« Il suffit de quelques pas le
long des quais, d’un accoudement au pont des Arts, d’un regard franc vers
Notre-Dame et l’île Saint-Louis pour attester que Dieu s’en remet à l’homme, génie créateur, pour habiter la vie. Rien de naturel : sans la beauté, Dieu
est perdu des yeux. Je t’en supplie : crée !, prie , aime. »
Au diable la tiédeur
Père Zanotti-Sorkine
Maurice Bellet définit l’art comme étant un moyen par lequel
le corps adresse des messages à l’esprit. En effet, il n’est pas toujours
facile de se dire, à soi-même ou à autrui ce qui est important ou essentiel.
Alors le corps sert de médiateur irremplaçable. Il n’y a qu’à se rendre compte
qu’entre humains, les échanges sont parfois difficiles, voir impossibles. L’art
doit être compris au sens large, l’écriture, la peinture et la sculpture. Mais
aussi les petits arts considérés comme moins nobles, mais qui n’en sont pas
moins importants dans la vie, un dessin d’enfant, un admirable petit plat
culinaire, un petit coin de jardin bien soigné et j’en passe. L’art est porteur
non seulement de nos messages mais aussi de nos sentiments, de nos affects et
de nos désirs.
La création est l’une des facultés
divines que Dieu accorda à l’homme pour la partager avec lui. Aussi Dieu est
présent dans toute création humaine artistique, c’est à dire une création qui se
veut esthétique, dans le but de faire plaisir ou de relation d’âme à âme, gratuite
et désintéressée.
Je n’inclus pas dans cette
création artistique les productions utilitaristes et commerciales qui ont selon
moi, un autre rôle pratique de nature économique qui sert à la cohésion de nos
sociétés.
Au ce début de texte, je voulais
raccrocher ce concept d’art à ces tableaux de la façade de la « cathédrale
de Rouen », peinte trente fois à différents moments de la journée par peintre
impressionniste Claude Monet du XIX siècle : au lever du jour, en milieu
de journée, en soirée, selon des temps très différents maussades ou
ensoleillés.
À l’image de l’âme du peintre qui
voit le même objet avec des perceptions légèrement différentes, ces différents
tableaux me font penser à nos états d’âme qui prennent une teinte différente
selon les différents contextes de vie, selon nos impressions de joie, de
tristesse, de mélancolie ou de stress qui nous habitent.
Et lorsque nous lisons et
relisons les Saintes Écritures, ces dernières nous adressent des messages personnalisés
dont notre perception se module selon la coloration momentanée de notre âme.
Aussi, nous n’avons jamais épuisé le sens de ces textes sacrés qui ont toujours
quelque chose de nouveau à nous enseigner, selon l’éclairage de notre âme.
Emylia
La cathédrale de Rouen, Claude Monet |