Voilà, je viens
d’achever le dernier livre de Maurice Bellet. Toujours aussi percutant. Mais
cette fois ci très court. Tout au long de la lecture, il me semblait que je
saisissais ce que voulais dire l’auteur, bien que les phrases et les mots pris
analytiquement semblaient échapper au sens que j’essayais de leur attribuer. Il
est très difficile de faire une analyse de texte de Maurice Bellet. Aussi, si
je voulais résumer précisément le contenu de ce livre, j’aurais quelques
difficultés à être précisément fidèle. Mais tant pis, je m’y risque. Mon
lecteur saura peut être percevoir au delà de la maladresse de mes expressions,
le sens de cette parole qui me dépasse.
Il y est question
de la foi en l’homme à laquelle les événements que nous vivons rendent cette
croyance bien difficile à tenir, voire utopique ou naïve. Mais en persévérant à
s’y tenir, en dépit des apparences de cette source noire manifeste de la
violence qui engloutit tout, même ceux qui voudraient y résister, alors peut être
que se produit une rencontre inattendue qui permet de résister au pessimisme
ambiant auquel il est difficile de ne pas communier. Cette étrange rencontre se
produit sur un chemin de traverse qui débouche sur cette prodigieuse naissance
d’humanité en soi. Cette attitude héroïque est bien fragile face aux forces de
destruction qui peuvent la balayer d’un revers de main. Mais c’est précisément
parce qu’une autre source de vie jaillit au cœur de l’humain demeuré hors de
toute contamination de la destruction et de la mort, que la métamorphose de
l’homme devient possible. De cette métamorphose paraît cet amour inconditionnel
pour le prochain, y compris aux malheureux qui sont pris dans les mailles du
filet de la destruction. Comment se peut t’il que l’homme dépasse ses propres
faiblesses pour défier avec conviction et puissance de vie, les forces de la
mort ? Le mystère est bien là. Autant changer l’homme en se changeant
soi-même.
« Seul l’homme est garant de l’homme, dans la
dimension que nous avons dite. La foi en l’homme ne se résigne jamais, et il
est toujours possible d’agir. »
Emylia
Emylia, j'aime le texte de cette semaine, (c'est un peu ce que nous vivons pour l'instant!) pouvez vous me donner le titre du livre de Mr Belltet. MERCI et bonne journée.
RépondreSupprimerMamou.
Chère Mamou,
RépondreSupprimerOui ce petit texte de Maurice Bellet (90 pages seulement) qui s’intitule « Notre foi en l’humain » et qui vient d’être à peine d’être publié, m’a profondément inspirée tant en contenu qu’en style.
Il vient comme un écho-souvenir lointain de la conférence à laquelle j’ai assisté au début de cette année et dont je n’ai pu m’empêcher de poster mes notes sur ce blog dans l’onglet « Foi en l’homme ».
http://leschretiensanonymes.blogspot.fr/p/notes-sur-la-conference-de.html
Je me permets aussi de rajouter un lien sur la page du blog de l’auteur :
http://belletmaurice.blogspot.fr/2014/10/deux-nouveaux-livres-en-librairie.html
Et puis il y a aussi ses 8 petites conférences de théologie sur le web que j’ai recommandé
http://www.dominicains.tv
Ma foi s’accorde parfaitement à ce qu’il raconte sur la Foi en l’homme qui intersecte la Foi en Dieu.
Emylia
PS (Aujourd'hui Google bug et m'empêche de répondre avec mon identité habituelle. Je redeviens une parfaite anonyme).
Mon identité semble être revenue !
RépondreSupprimerBonne journée à vous.
Emylia
Merci Emylia pour toutes ces informations.
RépondreSupprimerJ'ai aussi des problèmes avec l'ordinateur!! ce matin il m'avait fallu plus d'une heure pour vous adresser le message!! enfin, j'espère que ça va aller mieux!
Bonne après midi,
Mamou
Bonsoir Emylia, Mamou et tous,
RépondreSupprimerJe partage votre accord avec ce point de vue de Maurice Bellet. la foi en l'homme est d'une grande importance, essentielle même dans le christianisme. Je pense que dimanche à la messe on nous le redira car l'Evangile s'y prète bien.
J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt les huit conférences de "La théologie de poche".
Des amis m'ont offert le livre d'E.Carrère "Le Royaume". Je pensais que j'allais attendre de l'avoir fini pour -éventuellement vous en "parler". Je ne suis qu'à la page 214.
Ce n'est pas du tout ce que je croyais. Pour le moment, il me désole vraiment, il me rend triste, triste..L'incroyance ou l'athéisme, je les comprends. Qu'on puisse perdre la foi aussi , mais cet irrespect ! J'ai tellement de mal à croire qu'il pense ainsi après toutes ces lectures et recherches que je me dis encore que j'ai mal lu, que je suis encore trop fatiguée pour bien lire...que demain je lirai des pages écrites sur un autre ton ou qu'il est passé par cet état d'esprit mais que c'était transitoire. Dans ce cas là, je le dirai et ferai amende honorable.
Cela s'arrange-t-il par la suite Emylia?
Pour revenir à M.Bellet, Grâce aux 8 conférences, je pense avoir compris beaucoup mieux sa pensée et j'en suis très heureuse. Cela m'a fait du bien.
Bonne soirée.
Thérèse.
Bonsoir Thérèse,
RépondreSupprimerOui, « Le Royaume » m’a beaucoup embarrassée, surtout au début. C’est pour cela que j’ai nommé mon premier article « Perplexité des débuts ».
http://leschretiensanonymes.blogspot.fr/2014/10/perplexite-des-debuts.html
Je voulais exprimer ma propre perplexité face « à ce roman » qui n’est pas un livre de foi. Je crois que j’explique bien aussi ce que j’ai ressenti dans le second article que je lui ai consacré
http://leschretiensanonymes.blogspot.fr/2014/10/la-fin-du-royaume.html
Finalement je prends ce livre comme un roman fondé sur un scénario historiquement plausible mais pas forcément vrai en tout. Je pense que le contexte historique est bien posé et documenté (les empereurs romains, le roi des hébreux, Hérode et la population du proche orient et du pourtour de la méditerranée).
Mon interprétation est qu’à trop vouloir étudier « scientifiquement », c’est à dire historiquement, à vouloir à tout prix trouver des preuves objectives, alors la foi se dissout. C’est comme si pour prouver que des apparitions avaient vraiment lieu, il fallait qu’un film photographique soit expérimentalement impressionné. Or il me semble que la foi peut se contenter de phénomènes purement intérieurs. Dieu est bien à l’intérieur des personnes et non ailleurs dans l’univers lointain.
La foi ne peut se maintenir sans mystère, sans un nuage d’inconnaissance. Je pense que l’ami d’Emmanuel Carrère le comprend bien et non Emmanuel Carrère. L’auteur est passé d’un extrême (une foi qui en fait trop) à une sorte d’agnosticisme très ambigu. Elle ressemble à une Foi de jeunesse qui ne s’est pas encore accomplie. Il a manqué d’un quelque-chose comme un lâcher-prise de l’Histoire.
La Foi est ailleurs que dans l’Histoire racontée par les humains. Il est dans la nature de la vérité que de nous échapper. La Foi ne peut résister à des certitudes historiques. Le sens des actes et des paroles n’est pas gravé dans les expressions littérales des Saintes Écritures. On sait qu’il faut dépasser le premier degré pour comprendre au deuxième degré voire encore plus profond, le nouveau testament (comme l’ancien d’ailleurs).
Mon sentiment à la fin du roman, c’est que la foi d’Emmanuel Carrère n’a pas disparu. Elle est en suspend. Il traverse une longue nuit de la foi sans s’en rendre compte. Il me semble qu’un événement pourrait la relancer.
Il trouve que malgré toute l’accumulation de faits historiquement reconnus, cette histoire qu’il raconte semble à la foi véridique et exceptionnelle. Il a donc dû se passer vraiment quelque chose d’unique dans l’histoire de l’humanité.
Quand j’ai dit que je ne voyais pas l’intérêt d’aller à sa conférence, c’est parce que je n’ai pas besoin de plus de certitudes historiques. Je préfère entendre des gens comme M. Bellet et Lytta Basset qui vivent leur foi d’une façon alternative à une manière plus classique.
Est-ce que ça s’arrange à la fin ? J’ai l’impression qu’Emmanuel Carrère attend que quelque-chose se produise pour ré adhérer à la foi.
Je vous souhaite une bonne soirée. Et moi, je n'ai pas encore entendu tous les cours de théologie. Je vais le faire.
Emylia