Depuis longtemps
j’essaye de comprendre qui sont les évangélistes, ont-ils connu personnellement
Jésus Christ ? Et sinon de qui tiennent-ils la vie et les paroles du
Christ et qui sont les intermédiaires ? Là je dois dire que Jean-Christian
Petitfils répond très clairement à toutes mes interrogations.
D’abord on peut
exclure les Évangiles apocryphes qui semblent avoir été écrits très longtemps
après la mort de Jésus Christ, au cours du IIème siècle ; ils ne sont pas
de première main. Ils sont déjà influencés par les multiples hérésies
fleurissantes. L’Église naissante a eu raison de les exclure de son canon. Les Évangiles
canoniques, eux, ont été écrits pendant le premier siècle.
Mais ils n’ont pas
été écrits très rapidement. En effet la tradition de l’enseignement est orale.
Les premiers chrétiens étaient persuadés de l’imminence du retour du Christ. Ils
se remémoraient l’histoire du Christ par transmission orale avec les moyens
mnémotechniques de l’époque, incluant un nécessaire style d’expression et de reformulation
pédagogique. La rigueur historique toute contemporaine n’était pas de mise à
cette époque. Mais les témoins visuels peu à peu mourraient les uns après les
autres avant le retour attendu du Christ. Alors il a bien fallu se résoudre à
écrire. Différentes générations d’Évangélistes ont repris les écrits de
proto-évangiles eux-mêmes écrits à partir de recueils de paroles. Ce qui est
ultra-important de noter, c’est que l’on est sûr que les Évangiles canoniques
ont tous été écrits bien avant la destruction de Jérusalem par les romains en
70. Sinon ces événements auraient été le signe de l’apocalypse. Les Évangiles
ont probablement été rédigés dans les années 60, soit environ trente ans seulement
après les faits. Parmi les quatre Évangélistes, un seul a connu le Christ. Il
s’agit de Jean bien sûr. Jean, ce mystérieux disciple que Jésus aimait. Mais ce
que j’ai appris dans le livre de Jean-Christian Petitfils, Jean n’est pas le
pêcheur, le fils de fils de Zébédé. Comment le pêcheur aurait-il pu savoir si
bien écrire, être tant informé ?
Jean était un
prêtre du temple de Jérusalem, un jeune prêtre. Il était disciple en cachette,
tout en étant membre de la hiérarchie ecclésiale et du grand prêtre. S’il n’a
pas suivi Jésus sur les routes parce qu’il avait à faire à Jérusalem, il n’a
rien perdu de son périple et se faisait tenir au courant. Il était l’un des
rares du temple, mais pas le seul, fidèle au Christ. Il avait probablement bien
compris la mission très particulière du Christ. Il était cultivé ; Il
savait lire, écrire, parler. C’est lui qui a reçu chez lui Jésus pour la Cène.
Il a été le discret témoin de l’interrogatoire de Jésus par le grand prêtre. Il
a été le témoin des négociations et jeux de dupes entre le grand-prêtre et
Ponce-Pilate.
Donc pour moi,
l’Évangile de Jean est probablement le plus juste, le plus véridique, le moins
transformé, derrière un style d’expression religieusement et culturellement mystique.
Mais on comprend bien pourquoi !
Emylia