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Conseil d'Emylia, le lundi 1er septembre 2014,
François, le printemps de l'Evangile
J’ai bien aimé le
livre de Frédéric Lenoir sur le Pape François intitulé « François, le
printemps de l’évangile ».
Après avoir raconté
la vie de cet homme humble et simple, devenu évêque à Buenos-Aires, son
engagement infaillible envers les pauvres d’Argentine, l’auteur montre à quel
point ce religieux est devenu l’homme providentiel pour sauver l’institution de
l’église embourbée dans des scandales financiers, sexuels et son épuisement
religieux qui l’empêchait de réaliser sa véritable mission d’Évangélisation
auprès des gens malheureux qui ont tellement besoin d’un peu d’amour pour
surmonter leurs multiples difficultés dans leurs vies.
L’église avait
véritablement besoin d’un renouveau évangélique. J’aime bien lorsqu’on me rappelle l’histoire
bimillénaire de l’église, en commençant par les apôtres, les Pères de l’église,
puis les désastreuses connivences avec le pouvoir romain, puis les pouvoirs des
rois et empereurs d’Europe. Lorsque l’église se sent menacée, elle assène
l’argument dogmatique ou se retranche derrière la morale des lois. Mais cette
attitude détruit la relation et inhibe toute possibilité d’amour. Il n’est pas
possible de confondre la morale avec l’esprit des évangiles. Il n’est plus
possible de rejeter les gens qui sont différents de la norme (les divorcés,
homosexuels, les femmes,…), en se référant de façon aveugle à des dogmes
stériles (qui n’existaient pas à l’aube de l’histoire de l'église, mais certains papes en
toute humilité se sont considérés infaillibles en excluant à tour de bras).
Il n’est pas besoin
de protéger la foi par des dogmes proclamés par des montagnes de bulles,
encycliques et autres lettres papales. Il faut ouvrir les portes des églises,
faire tomber les murs qui divisent. À elles seules, le retour de l’Église à
l’esprit des Évangiles peut la sauver de l’effondrement et lui permettre de
redevenir le pasteur des brebis égarées et perdues dans un monde qui devient
inhumain.
D'une façon générale, je recommande les livres de Frédéric Lenoir qui sont très accessibles.
Parmis mes préférés:- L'âme du monde,
- Le Christ philosophe,
- Petit traité de vie intérieure,
- Socrate, Jésus, Bouddha,
- Comment Jésus est devenu Dieu,
il me reste à lire Du Bonheur (dans ma pile de livres à lire)
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Conseil d'Emylia, le mercredi 30 avril 2014
Cinq éloges de l'épreuve
Je crois que mon intérêt pour décrypter le sens
et les conséquences des épreuves que nous avons à traverser n’est plus à
démontrer. Parfois ces épreuves nous font grandir intérieurement. J’ai signalé
à plusieurs reprises un
petit livre collectif qui venait de paraître : « Cinq éloges de
l’épreuve » que je trouvais excellent. Je viens de découvrir que deux des
auteurs viennent de participer à l’émission sur France Culture « Les
racines du ciel » de Frédéric Lenoir et de Leili Anvar :
L’émission est aussi passionnante que le livre.
Il ne s’agit pas d’encenser le malheur, mais de reconnaître que des moments
très difficiles à vivre nous sortent de nos retranchements, peuvent nous faire
évoluer et nous rendent plus sensibles et attentifs à la vie en nous. Les deux invités Sylvie Germain et Nathalie Sarthou-Lajus commentent diverses références
bibliques ou mythologiques qui donnent une perspective tragique mais porteuse
d’espérance lorsque nos vies ordinaires se retrouvent confrontées à une rupture
radicale.
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Conseil d'Emylia, le mardi 25 février 2014
Je suis un peu troublée après ma lecture de l’excellent livre
« Le Déni, Ils sont au pouvoir, elles sont au service » de Maud Amandier,
Alice Chablis, paru en janvier 2014 chez Bayard. J’ai eu besoin de prendre un
temps de recul afin de pouvoir rédiger les lignes du résumé qui suivent.
Certes, je me doutais bien qu’il y avait un ostracisme des femmes dans
l’Église catholique, comme dans presque toutes les religions. Mais je
n’imaginais pas à quel point cet ostracisme s’appuyait sur une misogynie ayant
pour origine plus de deux millénaires de patriarcat hostile, savamment,
systématiquement et méthodiquement incrusté dans le dogme de la foi catholique
depuis toujours. Si ce livre n’avait pas été préfacé par un grand théologien
jésuite Français très reconnu mondialement, Joseph Moingt, j’aurais cru à une
exagération d’un mouvement féministe revendicatif. Or, malheureusement il n’en
est rien, c’est la triste vérité. Les auteurs démontrent, citations de textes
importants à l’appui, que méthodiquement ce dogme a été développé d’une part
sur un petit nombre restreint et ciblé d’écrits mythiques d’origine païenne
ayant inspiré l’ancien testament, en particulier ceux la Genèse et d’autre part
sur la construction continue et évolutive du mythe de la vierge Marie pour
définir un archétype de la femme idéale Ève-Marie. Cette figure virtuelle en
oxymore de la femme Ève-Marie, irréalisable en pratique par aucune femme
concrète en chair, justifie son exclusion à toute forme de responsabilité dans
l’Église et le sacerdoce. Les femmes doivent se limiter aux seules tâches les
plus subalternes, dans l’humilité et l’acceptation de service des hommes et en
toute discrétion. Même si un jour prochain, l’existence et la vie de cette
Église ne reposait plus qu’essentiellement sur leurs épaules, il faudrait toujours
nier leur rôle primordial. En effet il ne résiderait dans la nature de la
femme, dans son essence même, que son devoir inaliénable d’abnégation de
toujours servir les hommes, sans la moindre reconnaissance et sans prétention à
la moindre réciprocité. Ainsi, l’exigence de liberté si centrale dans le Christianisme,
est refusée aux femmes, les excluant par là même de ce que l’on appelle usuellement
l’humanité. L’homme se détermine librement par un choix d’adhésion ou non à la
foi alors que la femme doit se conformer sans mérite à son essence, sa nature
assignée. Le destin de la femme dépend du bon vouloir de l’homme pour la racheter
du péché originel au seul motif de son appartenance au sexe de la tentatrice
universelle, coupable de la déchéance de l’humanité dans le péché.
Cette culpabilisation éternelle de la femme par l’Église, cette
considération inégalitaire des relations hommes-femmes dans un rapport de
domination/dominé est en profonde contradiction avec le concept central de
l’amour agapé fondé par les Évangiles et l’enseignement de Jésus-Christ. Ainsi
ce dogme catholique définissant la nature de la femme et son rôle dans la religion
est en opposition complète avec les valeurs fondamentales du christianisme.
Bien peu de catholiques ont conscience de cette grave incohérence qui n’est pas
pour rien dans l’effondrement actuel moral, numérique et parfois scandaleux de
cette Église institutionnelle qui s’accroche désespérément à des valeurs
patriarcales archaïques, en déphasage complet avec un monde contemporain qui
intègre mieux les femmes qu’autrefois dans une humanité plus tolérante dans sa
diversité.
Ce dogme antiévangélique a été monté grâce à la prérogative exclusive
des différents papes qui se sont succédés jusqu’à un passé très récent, voire
aujourd’hui même. Le cap risque d’être maintenu encore pendant longtemps, car
ce sujet est verrouillé par les papes et la redoutable congrégation de la foi
qui est l’institution qui a succédé à l’inquisition. Peut être qu’un jour il
n’y aura plus de prêtres dans les églises catholiques. Faudra t’il les
transformer en temples protestants où officieront des femmes pasteurs ?
En tout cas les auteurs ont réalisé une enquête passionnante sur les
écrits de l’Église catholique. Elles se sont appliquées à démonter les techniques
de la rhétorique d’endoctrinement et de désinformation utilisées sur la
question féminine, soulignant l’utilisation habile et non fortuite de figures
de styles incisives. Les auteurs nous offrent aussi une exégèse remarquable de
christologie, en étudiant avec finesse et intelligence les comportements
emblématiques de foi authentique et de grande sainteté de bien des femmes des
Évangiles. Cet ouvrage majeur est appelé à devenir un livre de référence sur le
sujet des femmes et de l’église catholique comme le reconnaît le grand
Théologien Joseph Moingt.
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Conseil d'Emylia, le dimanche 9 février 2014
Le silence de Dieu face aux malheurs du monde
Bertrand Vergely, 2006
Voici un livre de Bertrand Vergely publié en
2006, après l’événement du tsunami en Asie du Sud est en 2004. Je l’avais
acheté, il y a 1 ou 2 ans, après avoir lu son livre euphorisant « Retour à
l’émerveillement » (le meilleur livre de cet auteur). Seulement
l’apparente densité du livre et l’importance et la gravité du sujet m’avaient
un peu rebutée au premier abord.
Nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre
confronté au mal et/ou au malheur dans notre vie. C’est un fait incontestable. Ce
livre n’ausculte pas l’origine du mal. Cependant comment le recevoir dans notre
vie et quels bouleversements peut-il induire en nous. Selon notre culture, nous
n’avons pas la même réaction. Si les asiatiques, d’inspiration bouddhiste
-stoïcienne ont plus tendance à accepter la fatalité, nous autres occidentaux,
nous sommes plus des révoltés demandant des comptes à Dieu. Est-ce la bonne
attitude qu’il convient d’adopter ?
Bertrand Vergely analyse plus particulièrement ce type de mal qui cible l’enfant ou l’innocence (ou la part de l’enfant ou la
part d’innocence en nous). Il affirme catégoriquement que ce type de mal est
inadmissible, intolérable et injustifiable.
Dans notre culture occidentale, il y a deux
attitudes courantes adoptées en réaction à ce mal.
Une première attitude consiste à dire que nous
l’avons bien mérité, que personne n’est innocent et que de toute façon on doit
payer pour des fautes (on ne sais pas lesquelles) qui nous dépassent. C’est la
réaction des amis de Job à laquelle Job refuse de souscrire. C’est la réaction
d’une certaine partie de l’Église, qui se fonde sur un argument purement
théologique inventé par Saint Augustin au Vième au sujet d’une interprétation de
la Genèse sur le péché originel (Il faut savoir que les saintes écritures ne
contiennent pas cette culpabilité originelle dont nous serions porteurs. Même
si Saint Augustin est un grand Docteur de l’Église et qu’il a laissé des écrits
remarquables qui ont fondé l’Église catholique romaine, sa propre vie n’a pas toujours été un exemple
de sainteté. Il est passé chrétiennement d’un extrémisme à un autre. Il a
appelé au massacre de païens et de chrétiens, enfants inclus, qui ne pensent
pas strictement comme lui pour asseoir l’autorité de l’Église). Malheureusement
cette attitude qui a aussi prévalu à l’Époque de l’inquisition, se poursuit
toujours de nos jours sous une certaine
forme insidieuse qui ternit ou affaiblit le sens des Évangiles et qui
décrédibilise l’Église elle même. C’est ce que Bertrand Vergely appelle la
religion extérieure qui s’affirme par le pouvoir pour dominer autrui en faisant
exactement le contraire de ce qui est écrit dans les Évangiles et les lettres
de Saint-Paul (et autres). Le Dieu que vénère cette religion extérieure n’est
pas le vrai Dieu, mais l’idole du pouvoir de domination. Cette forme de
religion ressemble fortement au pharisaïsme que Jésus condamnait, et aussi aux
religions païennes qui adoraient les Dieux de l’olympe qui étaient complètement
indifférents aux problèmes humains.
Une seconde attitude, consiste à se révolter
contre le mal qui frappe injustement des victimes innocentes. Le caractère
injustifiable justifie une conversion massive de la population occidentale à
l’athéisme dans le cadre d’une acculturation religieuse totale. Cette attitude
est une impasse qui livre les êtres humains à d’autres pouvoirs qui les
dominent et asservissent à d’autres intérêts (tous les divers pouvoirs qu’il
n’est pas nécessaire d’énumérer dans ce résumé).
À ces deux attitudes face au mal qui conduisent
à des impasses fallacieuses, Bertrand Vergely oppose une troisième voie, celle
de la religion intérieure et qui fait tout l’intérêt de ce livre (à partir du
quatrième chapitre sur les logiques invisibles). Ces épreuves face au mal nous
révèlent quelque-chose de notre intériorité, comme une vraie vie à saisir, à
l’instar de cette phrase du Christ : « je suis le chemin, la vérité,
la vie. »
Il y a un appel au retournement, pour trouver en
soi la puissance (et non pas le pouvoir) de résister à l’inacceptable, par la
faiblesse. Cette puissance est celle de la foi qui exprime un désir de vie et de
liberté, qui refuse la mort de la vie que veulent imposer les premières
attitudes décrites ci-dessous. On comprend alors que Dieu se refuse à entrer extérieurement
dans un affrontement direct stérile avec le mal (contre des humains), comme
Jésus-Christ avait refusé de répondre oralement à ses persécuteurs. Dieu œuvre,
répare, guérit à l’intérieur de soi en offrant sa grâce de la croissance
spirituelle. Il ne s’agit ni plus ni moins de naitre à son enfant intérieur,
d’abandonner le vieil homme extérieur pour faire vivre son homme intérieur
nouveau.
Voici ma compréhension de ce livre exprimée avec
mes propres mots différemment de la manière de l’auteur et du résumé sur le
quatrième de couverture.
Le rejet du mal s’attaquant à l’innocence est
aussi vigoureux que dans le livre de Maurice Bellet « Je ne suis pas venu
apporter la paix, essai sur la violence absolue ». Nous voilà rassuré que
deux auteurs croyants partagent le même point de vue sur le mal. Cependant les
deux auteurs diffèrent fortement de par leur style qui peut plaire plus ou
moins. Maurice Bellet a un style littéraire et poétique très évocateur, plus
diffus et difficile à saisir précisément. On comprend plus vaguement, par
approches successives ce qu’il veut dire. Cela ne retire rien à la beauté et à l’élégance
de son écriture. Bertrand Vergely, en tant que professeur de philosophie a un
style d’argumentation plus net et carré, mais aussi plus lourd et très dense,
qui demande une lecture studieuse et attentive. Il utilise abondamment une
figure de style élégante « le chiasme » qui demande tout de même beaucoup
d’attention pour en extraire le sens. C’est bien écrit cependant. Chaque phrase
semble importante et s’insère dans une logique très cohérente qui se déroule
très bien. Aucun des deux auteurs ne fait l’abus de connaissances théologiques
pour justifier leur thèse. En effet il serait irrecevable de justifier le mal
seulement par la théologie. Bertrand Vergely fait de nombreuses références aux
saintes écritures et surtout à la littérature française ou russe pour illustrer
ses démonstrations sur des exemples. Heureusement, il n’est pas nécessaire
d’avoir lu ces œuvres pour comprendre son argumentation.
Un dernier point, il est toujours intéressant de
connaître le point de vue d’un croyant de culture chrétienne orientale qui offre
un autre éclairage, légèrement différent d’une perception académique plus ou
moins alourdi par des présupposés théologiques de l’église romaine. Il semble
qu’on ait plus directement accès l’esprit des églises chrétiennes initiales
dont le fondement religieux ne reposait que sur les Évangiles et l’ancien
testament.
Emylia
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Conseil d'Emylia, le vendredi 31 janvier 2014
Quatre petits bouts de pain de Magda Hollander-Lafon
Conseil d'Emylia, le vendredi 31 janvier 2014
Quatre petits bouts de pain de Magda Hollander-Lafon
« Sans verbe, la phrase n’a pas de sens ; sans Le Verbe, ma vie n’a pas de sens. »
L’auteure nous offre l’œuvre unique et exceptionnelle de sa vie. Ce livre ne porte pas tant sur l’horreur des camps de concentration que sur le long chemin qui a duré soixante ans pour surmonter les ténèbres, renaitre peu à peu dans un élan de vie et d’amour, et après un long travail spirituel, pouvoir replonger dans son passé terrifiant pour y retrouver comme dans une anamnèse, les petits faits anodins successifs qui l’ont arrachée au désespoir et à la pulsion de mort.
Dans un enfer totalement inhumain et meurtrier, il existe parfois des gestes inimaginables de don de soi pour sauver autrui. Magda a accepté instinctivement ces dons sans percevoir sur le moment leur portée ultérieure, dans sa puissante détermination à survivre, puis à vivre pleinement.
Lorsqu’elle est revenue des camps, elle est dans l’incapacité de parler et d’ailleurs personne n’est en mesure d’écouter l’horreur. Elle va se reconstruire peu à peu, suivant son intuition, avec le Christ et les Évangiles, mais toujours dans l’oubli du passé douloureux. Puis un jour, 30 ans plus tard, elle ne supporte plus le déni scandaleux de la shoah par des révisionnistes. Alors, elle sort de son mutisme, car elle ne veut pas laisser les nazis imposer leur tyrannie au delà du temps. Elle va à la rencontre des jeunes et témoigne sans relâche dans les collèges et les lycées. En faisant le don de son témoignage de vie, elle poursuit sa propre reconstruction intérieure. Ce n’est qu’au terme de 60 ans qu’elle parvient enfin à écrire les mots pour nous communiquer un message d’espérance sur la force de vie qui réside en chacun de nous.
Cette œuvre est sublime de sobriété et de beauté poétique. Elle a d’ailleurs a reçu deux prix (en 2012, le Prix du Livre de Spiritualité Panorama-La Procure, en 2013, le Prix de littérature religieuse). Je vous propose une vidéo sur son témoignage vivifiant à La Procure.
Emylia
Emylia
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Conseil d'Emylia, le lundi 6 janvier 2014
Le livre « Espérance d’un cardinal » d'Olivier Le Gendre est tout aussi passionnant que le livre précédent « Confession d’un
cardinal » et en tout cas il en constitue un bon complément.
Si le premier livre nous entraine dans
différentes époques et différents lieux du monde où le christianisme est
présent ou absent et dans les arcanes du Vatican, le second est plutôt un retour
sur les expériences vécues et décrites précédemment.
Et ce retour d’expérience ressemble à un cheminement
spirituel, aussi bien pour le Cardinal que pour l’auteur. Car qu’est ce qu’un
cheminement spirituel ? si ce n’est qu’une réflexion approfondie sur des
étapes successives et cruciale de l’expérience humaine à l’aune des Évangiles.
Il ne se limite pas à une prise de possession progressive de connaissances
intellectuelles, ni à l’apprentissage d’une série de dogmes.
Le témoignage du Cardinal montre qu’un cheminement
spirituel ne correspond pas à l’escalade de la hiérarchie ecclésiale mais il
ressemble plutôt à une évolution intérieure en parallèle, en filigrane presque.
Car même devenu Cardinal, le cardinal n’a pas exploré toutes les significations
des Évangiles. Il lui faut redécouvrir la vie de Saint-François à Assise pour
comprendre qu’il faut apprendre à se dévêtir de l’accessoire, de l’inessentiel
pour ne garder sur soi que la tunique de la pauvreté, de la simplicité et de
l’humilité. Je dois rajouter aussi la découverte et la compréhension de ce qu’il
appelle le principe de Poo.
L’auteur lui aussi témoigne d’une séquence de
son propre cheminement spirituel en rapport avec son expérience de la maladie
grave. Ce qui me frappe, c’est la similarité de son expérience compassionnelle et
de la mienne, à l’hôpital, comme si nous avions vécu chacun de notre côté une
expérience spirituelle potentiellement universelle. (C'est la première fois que je trouve un tel témoignage dans un livre, lire l'extrait correspondant dans la page "morceaux choisis").
Il y a enfin la question indécidable qui
est discutée : La foi précède t’elle l’Espérance ou l’inverse ? Et l’amour
de charité où se place-t’il par rapport aux deux vertus théologales précédentes ?
À la fin, je trouve le Cardinal bien pessimiste
sur la désignation du futur pape. Il n’avait pas imaginé que l’Esprit-Saint
serait capable de provoquer un retournement.
L’année 2013 (après la parution du livre) en a
du en surprendre plus d’un avec l’élection de Pape François, un vrai pasteur
plutôt qu’un théologien…, qui plus est avec le souvenir symbolique de
Saint-François. Mais peut être ce changement n’était-il pas déjà en germe dans
les dernières pages du livre ?
Emylia
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Conseil d'Emylia, le mercredi 1er janvier 2014
Après ma découverte d’Olivier Le Gendre avec son
dernier livre "C'est une étrange aventure que de survivre", j’ai tenu
à lire son bestseller « Confessions d’un Cardinal », paru en 2007.
J’ai énormément apprécié ce livre présenté lui
aussi sous la forme d’un dialogue passionnant entre l’auteur et un mystérieux
cardinal qui dévoile son questionnement face à l’état actuel de l’institution
de l’église catholique. Il mentionne les graves affaires de gouvernance de
cette église sans se perdre dans trop de détails inutiles. Il montre comment
ses erreurs historiques du passé et ses incompréhensions face monde
contemporain ont inexorablement conduit à la désaffection massive du
catholicisme, à la perte de référence au sacré religieux (peut être pour
d’autres formes erronées de sacré, ex culte de l’argent et de la puissance, culte
de l’image de l’apparat , idolâtrie de la tradition). Il montre aussi de façon
édifiante l’absence de cette église dans le monde mondialisé qui entraine
l’absence apparente de Dieu. L’Église a démontré son incapacité à prévenir
l’explosion de la barbarie génocidaire dans le pays le plus chrétien d’Afrique.
Elle est cruellement absente et silencieuse là où règnent les ténèbres de la
pauvreté, du mépris et de l’indignité.
Nous sommes tous concernés par les problèmes de l’Église. L’Église se trouve à un tournant de son histoire. Soit elle
emprunte la voie du secret, de l’intégrisme et de l’absence du principe des
Évangiles et devient une structure sectaire digne des dictatures. Soit elle
renonce aux attributs ostensibles du pouvoir, de la domination pour devenir ce souffle et
les mains de Dieu dans un esprit d’amour inconditionnel pour tous les humains
croyants ou non.
En écoutant Olivier Le Gendre (video de croire.com :
http://mesvideos.croire.com/video/iLyROoafzCKY.html ), en connaissant son histoire, je me suis convaincue que ce cardinal existe vraiment et je vais m’empresser de lire la suite « Espérance d’un Cardinal » qui promet beaucoup en terme d’espoir.
http://mesvideos.croire.com/video/iLyROoafzCKY.html ), en connaissant son histoire, je me suis convaincue que ce cardinal existe vraiment et je vais m’empresser de lire la suite « Espérance d’un Cardinal » qui promet beaucoup en terme d’espoir.
Je partage avec le Cardinal et Olivier Le Gendre
que plus que jamais, l’idée qu’il est vital pour chacun d’entre nous de
s’interroger soi-même sur son mode personnel « d’Être Chrétien » : "Être chrétien ne consiste pas seulement à croire, mais à incarner la présence de Dieu dans le monde"
Ces livres ayant été écrits avant l’avènement du
Pape François, je crois deviner qu'un changement de cap, un virement de bord
est peut être en train de survenir. Tous ces remous ne seraient donc pas
un pur hasard. Et si moi-même, j’étais happée dans l’histoire de ce retournement
du Christianisme ?
Emylia
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Conseil d'Emylia,
le lundi 23 décembre 2013
Je viens
de terminer le livre d'Olivier Le Gendre "C'est une étrange aventure que
de survivre". Cette histoire raconte la proximité avec la mort, d'abord
celle d'autrui puis le spectre de sa propre mort avec la maladie grave.
Évidemment, je ne
peux pas m'empêcher de faire un parallèle avec ma propre histoire.
L'une des
différences importantes c'est que lui était consciemment croyant alors que moi
non. Pourtant j'ai éprouvé la plupart des impressions et ressentis qu'il
décrit. Quand il affirme que "Jesus ne lui a jamais manqué", je
pourrais moi-même affirmer qu'il était là lorsque je souffrais sans en avoir
conscience. Il était présent dans mon espoir.
Sinon l'histoire
est très bien présentée sur le canevas d'une interview par trois
personnages mystérieux de l'église française sur le thème de l'existence des
miracles. Curiosité : ces personnages caricaturaux existent-ils vraiment ? Je
crains qu'ils pourraient exister.
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Conseil d'Emylia,
le dimanche 22 décembre 2013
J'ai lu plusieurs
livres sur la vie de Jésus. J'ai particulièrement apprécié le livre
de Christine
Pedotti "Jésus, cet inconnu".
L'auteur nous
présente la vie de Jésus en racontant en parallèle cette histoire
à partir des
quatre évangiles canoniques. Ce livre n'est pas un ouvrage
de christologie, mais il est présenté agréablement sous la forme de
témoignages fictifs et réalistes. La foi et ce que l'on sait des faits
historiques sont présentés en association et sans opposition stérile.
Quand il y a ignorance, et bien l'auteur ne cherche pas à la dissimuler.
De plus, le fait que
l'auteur est une
femme donne un éclairage particulier sur les relations de bienveillance entre
Jésus et les femmes, bien souvent considérées à égalité par rapport à la gente
masculine.
Je recommande
cette agréable lecture à tous ceux qui désire se faire un rappel des
évangiles, en avoir une synthèse cohérente et s'accorder un plaisir de lecture
sous une forme peu courante. Pour ma part, j'ai donné ce livre à mon fils
ainé.
Ce pourrait être
aussi un beau cadeau à offrir à l'occasion de Noël.
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Conseil d'Emylia,
le Dimanche 15 décembre 2013:
Maurice Zundel,
"Quel homme et quel Dieu ?"
Un livre très
profond et enrichissant, pas si facilement accessible.
Il mérite d'être
relu plusieurs fois.
Je ferai
probablement un bref résumé ultérieurement.
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Conseil de
Laurence, Mercredi 6 novembre 2013 : Sur le thème du handicap
Alexandre Jollien
: " Eloge de la faiblesse"
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Conseil de
Florence, Samedi 2 novembre 2013 : sur le Deuil
S'il n'y avait qu'un seul livre à retenir, ce serait celui-ci, c'est un
incontournable :
- Dr. Christophe Fauré : "Vivre son deuil au jour le jour",
- Marie-Pierre MAILLOU: "Cri d'âme, cri d'amour"
- Marie-Claire MOISSENET : Pte d'Espérance et Vie; "Traverser le
veuvage",
- Lytta Basset : "Ce lien qui ne meurt jamais"
- Joan Chitties : "De l'épreuve à l'espérance",
- Elisabeth Kübler-Ross : "La mort est un nouveau soleil.
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Conseil d'Emylia,
Samedi 2 novembre 2013 : Pour accompagner un processus de deuil,
Les deux livres
suivants m'ont été très précieux pour comprendre ce que faire un deuil
signifie.
Sur la mort d'un
enfant :
Lytta Basset
: " Ce lien qui ne meurt jamais"
Sur la mort d'un
parent :
Leo Fijen/Anselm
Grün : "L'année où mon père est mort"
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Conseil d'Emylia,
Samedi 25 octobre 2013 : Jean-Marc Potdevin, "Les mots ne peuvent dire ce
que j'ai vu"
Ce livre m’a beaucoup appris sur un type de foi mystique dont j’admet
tout à fait la possibilité). Cependant, comme eux, j’ai été prise d’une
intuition fulgurante, qu’il y avait une urgence absolue à changer de style de
vie. Cela m’a pris à peu près vers la même époque des années 2008-2010, vers à
peu près le même âge.
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Conseil de Bea,
mardi 22 octobre 2013 : A.Grün, "Apprendre à faire
Silence"
Au sujet du
silence voici un extrait de Apprendre à faire Silence d'A.Grün que je trouve
intéressant et qui évoque quelque chose que j'ai déjà ressenti.
(commentaire de
l'article sur l'Histoire de Pronoms personnels :
)
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Conseil de bb,
mardi 22 octobre 2013 : témoignage de Michel Cool, "Conversion au
silence"
je suis entrain de lire un très beau livre, itinéraire spirituel d'un
journaliste Michel Cool, "conversion au silence" Quand le silence se
manifeste....il y a des silences joyeux, des silences lumineux, des silences
douloureux, des silences glorieux et heureux!
Mon refuge à moi , c'est le
silence et je ne suis jamais seul!!! Je vous conseil cette lecture
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Conseil de
Laurence, mercredi 16 octobre 2013 : roman
d'Eric-Emmanuel SCHMITT, "La part de l'autre"
Le postulat de départ est osé mais simple. Adolf Hitler a échoué à
l'exament d'entrée aux Beaux Arts (c'est véridique). Que ce serait-il passé
s'il y avait été admis? Tout le livre est construit sur une alternance de
chapitres, l'un avec la biographie d'Hitler, l'autre avec cette biographie
inventée. La typographie est diffréente selon que l'on est dans dans l'histoire
ou dans l'imagination de l'auteur, mais au fil des pages, on en arrive à
oublier quel chapitre est vréidique, et c'est là à mon avis toute la force de
ce livre. Prendre un personnage symbolisant le mal à l'échelle de la planète,
et montrer que ce mal peut parfois résulter d'un enchaînement de hasards, de
frustrations, de rencontres... Soyons bien clair, l'écrivain ne justifie pas ce
qu'a commis Hitler, il nous incite juste à réfléchir justement sur cette
apothéose du Mal avec un grand M. On ne naît pas monstre, on le devient?...
Troublant.
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Conseil de bb,
dimanche 13 octobre 2013: Laurent Gounelle, "Le Philosophe qui
n'était pas sage".
Un très beau
livre à lire à ce sujet! c'est un roman mais il est très dur car inimaginable
mais super!! je peux le dire car c'est une situation que nous avons vécue!!
c'est de Laurent Gounelle "Le Philosophe qui n'était pas sage".
De Florence, à l'attention de bb.
RépondreSupprimerBonjour,
Vous avez aimé "Conversion au silence" de Michel Cool, moi aussi je l'ai beaucoup aimé.
Je vous conseille un autre livre superbe!! "Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu".
En mars 2008, Jean-Marc Potdevin, entrepreneur à succès "business angel" auprès de nombreuses startups internet et boulimique de projets, traverse une sérieuse crise de la quarantaine. Il décide d'interrompre toute activité pour partir seul à St. Jacques de Compostelle. En chemin, il entre dans une chapelle et fait une rencontre surnaturelle qui bouleverse totalement son existence.
"Cette confidence s'adresse à mes proches, à mes très proches. Je m'y "livre" en confiance, de l'intérieur; une livraison faite de souvenirs ressentis, d'analyses, de douleurs, de lectures, de prières, d'expériences, de joies intenses. C'est parce que je parle en cœur à cœur que je peux m'y livrer sans trop de pudeur, en présupposant l'indulgence et la bienveillance de l'âme lectrice. Avec cette volonté d'au moins transmettre l'important à mes yeux, condensé d'un fragment infime du chemin de vie dont la lente maturation et distillation a produit cet élixir livresque, sorte d'enseignement dont la fiole que vous tenez entre les mains renferme la liqueur récoltée patiemment au tempo lent des mois"......
"Ce que vous possédez vous possède.
"Détachez-vous des choses, et d'abord de vous même.
"Découvrez les rudes chemins de l'amour sans mesure.
"Soyez libres enfin pour aimer envers et contre tout"!
Je souhaite que cette lecture vous soit aussi riche qu'elle l'a été pour moi.
Florrence.
Merci Florence pour ce conseil! Je vais me le procurer et le lire tout à mon aise afin de m'en imprégner de toute sa beauté! tout comme je l'ai fais pour celui de Michel Cool ou en même temps j' écoutais le Requiem de Mozart.
SupprimerJe vous remercie infiniment pour tout ces beaux textes!!!!! c'est magnifique!
Je n'ai pas beaucoup de temps et je n'ai pas la plume facile mais je vous lis tous.
MERCI