En rédigeant ce
soir, je suis encore dans les brumes de ce dimanche 2 novembre de commémoration
de nos chers défunts. Je pense à toutes ces personnes que je connais bien et qui
traversent actuellement un terrible chemin de croix de souffrances. Pourquoi
faut-il supporter toutes ces épreuves qui ne sont pas sans rappeler le calvaire
du Christ. Il y a de quoi s’affliger profondément de tout ce mal qui s’abat sur
les humains. À la messe, le prêtre nous exhorte à ne pas se laisser effleurer
par la pensée que Dieu pourrait y être pour quelque chose. « Le Dieu en
lequel je crois est un Dieu bon. » affirme-il. Le problème du mal, c’est qu’il
n’y a pas d’explication. Il faut accepter le fait que l’on ne saura jamais
pourquoi le mal existe dans la création. Évidemment je me rappelle du livre de
Job qui aboutit à cette même conclusion.
J’ai du mal à
comprendre pourquoi le mal désigne
de façon confuse aussi bien le malheur
et la mort. (on pourrait aussi rajouter
méchanceté, meurtre,… La lettre m
doit être maudite), mêlant le mal
commit avec le mal subit. N’y a t’il pas de la sainteté à subir le mal en se
refusant de le propager à d’autres, en refusant de le laisser détruire l’âme.
Le mal atteint inexorablement malheureusement le corps et parfois l’esprit qui
est dans le corps (folie, démence).
C’est alors que je
commence un nouveau livre qui promet d’expliquer les sens de la bible (La
bible de Lucile, notre voyage de la genèse à l’apocalypse de Pierre-Marie
Beaude). Me voici lectrice m’insérant dans un échange privé et enrichissant
de courriers électroniques entre un vieil oncle féru de textes sacrés bibliques
et une jeune femme Lucile qui cherche à comprendre ces textes difficiles et
souvent contradictoires qui narrent des récits où se mêlent confusément le mal
et le bien. Commençant par le début, c’est-à-dire la Genèse qui est non
seulement un récit mythique de création du monde mais avant tout une
introduction à des livres sacrés qui traiteront essentiellement de l’homme. La
fonction d’un mythe n’est pas d’expliquer rationnellement la situation de
l’homme dans le monde mais de l’introduire tel qu’il est. Une évidence est
posée : le monde réel terrestre de l’homme est sans Dieu et l’homme n’est
pas un Dieu. Voilà une assertion qui vient en contradiction avec la plupart des
récits païens de la création du monde, qui associent allègrement Dieux et Humains
dans une épopée violente. Or dans les deux premiers chapitres de la Genèse il
n’y a point de violence. Certes il y a désobéissance puis déchéance, pour
introduire l’homme tel qu’il est, être de passions, libre dans ses actes et pensées,
expert dans la connaissance du bien et du mal (après avoir gouté ledit fruit), limité
dans sa nature de mortel et soumis aux affres de la vie. Dans les deux premiers
chapitres de la Genèse, il n’est nulle mention explicite au mal. Dieu n’a donc
pas créé le mal. ça se gâte ensuite sur terre avec Caïn. Le péché, nous le
savons, nait d’un malentendu entre Dieu et l’homme. Caïn croyant deviner que
Dieu préfère les offrandes d’Abel aux siennes, commet le meurtre emblématique
qui inaugure l’entrée du mal dans la création. Le texte est absolument muet au
sujet d’une réelle préférence divine qui pourrait justifier toute jalousie en
réaction à un désir de justice. Mais même si Caïn est un meurtrier, Yahvé mit
un signe sur Caïn pour que nul ne l’agresse en représailles. C’est-à-dire qu’il
n’est fondamentalement pas permis de faire justice soi-même.
Je crois que j’ai
enfin trouvé le livre que je cherchais pour me guider dans la bible, après avoir
tenté des livres trop savants ou trop simplistes qui n’abordaient ensemble les
multiples questions des contextes historiques et culturels avec les sens
anthropologique, métaphysiques et spirituels.
Emylia
« Quand nous nous lançons dans la lecture de la
bible, toutes les pages ne nous parlent pas. Mais il suffit à notre bonheur que
quelques-unes le fassent, qu’elles deviennent soudain, au détour d’une phrase
apparemment anodine, un horizon qui se découvre, une flèche qui nous atteint.
On a alors l’impression que le livre nous précédait, qu’il nous attendait, que
ces phrases étaient écrites pour nous. Ce n’est pas nous qui découvrons le
livre, c’est lui qui nous surprend. C’est-là, je crois, une véritable
expérience du sacré, et quand elle nous surprend, nous en sommes profondément
remués. »
Pierre-Marie Beaude
Bonsoir,
RépondreSupprimerJe suis heureuse Emylia, que vous ayez trouvé le livre qui vous convient pour entrer dans ce monde vaste mais souvent passionnant qu'est la Bible.
Je n'interviens pas beaucoup sur le blog en ce moment. Je mets tellement de temps à faire le peu que je fais dans une journée que j'ai bien du mal . Je suis très très lente pour écrire aussi. Je vous lis.
Bonne soirée.
Thérèse.
J'ai bien pensé à cette dame qu'on vous a demandé d'aller voir et qui devait se faire opérer aujourd'hui. Je vais cntinuer de prier pour elle.
RépondreSupprimerThérèse.
Bonsoir,
RépondreSupprimerJ'ai la chance de pouvoir regarder les émissions de KTO. La bibliste Marie Noëlle Thabut présente toutes les semaines les lectures du dimanche suivant dans l'émission "En marche vers dimanche". Elle explique d'une façon très vivante et pleine d'espérance les lectures qui y seront faites avec des explications que je n'ai jamais entendues nulle part ailleurs. J'avoue que ça me donne envie de me remettre aussi à la lecture de la Bible. Elle explique bien les liens qui existent entre telle ou telle références prises dans des textes d'époques différentes et les mots prennent soudain un nouveau sens bien plus profond et plus parlant. C'est très enthousiasmant.
Je sais que tout le monde ne peut pas voir ces émissions, mais j'en parle quand même car M. N. Thabut a aussi écrit des livres dont j'ignore les titres mais qui sont faciles à trouver.
Je suis aussi tentée par le livre ce Pierre-Marie Beaude.... d'autant plus que les émissions de M. N. Thabut m'ont redonné l'envie de mieux comprendre les Ecritures. Cette meilleure saisie des textes nous permet de mieux comprendre le christianisme et d'approfondir notre foi.
Cela devient de plus en plus important pour nous et pour tout le monde à mesure que notre société se déchristianise et perd le fondement de culture religieuse que les générations précédentes avaient encore et nous ont légué. Il nous appartient aussi d'être capables de transmettre à notre tour, au moins un peu, ce riche bagage , en cas de besoin et quand l'occasion se présente, aux générations qui viennent, Même si nous ne devenons pas tous biblistes, car les compétences requises demandent des années d'études.
Bon dimanche.
Thérèse.