Il n’y a pas que les livres pour
nous apprendre des choses sur nous-même. Certains films exceptionnels mais
rares sont capables de nous évoquer notre propre histoire ou du moins d’en
faire un rapprochement d’une façon très détachée et libre ou sans qu’on se
fasse dicter ce que nous avons à penser.
Ces films sont des allégories qui
nous relatent des histoires humaines auxquelles nous sommes sensibles, comme nous
le sommes aux paraboles enseignées par Jésus. Le message sous-jacent n’est jamais
facilement accessible pour qui ne réfléchit pas un peu par lui-même. Il est
pourtant porteur d’un sens ayant un rapport direct ou indirect à sa
propre vie.
Je voudrais évoquer le film « Gravity »
sorti récemment, porteur d’un mystère existentiel et métaphysique qui
m’interpelle (comme dans les films « 2001 Odyssée de l’espace » ou de « Matrix »).
Que vient donc faire une femme médecin
et non astronaute professionnel, un peu perdue dans un monde si étrange, si
froid et si hostile que l’espace ?
Le décor de cette énorme terre omniprésente,
aux couleurs dominantes bleues avec des filets, des tourbillons blancs cotonneux est imposant,
majestueux et spectaculairement beau, donnant une impression de paix et de
calme rassurant qui tranche sur le premier plan qui est plongé dans l’obscurité
inquiétante.
Quel est l’intérêt de visser des
boulons, de vérifier l’état de cartes d’électronique, d’obéir aux ordres techniques
et programmatiques de ses supérieurs du centre de Houston ou de son chef de la
mission, dans un lieu aussi froid, aussi inhospitalier qu’inhumain ?
Ne cherche t’elle pas à fuir
quelque chose, quelqu’un, elle même, une profonde blessure ? On apprendra
qu’elle ne parvient pas à se consoler du décès de sa petite fille à l’âge de 3
ans. L’espace n’est pourtant pas le ciel. Il ressemble à la terre et serait
même plutôt l’antichambre de l’enfer.
La situation tourne rapidement au
drame à cause d’une faute humaine grave. La voilà soumise à une pluie aveugle
et meurtrière de débris. Elle se retrouve seule, coupée de tout, impuissante, à
devoir gérer sa survie dans l’improvisation totale. Le retour sur la terre
semble incroyablement difficile, voire illusoire. Les catastrophes s’enchainent
sans qu’elle puisse les prévenir.
Elle est sur le point de renoncer
à résister, à se laisser mourir là haut quand soudain elle réalise que son chef
de mission a fait le don de sa vie pour la sauver. Elle entend à la radio des
voix inconnues et étrangères, d’abord des chiens, une voix d’homme, puis des
pleurs d’un nourrisson. Ces sons porteurs de vie terrestre et humaine qui
d’ordinaire pourraient sembler insignifiants la tirent de sa torpeur mortelle.
Alors dans un sursaut vital, surmontant
son deuil, ses peurs et sa solitude, elle éprouve la volonté soudaine de tenter de s’en
sortir. L’intuition spontanée lui vient de commencer par une prière, et de croire
que sa prière pourrait être entendue par Jésus ; elle qui est athée depuis
fort longtemps et qui a oublié toute référence à sa religion « maternelle ».
Mais ne sait on jamais. Peut-être que ça pourrait marcher ! D’ailleurs
n’est-elle pas à cet instant guérie de sa longue dépression ?
Les épreuves continuent de s’accumuler
tout au long de son périple du retour vers la terre. Elle tient le coup. Elle
trouve à chaque fois la bonne solution et arrive à faire face. À destination, à
bout de force, elle s’effondre et s’abandonne vivante sur le bord d’une plage
d’un paysage terrestre magnifique et vierge de toute présence humaine.
L’histoire s’arrête là. Il me
plairait d’imaginer qu’elle va rencontrer une peuplade habitant ce pays
paradisiaque, éloigné de toute civilisation, qu’elle changera complètement sa
vie et retrouvera le gout pour le bonheur d’une vie simple sans actes
extraordinaires.
Cette histoire me rappelle la
parabole du fils prodigue ainsi que toutes les histoires d’exode, de traversée
de désert et de retour vers la terre
promise. C’est encore une histoire de conversion après la traversée d’épreuves
existentielles.
Emylia
Emylia
Merci Emylia.
RépondreSupprimerCette histoire me rappelle la mienne. Moi aussi j'ai connu, après mon premier divorce, l'exode, l'exil... J'ai du quitter mes enfants avec leur père parce que j'étais perdue, j'avais besoin de me trouver... et puis c'était trop dur - la séparation, les visites hebdomadaires... ma fille ne voulait plus choisir entre son pere et moi... alors j'ai fait le sacrifice ultime... j'ai mis l'ocean entre mes enfants et moi... j'ai immigré en australie... par 2 fois... m'y suis remariée... par 2 fois j'ai divorcé... j'ai essayé ... j'ai essayé de recommencer une vie... d'être heureuse... d'enlever le stress de me savoir malheureuse de mes enfants, de mes parents... mais je n'ai pas pu... jusqu'au jour où je suis revenue chez moi... dans mon île...et c'est à ce moment que le Bon Dieu a choisi pour remettre l'amour de ma vie sur mon chemin... et tout a pris car rien auparavant n'avais prit !
Nous devons passer par l'exil, c'est une route nécessaire à parcourir sur Le Chemin... Pour moi ca c'est passé comme ça...
J'ai divorcé par amour ! J'ai rendu la liberté à celui que je ne pouvais pas aimer et Dieu m'a donné la mienne en celui qui m'a aimé depuis toujours et j'avais aimé depuis toujours sans m'en rendre compte... Si j'ai tenu le coup c'est dans l'abandon... Peut etre qu'un jour je ferai un livre de notre histoire... Je l'avais proposé à Thierry mais il n'a pas voulu... En parlant de lui, quelqu'un a-t-il de ses nouvelles... J'ai écrit mais il n'a pas répondu... merci - vous embrasse... doris +
RépondreSupprimer