Je voudrais trouver un texte pour prier pour tous ceux qui souffrent dans leur chair ou leur âme. Je suis retournée dans le livre de Maurice Bellet qui sait admirablement associer les mots, travailler les phrases, suggérer le sens, pour exprimer l'indicible. Je dédie ces quelques lignes suivantes à Thérèse.
Emylia
Entrée de la divine douceur
1.
La divine douceur est paix, profonde paix, paix
miséricordieuse, apaisement.
C’est une main
douce et maternelle, qui sait, qui conforte, qui répare sans heurt, qui remet
dans la juste place.
C’est un regard
comme celui de la mère sur l’enfant naissant. C’est une oreille attentive et
discrète, que rien n’effraie, qui ne juge pas, qui prend toujours le parti du
bon chemin d’homme, où l’on pourra vivre même l’invivable.
Elle est ferme
comme une bonne terre sur qui tout repose. On peut s’appuyer sur elle, peser
sans crainte. Elle est assez solide pour supporter la détresse, l’angoisse,
l’agression, pour tout supporter sans faiblir, sans dévier. Elle est constante
comme la parole du père qui ne plie pas. Ainsi elle est le lieu sûr, où je
cesse d’être à moi-même frayeur.
C’est pourquoi
c’est sottise de la croire faiblesse. Elle est la force même, la vraie, celle
qui fait venir au monde et fait croître. L’autre, celle qui détruit et tue,
n’est que l’orgie de la faiblesse.
Mais la divine
douceur est une douce fermeté, car pas un instant elle ne blesse le cœur de
l’homme, où il trouve vie.
La divine
douceur sauve tout, elle veut tout sauver. Elle ne désespère jamais de
personne. Elle croit qu’il y a toujours un chemin. Elle est inlassablement
inlassable à enfanter, soigner, nourrir, réjouir et conforter.
2.
La divine douceur est charnelle, elle est du
corps. Elle ne se passe pas en idées et discours, en décisions, en états d’âme.
Elle ne se soucie pas d’exhorter ou d’expliquer.
Elle est dans
les mains, le regard, les lèvres, l’oreille attentive, le visage, le corps
entier. Elle est dans les gestes du corps. Elle est l’âme aimante du corps
agissant. Elle est la beauté aimante du corps humain.
La divine
douceur est sans preuve. Elle ne se donne pas par des arguments, des
explications, des justifications. Elle paraît naïve et désarmée devant le
soupçon ; en fait, elle y est indifférente.
Car elle se
goûte.
Pourquoi
divine ? Parce qu’elle ne serait pas humaine ? C’est tout
l’inverse : elle est divine d’être humaine, entièrement humaine en vérité.
3.
Elle est l’amour d’amitié. Elle est l’amour par
delà l’amour, parce qu’elle ne cherche ni preuve, ni satisfaction, ni
possession, ni rien de semblable. Elle ne se donne pas par devoir, mais par goût.
Elle est d’un naturel exquis.
Elle peut se
faire service, et de mille façons. Mais elle est d’abord elle-même, ô douceur
divine, et ce don-là précède tous les autres.
Elle est
présence, elle est hospitalité, elle est parole échangée. Elle est compassion.
Elle est la discrétion même.
Oh, qu’elle est
désirable ! Elle est le sel de la vie.
Le moment où on
le sait, c’est celui de la douleur.
L’épreuve
Ou le tout
petit livre de la divine douceur.
Maurice Bellet.
Quelle belle attention, Emylia, et quel texte magnifique!
RépondreSupprimerIl va m'accompagner toute la journée (et plus tard, je le sens ) et me donner de la force.
La force dans la douceur...
Comment dire encore merci? Je le dis pourtant ne trouvant pas d'autres mots.
Thérèse.
Ne me remerciez pas Thérèse. Comme le dit Maurice Bellet, je le fais par goût. En le faisant, je me transforme et je transforme aussi le Monde. Mais en fait ce n'est pas moi qui agit, c'est Dieu qui œuvre au travers de ma personne. Qu'il soit le bienvenu.
SupprimerJe me demande si c'est bien cela redevenir chrétien..
Je suis convaincue que les paroles qui portent beaucoup de sens comme celles de Maurice Bellet ont un pouvoir spirituel thérapeutique.
Que la douceur soit avec vous et mes prières vous accompagnent.
Mes amitiés en Dieu.
Emylia
PS : J'ai détecté votre commentaire qui était classifié SPAM et je l'ai débloqué. Ne vous inquiétez pas à ce sujet, je fais attention.