L’ecclésiaste semble fataliste : au cours d’une vie humaine, il se
peut que le Sage ne soit jamais récompensé de sa sagesse, pas plus que ne sont
punis le Fou ou le Méchant. La vie peut être une épreuve pour le premier et une
grâce imméritée pour les seconds. La conclusion du livre de Job nous enseigne
qu’il est vain de vouloir obtenir une réponse à ce genre d’énigme, au moins
tant que nous sommes vivants sur cette terre. Après, one ne sait pas.
Est-ce à dire que la vie se résume à de l’absurde et du non-sens ? Je
crois que l’absurde et le non-sens est dans seulement l’apparence des choses.
Pour celui qui est un peu curieux et qui tente de pénétrer en profondeur la
réalité, alors se révèle aux initiés une vérité cachée aux yeux des aveugles et
oreilles des sourds (au sens métaphorique bien-sûr).
Le fou et le méchant ne peuvent pas réaliser qu’au delà du malheur apparent
du sage, la joie puisse surgir de la
sagesse. Je parle de la sagesse selon Saint Paul (première lettre aux
corinthiens). « Non pas la
sagesse de ce monde, la sagesse de ceux qui dirigent ce monde et qui vont à leur
destruction ». « Mais au contraire, à la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie
par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire. »
Je ne peux me résoudre à penser que le choix arbitraire d’une vie fondée
soit d’une part sur la sainteté, l’altruisme et autres vertus humaines ou soit
d’autre part sur les vices naturels tels que la méchanceté, l’égoïsme, ne soit
que pure option personnelle de goût et de tempérament. En effet, l’attitude la
plus sécurisante pour soi, serait de se ranger tranquillement derrière l’indifférence
et le relativisme et ne jamais prendre parti en faveur bien contre le mal.
Je me dis qu’un jour qu’il se pourrait bien qu’on ait à rendre des comptes soit
par rapport aux nombreuses grâces que nous avons reçues, soit par rapport à
notre discernement.
Les dons reçus gratuitement :
Les avons nous reconnus ? Qu’en avons nous fait ? Avons nous cherché
à comprendre d’où ils venaient ? Pourquoi nous étaient ils donnés ?
Les avons nous utilisés à bon escient ? Je pense à la parabole des
talents. Il me semble qu’il vaudrait mieux pas les avoir ignorés, ou bien considéré
qu’ils étaient un dû naturel, liés à notre seul mérite. L’évolution spirituelle
nous conduit à prendre conscience des dons reçus, de rendre grâce pour eux, et
d’offrir en retour, à notre mesure, de nouveaux dons. Nos dons ne devraient pas
se limiter à des offrandes pour Dieu seulement, dans notre propre intérêt, mais
à redistribuer notre surabondance de grâce dont nous avons été comblée, à
autrui qui en est moins pourvu. Il se pourrait bien qu’il jour, si je
sous-emploie mes talents, qu’il me soit reproché ma paresse.
Je pense aussi qu’un jour, on pourrait me demander ce que j’ai retenu de ma
vie de chair terrestre. Ai-je systématiquement éludé tout appel intérieur qui
m’invitait à m’affranchir de mon enfermement et qui m’invitait à l’ouverture sur
la vie? Ai-je accepté de me laisser transformer intérieurement afin de pouvoir réaliser la mission ou l’œuvre qui m’a été confiée, pour m’accomplir.
Parvenir à s’accomplir représente bien plus qu’un épanouissement personnel.
C’est peut être répondre à la vocation qui nous a été attribuée en toute
confiance. Intuitivement, il me semble qu'il vaudrait mieux pas avoir failli à cet honneur de porter la gloire
du Christ.
Emylia
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