dimanche 16 février 2014

Les semailles et les moissons

J'avais préparé le texte suivant pour ce week-end, quand j'ai reçu la prière de Saint François d'Assise de la part de Thérèse. Cette prière faisait étonnamment écho au texte ci-dessous que j'avais déjà rédigé.
Pour que vous puissiez vous imprégner de la beauté de la prière du matin "Dans le silence de ce jour naissant...", j'ai décalé légèrement la publication de cet article.

Nous croyons en Jésus Christ, nous appartenons donc à son Église. Dans cette Église romaine, beaucoup d’entre nous ont rencontré au moins une fois un prêtre formidable (je cite quelques noms apparus sur ce blog : le père Georges Vandenbeusch, le père Michel Kobik, le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, ainsi que beaucoup d’autres) qui incarne véritablement l’idée que l’on se fait du Christ d’après les Évangiles. Mais un certain nombre d’entre nous ont aussi vécu des expériences malheureuses, au contact de certains membres indélicats de cette Église. Quelle déception alors, tout le monde n’a pas la même lecture des Évangiles, et on peut aboutir à une interprétation contradictoire qui jette un trouble sur le caractère universel de l’Église. Le concept de bien ou d’amour serait-il relatif aux personnes et non pas en rapport avec l’absolu de Dieu ? C’est plutôt affligeant. Que faire ?
Option 1) Claquer la porte ? S’isoler en ermite ? Aller voir ailleurs et entrer en dissidence ? C’est éventuellement prendre un risque inconsidéré d’agnosticisme ou d’athéisme.
Option 2) Rester quand même, résister et y travailler de l’intérieur pour que ça change, pour miner peu à peu les pouvoirs pernicieux et triomphants qui s’y sont établis librement sans rencontrer d’opposition ?
Agir de l’intérieur (en rejoignant une autre structure humaine vraiment fraternelle), c’est encore agir pour le Christ, pour ne pas laisser le champ libre pour que certains pervertissent en toute impunité le message évangélique. Rester aussi, pour soutenir ceux qui consacrent encore toute leur vie à Dieu, avec abnégation et par amour pour Dieu et de son prochain. Rester aussi pour que ceux qui cherchent le Christ et qui frappent à la porte puissent trouver l’accueil dont ils ont besoin.
Mais alors si on s’y engage, au service de qui est-t’on vraiment dans cette Église ? Si la réponse vous est évidente, alors n’hésitez pas, obéissez avec le zèle de votre foi. Si par contre vous suspectez servir quelques intérêts intermédiaires entre vous et Dieu, alors prudence ! Essayez de discerner, patientez et de contournez les obstacles, les ravins ou autres abymes de déperdition. Vous avez le droit de prier plus et d’agir moins. Marie a pris une meilleure part que Marthe.

De toute façon vous savez bien qu’il n’est pas possible de séparer le bon grain de l’ivraie avant la récolte. Chacun croît et s’épanouit dans la terre où il a été planté, dans le champ de l’Église et/ou du Monde. Il faut éviter de se laisser contaminer ou de s’infecter par le tétanos ou la gangrène. Et surtout pour se prémunir des morsures et piqures des reptiles et serpents venimeux, il faut se munir de son stock d’antidotes. Nous ne sommes pas les moissonneurs de la récolte finale.


Emylia

6 commentaires:

  1. Chère Emylia,
    Beau billet !! on pourrait vous répondre aussi long que vous avez écrit tellement son contenu est riche. Je vais essayer de synthétiser. Que faire lorsque nous ne trouvons pas la nourriture que nous cherchons, le guide spirituel qu'en réalité ne l'est pas, etc....."Claquer la porte"? NON ! Je reprends les propos de Thierry dans sa prière d'un tout petit (Catholiques anonymes", une merveille). Merci Seigneur de m'avoir donné ton église si imparfaite soit-elle"
    "Rester quand même, et travailler pour que ça change". OUI !! Et ce point me paraît très important. Si imparfaite soit l'Eglise, ce qui compte c'est NOTRE RELATION A DIEU; Peu importe le moyen utilisé, le chemin suivi, c'est une question de foi. Nous pouvons avancer si comme Marie nous prenons la meilleure part.....

    Vous dites, et c'est très juste: "il n'est pas possible de séparer le bon grain de l'ivraie avant la récolte", puis "Se munir de son stock d'antidotes".
    Ce qui me paraît fondamental c'est de se munir de son stock d'antidotes, c'est à dire, de la prière et les sacrements. Ne pas juger tel ou tel comportement qui pourrait nous éloigner de l'Eglise, nous n'avons pas le droit de juger, cela n'appartient qu'à Dieu, et cela n'est pas une raison pour s'éloigner de l'Eglise. Vivre notre relation à Dieu de façon pure et vraie, laissant de côté le "reste". Ne pas vouloir aller (de suite) plus loin que nous le pouvons, avoir l'humilité de dire au Seigneur, "je t'aime mal, pas comme je voudrais, mais je t'aime", et créer une relation d'amour.

    Notre histoire d'amour avec le Seigneur est très personnelle à chacun, et tout ce qui est extérieur à cette relation doit être écarté. Nous constatons, certes, certains faits qui peuvent nous choquer voire plus, mais cela ne doit en aucun cas être un frein à notre relation à Dieu, bien au contraire, redoubler de prier.....

    Voilà un premier petit commentaire avant de partir à la messes où vous serez tous-es présents.
    Bon dimanche.
    Florence.

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    1. Bonjour Florence,
      Comme vous avez raison Florence de dire que notre histoire d'amour avec le Seigneur nous est a toutes et tous, si personnelle. Mais je ne peux m'empecher de dire que quelques pretres que j'ai pu rencontrer m'ont destabilisee au point ou j'ai, effectivement, claquee la porte. Erreur, de ma part, c'est moi qui me suis privee de l'amour du Christ, de la communion. Et un jour, j'ai rencontre un pretre a qui j'ai "tout raconte" de cette page si mal ecrite de mon histoire et, il m'a beaucoup aide. Non, on ne va pas a l'eglise pour un Pretre, c'est vrai, mais parfois il y a des pretres plus maladroits que d'autres. Je ne leur en veux pas sauf, que je me suis lamentablement eloignee de l'Eglise. Je viens de voir le magnifique diaporama des moines de Tibhirine. Je les place au rang de Saints dans mon coeur.
      J'ai achete le film et je vais le regarder tranquillement.
      Quelque chose m'interpelle : Dieu a fait de nous des hommes libres. Libre de faire le bien et libre de faire le mal. Pourquoi certains choisissent une voie plutot qu'une autre????
      Merci d'avoir lu mon petit post.
      Hier a la messe, il y avait le sacrement des malades, j'ai prie pour les personnes de ce blog qui traversaient l'epreuve de la maladie. J'ai decele cela a travers quelques messages.
      A bientot. Et que le Seigneur nous releve lorsque nous tombons.
      Nainai

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  2. Vous évoquiez le Père Vanderbeusch ce matin, Emylia. Il était interviewé après la messe télévisée sur France 2. On peut donc le revoir sur pluzz.. sur l'ordi. Il semble en pleine forme, grâce à Dieu.

    Pour le sujet que vous proposez à notre réflexion, je pense qu'il n'est pas facile.

    Dans un premier temps, je peux dire, comme Florence, que.la 2ème solution me parait - et m'a toujours paru - la meilleure. Il y a eu bien trop de départs après des problèmes internes à l'Eglise. C'est comme ça qu'elle s'affaiblit et ne transmet plus assez le message du Christ ni du salut qu'Il nous a apporté. Le monde d'aujourd'hui en a pourtant grand besoin..

    Pour autant, on ne règle pas les problèmes en les cachant sous le tapis.
    Avant d'y voir plus clair, j'ai envie de dire ceci:
    A mon avis, il ne faut pas juger les personnes. Nous ne pouvons pas et ne le devons pas. Mais il faut distinguer entre le jugement
    des personnes d'une part,
    et leurs paroles ou leurs actes d'autre part.

    Les personnes peuvent se tromper, en toute bonne foi. Si leur erreur est sérieuse devons nous nous taire?
    Je ne sais comment répondre, d'autant moins que je ne le vis "qu'à la périphérie" puisque je n'ai plus aucune action dans une paroisse.

    J'accepte d'y réfléchir tout de même car je trouve ces divisions douloureuses et souvent, hélas, contraires à l'évangélisation.
    Thérèse.

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  3. Bonjour,
    Après lecture du billet de Thérèse je reviens sur le sujet, si nous voulons le traiter à fond il est inépuisable car il faudra venir aux origines de l'Eglise, or malgré tout l'Eglise est belle et bien là ("Je suis avec vous jusqu'à la fin de temps") a dit Jésus. Je veux dire que toutes les "tourmentes" par lesquelles l'Eglise et chacun de ses membres aient pu vivre, il n'a jamais cessé d'avoir des âmes pures, belles, graines de saints, devenus saints.....Pourquoi? à mon humble avis parce qu'ils ne se sont pas attardés sur tel ou tel fait si vilain si monstrueux soit-il, ils ont vécu leur FOI, leur relation à Dieu se donnant totalement cœur et âme.

    J'envie tous ces saints, mais si je déplore les "expériences malheureuses de certains" dont parle Emylia "Quelle déception"! Ces expériences ne devraient pas être un obstacle à vitre l'évangile. Tout est question de foi !!! On peu passer par une mauvaise période, douter même, voyant le comportement de ceux qui devraient représenter le Christ sur la terre, mais est-ce que cela doit atteindre ma foi ? NON !

    "Le concept d'amour serait-il relatif aux personnes"? dit Emylia, NON, et NON !!
    Le concept d'amour et lié à Dieu et seulement à Lui. Je m'explique: si je vois un prêtre au comportement en contradiction avec un représentant du Christ, va-t-il m'éloigner de l'Eglise? Non ! Je peux être perturbée, perdue (si j'avais confiance en lui) mais il s'agit d'un homme qui peut être un pécheur de plus, il y en a eu, et il y en aura. Ma réaction serait de le confier au Seigneur, de prier, beaucoup prier pour lui, mais cela ne m'empêchera aucunement de vivre ma foi. Je peux, pour ce faire, me faire aider par quelqu'un d'autre, évacuer est important pour avancer, mais notre seul exemple est le Christ. La lecture de certains passages de l'évangile peut être aussi une thérapie, nous avons chacun les textes qui nous touchent, ce qui me fait revenir à ma "position" initiale: notre relation à Dieu est quelque chose de très personnel et indestructible quels que soient les faits auxquels nous pouvons faire allusion. Dieu est Amour, il a donné sa vie par amour, devrons nous lui répondre en disant "je ne peux pas avancer parce que tel fait me scandalise" ? ou répondre en aimant doublement, d'abord pour ceux qui nous ont blessés, ensuite pour nous....
    la réponse me paraît évidente.

    Emylia, j'ai une très jolie diapo sur les moines de Tibhirine, je vous la fais parvenir par mail, si vous croyez qu'elle peut être d'intérêt général vous pouvez la publier.
    Merci.
    Florence.

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    1. Bonjour florence,
      Je viens de vous laisser un petit message a la suite de celui que vous avez laisse, hier dimanche, a Emylia.
      Pouvez vous me dire ou est il preferable de laisser un message : a la suite d'un billet deja publie ou bien a la suite du dernier message.
      Merci.

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    2. Cette Anonyme ci dessus, c'est Nainai. Desolee je suis etourdie

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Emylia