On m’a demandé d’évoquer mon
parcours spirituel. Je veux bien me plier à cette demande de dévoiler un peu le
mien, bien que je l’aie déjà évoqué à plusieurs reprises sur le blog de
Thierry. Quand j’y repense, c’est toujours avec une certaine émotion teintée d’une
forme d’auto-compassion pour la personne que j’étais avant tout cela.
Aujourd’hui, j’ai bien compris que la mission qui est demandée à tout chrétien
est bien le témoignage, selon les capacités de chacun. Ce qui me gêne dans
cette confession, c’est la brièveté de l’exercice exigée par le format d’un post
sur un blog et car je crains d’être trop schématique.
Mon histoire n’a pas commencé par
une nécessité impérieuse de suivre une catéchèse comme pour Thierry, ni celle
de faire un pèlerinage sur la route de St Jacques de Compostelle comme pour Jean-Marc
Potdevin (livre exceptionnel : « Les mots ne peuvent dire ce que j’ai
vu » et qui m’a beaucoup appris sur un type de foi mystique dont j’admet
tout à fait la possibilité). Cependant, comme eux, j’ai été prise d’une
intuition fulgurante, qu’il y avait une urgence absolue à changer de style de
vie. Cela m’a pris à peu près vers la même époque des années 2008-2010, vers à
peu près le même âge.
Quand tout a commencé, j’étais déjà
véritablement au pied du mur. J’étais en train de lutter pour survivre dans un
grand hôpital de la région parisienne (en 2008). Alors que je ne savais pas ce
qu’était la spiritualité, que je ne comprenais pas bien ce que signifiait la
foi, c’est-à-dire d’être croyant. Un jour j’ai fait à l’hôpital une expérience inouïe
« d’humanité » (une sorte de sentiment de compassion universelle), de
type mystique. Sur le moment, je n’ai rien compris. Moi qui ne lisais que des
livres « utiles » et qui n’écrivais péniblement que des articles ou des
rapports « utiles », je me suis mise à lire en série d’autres types
de livres et à écrire facilement des textes « inutiles », c’est à dire
mes pensées du jour ou mes méditations dans mon journal perso. J’ai commencé à
lire Matthieu Ricard (moine bouddhiste français), Etty Hillesum, Christophe
André(psy), Luc Ferry(philo), André Comte-Sponville(philo), Pascal, St Augustin,
Guy Coq (Philo&Spiritualité chrétienne), Bertrand Vergely (Philo), Maurice
Bellet(Philo-Psy-Theo), Christian Bobin (Poète) et bien d’autres,…
Cette succession vertigineuse de
lectures diverses semblait entrer dans une cohérence implacable qui me dépassait.
J’avais l’impression que ce n’était pas vraiment moi qui établissait le
programme de mes lectures. Cependant chaque nouvelle lecture venait exactement en
complément ou en réponse à la précédente, comme s’il y avait une pédagogie
sous-jacente sur laquelle je n’avais pas de contrôle.
Entre temps, j’étais entrée en
rémission, et j’avais relu les évangiles pour essayer d’en comprendre le sens
profond. Évidemment j’étais obnubilée par la signification de la guérison par
le Christ : « Va, ta foi t’a sauvé ! ». J’éprouvais une
grande gratitude à l’égard de toutes les personnes qui m’avaient soutenue et
accompagnée sans faillir pendant cette rude épreuve, à commencer par mon mari
et mes enfants, mais aussi à l’égard de l’ensemble du personnel médical. Je
commençais à entrevoir que le mot « Amour » était porteur d’une
puissance considérable qui permet de résister à la mort.
À un certain moment, j’ai du
admettre que mon attitude indifférente vis-à-vis de la religion avait changé. Je
ressentais la joie intérieure sans pouvoir l’attribuer à une cause
particulière, sauf d’être simplement heureuse d’être en vie. Et il n’y a pas que la joie. Il n’était plus
possible de jouer un rôle d’un autre personnage que soi-même. La sincérité s’imposait
désormais d’elle même. Il devint plus que jamais insupportable de tolérer que
son prochain soit victime d’injustice et
de haine.
Je continuais mon petit bonhomme
de chemin de vie, avec les nombreux changements que j’y avais introduits. Puis,
un jour de vulnérabilité extrême face à un risque de récidive, j’ai pris l’engagement
de retourner à la messe dominicale. J’ai même demandé le sacrement des malades.
Après tout cela, il m’était évident
que ma foi était indéniable : attitudes, lectures, écrits,… Le don de la
foi m’avait été manifestement donné bien avant que je l’admette et le
reconnaisse. Cependant, j’avais accepté de me mettre en chemin d’une quête
inconnue, sans poser au préalable la question de la finalité. J’ai fait
confiance voilà tout, le reste suivrait.
Ce n’est qu’après toutes ces
étapes, que je me suis mise à creuser le sens de la prière. Le blog de Thierry
m’a entrainée dans le travail spirituel de la foi et à son approfondissement.
Aujourd’hui, je continue à lire
aussi avidement des livres sur la foi (Pierre Varrillon, Maurice Zundel, et
bien d’autres,…). J’écris aussi pour mieux comprendre ce que peut me révéler à
moi même, ma propre foi, ma relation au christ et à mon prochain. L’écriture, je ne peux plus m’en passer. Elle
est comme un miroir intérieur de l’âme qui révèle à la conscience, sa nature la
plus profonde. Non seulement elle est source de révélation, mais elle constitue
le cœur de la thérapie pour la guérison spirituelle de l’esprit mais aussi de
la chair.
Je participe aussi à la vie de ma
paroisse en étant simple membre actif de la modeste chorale locale. Et dans la
pratique du quotidien, je m’applique à être vraiment attentive à tous les
petits détails insignifiants qui manifestent discrètement la présence du divin dans
notre vie. C’est souvent dans ces petits faits d’une vie très ordinaire, sans
relief particulier pour le monde, que se cachent les trésors spirituels que je m’empresse
de rapporter sur ce blog.
Si je devais résumer ce chemin
sous la forme d’une allégorie : Initialement, je me suis mise à gravir
péniblement les versants d’une montagne, sans jamais en apercevoir le sommet
caché dans les nuages. À un certain moment, je me suis retrouvée sur une sorte
de crête cachée dans le brouillard. En poursuivant ma route, j’ai dévalé l’autre versant, je me suis retrouvée
entrainée sans pouvoir freiner, sans pouvoir me retenir, vers ce nuage
d’inconnaissance inatteignable dont je ne sais rien mais auquel je fais désormais
confiance.
Prochain Post : Samedi 2 Novembre
Ce matin, je reçois un témoignage très important pour moi.
RépondreSupprimerLa "révélation" fracassante , de toute évidence, ne sera pas un passage "obligé" pour moi.
André Frossard (et bien d'autres) a rencontré Dieu d'une manière quasi physique.
Moi je trace mon sillon laborieusement ; mes antennes entièrement déployées à l'écoute du moindre message... qui devient parfois une évidence.
Il m'est venu des certitudes :
-Quand j’ai été père , j’ai un PEU mieux compris l’Amour de DIEU .
-Je sais qu’il y a quelqu’Un qui a un « Projet » pour moi.
D'autres certitudes suivront...Quand ? Comment ? C'est le mystère de ma Foi.
Que Dieu soit avec vous.
Bonjour Claude,
SupprimerPour l'avoir vécu, je connais l'importance des témoignages dans le chemin de la foi.
Bon cheminement et que Dieu vous accompagne.
Chère Emylia,
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aime votre commentaire et vous ai répondu longuement vous racontant le mien. O surprise!! "Impossible, votre texte doit comporter 4 096 caractères.
Je suis déçue!!!! Ne pourriez vous pas le récupérer par ailleurs????
Quelle déception!!!
Amitiés.
Florence.
Bonjour Florence,
SupprimerJ'ai bien regardé dans les "SPAM",... je n'ai malheureusement pas vu votre réponse. C'est très dommage. J'aurais aimé vous lire.
Personnellement, je fais toujours des rédactions en dehors de outils du web et je ne recopie sur le web que quand j'ai terminé ma rédaction.
Si vous avez gardé une copie, envoyez la moi à emylia.c92@gmail.com.
Je sens que je vais écrire une nouvelle page pour donner quelques conseils au sujet des commentaires.
Je ne connais rien à la technologie des blogs. Je crains ne pas pouvoir changer grand chose à la façon dont blogger (de google) accepte les commentaires.
Merci beaucoup tout de même.
Et mes amitiés.
Emylia
Chère Emylia,
RépondreSupprimerJe suis frustrée. Je vous ai écrit longuement, à chaud, et je suis incapable de vous refaire le récit assez complet que je voulais vous faire lire, ainsi qu'à nos autres amis. Par ailleurs si on est limités dans le chiffre de caractères c'est ennuyeux, on ne peut pas tout dire!! et l'histoire d'une vie, d'une conversion nécessite, au moins pour la première fois la liberté d'être un peu plus explicite......
Dommage, je n'ai pas gardé de copie, mais si je me sens le courage un de ces jours je vous ferai un nouveau récit par mail, que vous pourrez publier.
Puisque contrariée je termine par une anecdote: réplique de Jean XXIII à une dame lui avouant "qu'elle était catholique non pratiquante". "C'est tout comme moi, Je suis naturiste non pratiquant".
Bon dimanche, et ayons une pensée particulière pour Thierry et pour nous tous dans notre messe dominicale.
Amitiés.
Florence. P.S. Emylia, pouvez-vous me dire pourquoi vous limitez la "longueur" d'un message? Merci.
Bonjour Florence,
SupprimerJe vous assure que je ne limite pas la longueur du message. Je viens de faire un test sur un blog de test ou je me suis fait un commentaire anonyme.
Il est passé. Sur le web, je ne vois pas de référence à une limitation du nombre de mots dans un commentaire. Je reviendrai vers vous pour vous aider à trouver une solution pérenne.
Mes amitiés.
E
Je suppose donc que votre navigateur vous limite. Je n'ai pas constaté de limitation sous anonyme. Je peux vous proposer une solution pour que vous puissiez poster un texte long si vous me contactez par e-mail à emylia.c92@gmail.com.
RépondreSupprimerBon courage.
E
Bonjour!
RépondreSupprimerA Bea: avec beaucoup de retard, je vous remercie pour vos souhaits de bonne fête. Je viens de les lire seulement après une absence de plusieurs semaines.
Je prends connaissance peu à peu des écrits d'Emylia. Je fais une première tentative d'envoi. j'espère vous retrouver tous bientôt.
Bravo Emylia pour votre patience.
Thérèse.
Bonjour Thérèse,
RépondreSupprimerJe suis très heureuse de vous retrouver.
À très bientôt.
Emylia
Vos récits de conversion, Emylia et Florence, sont très émouvants et très riches. Je les relirai lentement pour approfondir et saisir toute leur portée. Soyez remerciées toutes les deux.
RépondreSupprimerDeux semaines après le décès de mon père, j'avais très nettement "entendu, reçu", je ne sais quel mot employer, cette même phrase intérieurement: "pourquoi pleures tu celui qui est vivant?" pendant une messe. Elle m'avait bien réconfortée.
Je vais bien méditer aussi cette réponse du prêtre: "Si vous ne croyez pas en la miséricorde...". J'ai envie de la rapprocher du commentaire de l'Evangile d'aujourd'hui pris dans "Prions en Eglise". A propos du publicain, il est dit ceci: "Il se sait pécheur, mais il ne cède pas à l'idée désastreuse selon laquelle son état éloignerait Dieu de lui. Il plonge, au contraire, dans les bras grands ouverts de Dieu qui accueille le pécheur à son cou pour le couvrir de baisers"(Lc15,20).
Thérèse
Heureuse de voir que je réussis à communiquer de nouveau avec vous. il faut dire que je me suis fait aider par mon mari. Je n'aurais même pas eu idée de recopier dans la fenêtre" saisir le texte" les lettres et chiffres qui apparaissent ondulés, et une première fois, je crois que j'ai oublié l'espace, ça n'a pas marché. Bon courage Emylia, on va y arriver!
RépondreSupprimerThérèse.
Bonjour Thérèse,
RépondreSupprimer"Les chiffres et lettres qui apparaissent ondulés" et parfois un peu flou, peuvent être modifiés. Il vous suffit de cliquer sur le premier pictogramme à GAUCHE, et cela défile jusqu'à ce que vous trouviez un autre très lisible. Je le fais quand ce n'est pas très clair et cela marche très bien.
Oui, Thérèse, encourageons Emylia, on va y arriver, nous sommes en période de rodage. Prions aussi pour que notre nouveau blog soit aussi riche que celui de Thierry.
Désormais vous serez tous présents dans ma prière quotidienne.
Florence.
Re-Florence,
RépondreSupprimerPetite conclusion pour clore mon témoignage car on oublie toujours quelque chose.
Notre amour pendant les 2 ans de maladie de mon époux d'éternité, ont été les plus merveilleux de toute notre vie de couple, car enrichis par notre vie spirituelle si forte....Nous communions tous les jours ensemble, et ce jusqu'à la veille de son départ chez le Père. Ne pouvant plus avaler, moi j'ai reçu "le corps du Christ" mon époux, avec un compte gouttes, une goutte "du sang du Christ", et ce dans le bonheur car il n'y avait pas de souffrance physique, à Jeanne Garnier on ne souffre pas.
Par ailleurs, l'aumônier voyant notre union spirituelle, nous ne formions qu'un, m'a dit "je vais faire quelque chose que je ne fais que très rarement, vous donner ensemble le sacrement de malades", et nous l'avons reçu ensemble. Je considère une grâce d'avoir tout absolument tout partagé avec mon époux.....Lui était, en toute conscience, mais dans une paix totale, si j'osais je dirais presque bonheur......
Pour tant de grâces, merci Seigneur.
Florence.
Merci Florence pour ces conseils.
RépondreSupprimerUn grand grand merci pour votre témoignage si poignant. Il me frappe beaucoup et je vais y repenser . Je n'ai pas de mots pour vous dire tout l'effet qu'il produit sur moi et tout ce qu'il m'apprend.
Thérèse.
Bonjour Emyllia,
RépondreSupprimerUne petite question pratique encore, je suis nulle en informatique.
Je viens de laisser un commentaire à la suite du témoignage de Florence daté du 27 octobre. Valait-il mieux le laisser ici?.
Je vous remercie vivement d'avoir pris la suite du blog de Thierry et lui souhaite bon vent.
Thérèse.
Je vous remercie Thérèse. Je suis informée de tous les commentaires qui sont publiés. Ne vous inquiétez pas, j'en ai pris connaissance.
SupprimerVous avez raison de remarquer que la souffrance morale et aussi la souffrance de l'amour brisé peut conduire à Dieu.
Le blog de Thierry avait une réelle importance dans notre vie spirituelle, que j'ai voulu poursuivre ce lien immatériel mais réel qui nous relie tous.
J'espère que comme le blog de Thierry, il nous permettra d'épanouir ensemble notre foi.
E
Bon vent au nouveau blog voulais-je dire. Bon vent à Thierry aussi, bonne continuation là où l'Esprit soufflera pour lui. .
RépondreSupprimerThérèse.
il y a sur face book un site intéressant pas que chrétien mais qui donne à réfléchir merci de faire passer l'adresse au plus grand nombre.
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/Human Citizen La Paix