Je suis en train de
lutter avec moi-même parce que je désire écrire cet article alors que je
devrais encore travailler ce soir, après des semaines intensives de travail, et
notamment ces deux derniers jours envahissants. Il ne s’agit pas d’une
addiction mais d’une contrainte. Notre époque voue une adoration idolâtre sans
borne au travail qui manque à tant de personnes. Le travail devient indéfiniment
cumulatif. Plus on en fait, plus on nous en redemande. Ô compétence dangereuse.
Asservissement de la personne par les réseaux de communication. N’y a t’il pas
une dérive pernicieuse de l’emprise du travail sur tous les temps de la vie. Il faudrait oser dire non au patron à moins
d’être asservi à son propre zèle.
Le jour du Seigneur
est rarement respecté. Son importance est largement ignorée par les chrétiens
eux-mêmes. En tout cas le respect du dimanche chômé ne fait pas partie des
revendications chrétiennes à l’ordre du jour à ma connaissance.
D’ailleurs de
nombreux écoliers, collégiens, lycéens et étudiants ne doivent-ils pas faire
leurs devoirs et apprendre leurs leçons le week-end. Peut’on suspendre le
travail ?
Certains de nos
amis juifs respectent encore rigoureusement le shabbat. Je ne sais pas ce qu’il
en est chez les chrétiens. Je me souviens de ce jeune homme outré par les
conditions probablement scandaleuses de son licenciement, décida d’entamer une
longue préparation de baptême pendant sa période de chômage. Il y puisa la
force de résister à la mésestime de soi. Et il retrouva du travail quelques
jours à peine après son baptême : cruel paradoxe, il était contraint de
travailler le dimanche.
Je voudrais
m’interroger sur la façon dont le travail est perçu dans l’ancien testament et
dans les évangiles. Il me semble que le travail apportait la satisfaction du
devoir rempli. Je pense à l’ecclésiaste qui dans sa prière énonce avec fierté tous les travaux qu’il a
réalisé avec le sentiment d’avoir accompli le désir de Dieu. La question du
travail revient souvent dans les évangiles. Notamment Jésus parle toujours positivement
du travail en l’associant à l’œuvre pour le Père.
Aujourd’hui le
temps nous manque cruellement pour le perdre, pour méditer sur sa vie ou pour
prier. Il me semble que chaque minute de temps perdu à ne rien faire, à
contempler simplement ce qui est, est une minute rendue au Seigneur. La vie spirituelle
ne devrait pas être bornée entre deux autres activités dispendieuses en temps,
ou être repoussée jusqu’aux limbes léthargiques du sommeil nocturne.
Emylia
Bonjour,
RépondreSupprimerComplètement d'accord avec vos réflexions. J'assiste à cette déviance depuis plusieurs années par une de mes filles en particulier. Jje voudrais développer, je ne peux écrire plus long , mon corps refuse, muscles bloqués. Je pense à vous. Bon courage.
Thérèse.
Merci Thérèse, je vous souhaite que vos muscles redeviennent plus dociles. Bon courage à vous aussi.
RépondreSupprimerEmylia
Entièrement d'accord avec vous Emylia! Je vous lis, je pense, je réfléchis mais je n'ai pas beaucoup de temps pour m'exprimer!!!!mais je suis là!
RépondreSupprimerBon wend!
Mamou