On le sait bien,
l’homme est un animal qui parle. Cette capacité en fait un être unique très
différent de l’ensemble des espèces animales. Peut être même que le langage
définit l’homme. Il n’y a d’ailleurs pas si longtemps que l’homme parle, en
comparaison de l’échelle du temps de l’évolution des espèces.
Les animaux
pratiquent entre eux des moyens de
communication rudimentaires. Si nous êtres humains ne nous parlions pas, alors
notre intelligence serait fortement limitée.
Nos ancêtres ont
été fascinés par le langage. Probablement pour cette raison, ils ont inventé
l’écriture. S’il y a un peuple qui tenait en admiration le langage, ce fut le
peuple grec, avec au paroxysme de cette conscience, l’invention et la
reconnaissance de l’illustre métier de philosophe.
Chez les grecs, le « Logos »,
donnait une raison de vivre. Il éclairait la vie. Ils pressentaient que « Logos »
extirpait l’homme du néant.
Je trouve
incroyable que les hommes qui ont compris le rôle de sauveur de Jésus-Christ
aient désigné ce dernier sous le terme de « Logos » ou de « Verbe »
ou de façon équivalente de « Parole », par analogie avec ce qui sauve
du néant.
Les hommes qui ont
écrit les Évangiles étaient soit juifs, soit grecs. Plusieurs décennies après
la crucifixion-résurrection, le monde du Proche-Orient a dû beaucoup changer. Avec
l’effondrement de la société juive (destruction du temple de Jérusalem et la shoah),
la plupart des témoins des temps du Messie et des apôtres, ont été immergés
dans la culture grecque qui gagnait en influence croissante tout le pourtour méditerranéen. Les
Évangélistes qui ont écrit en grec, ont exprimé ce qu’ils avaient vécu en
empruntant des mots et concepts grecs étrangers au judaïsme.
Je pense
particulièrement à Jean, peut-être le disciple que Jésus aimait, simple pêcheur
galiléen, sans grande éducation au cours de sa jeunesse. Ensuite, quel chemin
culturel parcouru inimaginable avant de pouvoir retracer son expérience avec une
pensée ayant une conscience et une compréhension profonde des événements
présentés avec un recul conceptuel prodigieux par rapport aux faits vécus.
Comment a t’il pu
associer le souvenir d’une personne vivante avec un concept philosophique
essentiel de la culture qui raconte cette histoire.
Ce prologue de
l’Évangile de Jean n’en finit pas de me fasciner, comme pour bien d’autres
personnes. Bien sûr Jean devais connaître la Genèse dans laquelle la Parole
divine crée le monde : « Dieu dit que cela soit, et cela fut... ».
Dans l’ancien testament, la Parole est un acte créateur et avant tout divin. Par
contre Jean ne pouvait qu’ignorer l’évolution des espèces et le rôle essentiel
du langage pour extirper l’humain de son animalité.
Encore faut-il
distinguer différentes natures de langage avec d’une part le véritable Logos
qui apporte l’élan de vie, et d’autre
part de la Logorrhée qui est un discours envahissant de bruit et de tumulte qui
est vide de sens. La Logorrhée étouffe le silence duquel peut émerger la voix
du Verbe (un peu comme un télé ou une radio déverse en permanence des discours
inaudibles en empêchant toute relation entre personnes de s’établir par un
échange verbal direct).
C’est le rôle de la
prière que de respecter le silence pour que le vrai et seul Logos devienne
audible.
Emylia
Bonsoir Emylia,
RépondreSupprimerDésolée de ne pas participer ces jours-ci : problèmes de santé encore. Amitiés. Thérèse.
Bon courage Thérèse, je sais que nous n'en manquez pas et aussi beaucoup de patience.
RépondreSupprimerJe prierai pour vous ce soir.
Mes amitiés.
Emylia
Merci Emylia. Th.
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