Je me suis décidée pour aller discuter régulièrement
avec les amis de Maurice Bellet. Nous faisons le même parcours. Nous ne nous
connaissons pas. Pourtant nos rencontres nous autorisent à parler librement des
sujets qui nous tiennent à cœur. Je ne vais certainement pas retranscrire le
contenu de nos conversations sur ce blog. Cependant il peut m’arriver de
développer l’un des aspects qui aura pu être évoqué et dont j’aurai retenu
l’intérêt.
Pour la première rencontre, il s’agissait de se
demander quelles étaient les questions fondamentales pour soi, sur lesquelles
on s’interrogeait souvent (on a rarement l’occasion de débattre sur de tels
thèmes).
Je déclarais que je me demandais souvent : « Qui-suis-je ? »
Une autre personne se demandait davantage : « Quel est mon
rôle ? ». Je dois dire que devant la multiplicité des interrogations,
aucune n’a pu être investiguée à fond. Je vais donc revenir ici sur l’opposition
apparente entre ces deux questions.
Pour moi, le
« Qui-suis-je ? » aboutit à l’intuition qu’il y a en moi
quelqu’un d’autre que moi-même, une présence que ne je connais pas bien mais
dont je pressens l’existence et l’immense grandeur. Cette impression est la
source de ma foi. Il est évident que cette présence à pour effet de modifier
mon attitude dans ma vie, face aux autres mais aussi en moi-même. Je me sens
plus sincère et authentique. Je deviens librement la personne que je suis
vraiment. En effet, on ne peut plus agir sans discernement lorsqu’on sent une
présence divine. Cette présence confère une extrême dignité de représentant des
humains, dans ce qu’il y a de meilleur en l’humain.
La question « Quel est mon rôle ? »,
selon moi me semble assez proche de mon intérêt pour l’être. Car la notion de
rôle ne se limite pas à essayer de déterminer quelle activité on va pouvoir
faire prochainement, mais à comprendre comment on se détermine en tant que
personne, par son action. C’est aussi par l’action (bonne et humaine pour les
humains) que se manifeste la grandeur humaine. Il est vrai que par l’action,
nous nous révélons à nous même comme aux autres, le genre de personne que nous
sommes en vérité.
Pour moi, les questions sur l’être, de l’attitude et
l’action ne sont pas très différentes. Dans tous cas il s’agit d’une façon
d’être au monde et de vivre ses relations, en refusant des compromis «mal-saints»,
et en se comportant conformément à sa conscience ou son âme, en toute liberté
intérieure.
Emylia
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