aimais tant, je me suis rendue compte que mon chagrin etait a la mesure de l'amour qu'elles m'avaient donne .... immense !!!
    Bonne journee a vous toutes et tous. Meme en silence, je suis avec vous.
    Que Dieu vous benisse et la Vierge Marie vous protege
    Nainai

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    1. Merci chère Nainai, je suis très émue devant votre témoignage qui me donne tellement de courage. Et je dis OUI, OUI, je serai à la hauteur de l'amour que Le Bon Dieu aujourd'hui me demande de donner à ma pauvre Maman. Je vous embrasse bien fort.
      bonne continuation
      doris +xxxx

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  25. Bonjour Emylia et Doris,
    Je viens de poster un commentaire dans votre billet precedent.
    Desolee, je n'ai pas encore compris comment faire a savoir ou poster une reponse.
    A tres bientot
    Nainai

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  26. Bonjour Nainai,


    Pour poster un commentaire, il vaut mieux aller tout en bas de la page, pour écrire le texte dans le rectangle et éviter de cliquer sur le mot répondre d'un message.
    Ainsi votre commentaire apparait à la fin de la file de discussion.

    À bientôt.

    Emylia

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  27. Merci beaucoup Emylia pour cette info, il est vrai que cela me parait logique, il suffit aussi de mentionner le pseudo de la personne a qui l'on veut aussi apporter une reponse, un temoignage ou apporter une reponse.
    J'utilise un Ipad et cela n'est pas tres aise, mais bien pratique tout de meme.
    La tablette etant tactile, je ne peux que rarement revenir sur un ecrit d'ou certaines fautes en tous genres, mais je sais que toit le monde,ici, est tres indulgent.
    Bon apres midi, et a bientot.
    Nainai

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  28. Emylia, la lettre de St Paul que vous venez de poster me rappelle délicieusement le discours que mon mari à fait lors du mariage de notre fils. Il a commencé par un spitch de tous les évènements marquants depuis sa naissance jusqu'à ce jour pour terminer par la 1ere lettre de St Paul. Tous nos invités et moi même sommes restés "baba" car c'est le genre de discours que l'on entend jamais lors d'un mariage....surtout....de jeunes! C'était vraiment beau et je suis vraiment fier de mon mari qui à Osé! Après 1an1/2 personne n'a oublié ce discours!
    Bonne journée à Tous.

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Emylia